Un avion pendant une campagne de pulvérisation aérienne pour lutter contre les criquets pèlerins au Kenya, en Janvier 2020.
Photo: ©FAO/Sven Torfinn

La pire invasion acridienne depuis des décennies

Des essaims de criquets pèlerins ont rapidement envahi des pays d’Afrique de l’Est au cours de ces dernières semaines. Il est urgent d’agir avant que la prochaine génération de ravageurs passe du stade juvénile au stade adulte, prévient la FAO.

« Une plaie aux proportions bibliques », tel est le tableau de l’actuelle invasion de criquets pèlerins en Afrique de l’Est dressé dans une déclaration commune de M. QU Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de M. Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, et de M. David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) à la fin du mois de février 2020.

Plus de pays touchés chaque jour


Les essaims d'acridiens se sont déplacés très vite, parcourant de très grandes distances et l'ampleur réelle de leur expansion massive est désormais évidente. Des essaims ont été signalés à Djibouti, en Érythrée, au Soudan du Sud, en Ouganda et en Tanzanie.

La semaine dernière, un essaim a atteint un des pays d'Afrique les plus fragiles et les plus exposés à l'insécurité alimentaire : le Soudan du Sud. Et cette semaine, la signalisation d'un essaim à la frontière orientale de la République démocratique du Congo a été confirmée alors que ce pays n'avait plus été envahi par le criquet pèlerin depuis 1944.

Le coût des interventions a déjà doublé


Le 20 janvier, la FAO a lancé un appel de fonds de 76 millions de dollars afin de soutenir la lutte contre cette invasion de ravageurs. Mais les ressources qui devaient permettre de contrôler l'invasion ont été trop lentes à arriver. Alors que les acridiens poursuivent leur avancée à travers l'Afrique de l'Est, et que les besoins des zones touchées sont plus précis, le coût des interventions a déjà doublé, atteignant 138 millions de dollars.

Ces fonds devraient permettre aux activités de lutte antiacridienne d'avoir lieu avant que de nouveaux essaims n'apparaissent. Ils serviront aussi à aider les personnes dont la récolte ou les pâturages ont été touchés, et à protéger leur famille et leurs moyens d'existence.

Quelques semaines seulement avant que la prochaine génération ne prenne son envol


Le criquet pèlerin a un cycle de reproduction de trois mois. Actuellement, les essaims matures sont en train de pondre leurs œufs dans de vastes zones en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, dont un bon nombre sont déjà en train d'éclore. Dans quelques semaines seulement, la prochaine génération de ravageurs passera du stade juvénile au stade adulte avec des ailes, et reprendra son activité frénétique d'essaims destructeurs. Or, ce sera justement la période où les cultures des agriculteurs commenceront à germer. La prochaine vague d'acridiens pourrait ravager les principales récoltes de l'année en Afrique de l'Est, précisément au moment où elles sont les plus vulnérables.

Il est donc essentiel que l'on mette en place des actions préventives pour contrôler et lutter contre ces acridiens et ce, avant que de nouveaux essaims ne prennent leur envol et que les premières pousses ne germent dans les cultures. Il faut en même temps renforcer la résilience des communautés touchées afin de leur donner les moyens de mieux réagir face à certains chocs inévitables.

(FAO/ile)

Plus d’informations sont disponibles sur le site Internet de la FAO 

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