Selon la FAO, environ 17 pour cent de la production alimentaire mondiale sont perdus au niveau du détail, des services alimentaires et des ménages dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Photo: Sumi Sadurni/ FAO

Cible 12.3 de l’ODD – Quels sont les principaux obstacles à sa réalisation ?

À mi-parcours de l’Agenda 2030, tous les objectifs de développement durable sont sérieusement à la traîne. L’ODD 12, et notamment sa troisième cible qui vise à considérablement réduire les pertes et les gaspillages alimentaires à l’échelle de la planète, ne fait pas exception à la règle. Un coup d’œil aux contextes, à la réalité, aux lacunes en termes de connaissances et à certains mythes.

Avec l’adoption de l’Agenda 2030 en septembre 2015, la communauté internationale se fixait pour objectif d’établir « des modes de consommation et de production durables » dans le contexte de l’objectif de développement durable 12. La troisième cible de cet objectif (ODD 12.3) demande de « réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et d’approvisionnement (y compris les pertes après récolte) d’ici à 2030 ». On supposait alors, tout comme aujourd’hui, qu’à l’échelle mondiale, environ un tiers de la production alimentaire, c’est-à-dire 1,3 milliard de tonnes d’aliments, n’allait pas là où elle était censée aller, c’est-à-dire dans le ventre des consommateurs.

Définitions
Des pertes alimentaires
sont la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des mesures prises par les fournisseurs de produits alimentaires dans la chaîne, à l'exclusion des commerçants, des fournisseurs de services de restauration et des consommateurs. De façon empirique, il s'agit de toute denrée alimentaire qui est jetée, incinérée ou éliminée d'une autre façon tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, depuis la récolte, l'abattage ou la capture jusqu'à la vente au détail, mais à l'exclusion de celle-ci, et qui ne peut être utilisée à nouveau à d'autres fins productives, comme l'alimentation ou les semences.

Le gaspillage alimentaire fait référence à la diminution de la quantité et de la qualité des aliments résultant de décisions et d’actions prises par les commerçants, les fournisseurs de services de restauration et les consommateurs.
(FAO, 2019)

Selon les dernières données fournies par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), environ 8 pour cent de la production alimentaire mondiale sont perdus dans l’exploitation agricole, 14 pour cent le sont entre l’exploitation agricole et le secteur du détail, et 17 pour cent au niveau du détail, des services alimentaires et des ménages dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Ces chiffres traduisent avant tout une chose : l’inefficacité de nos systèmes alimentaires – avec des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale, pour l’économie et pour le développement.

À l’échelle mondiale, plus de 700 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et plus de trois milliards n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation saine. Le gaspillage alimentaire fait augmenter les prix des aliments, et les pertes de qualité entraînent la perte de précieux nutriments et menacent la sécurité alimentaire, ou du moins, la réduisent, les deux contribuant à accroître l’insécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Les préjudices économiques annuels subis par les pays sous la forme de pertes de recettes s’élèvent à 1 000 milliards de dollars US à l’échelle mondiale.

Nos systèmes alimentaires constituent une menace potentielle pour la nature. Si l’agriculture n’est pas pratiquée de manière durable, cela se traduit par des pertes en matière d’habitat et de biodiversité. Soixante-dix pour cent de l’eau douce sont consommés par la production agricole et, en même temps, de plus en plus de personnes vivent dans des régions souffrant de pénuries d’eau. La superficie totale des terres cultivées s’élève à environ 4,8 milliards d’hectares, dont 1,6 milliard sont utilisés pour des cultures alimentaires destinées à la consommation humaine et animale, et 3,2 milliards comme pâturages.

Mais la quantité et la qualité des terres agricoles et des pâturages sont sur le déclin. Ainsi, avec chaque gramme de céréales ou de riz qui pourrit dans les champs, pendant le stockage ou durant le transport, avec chaque banane ou mangue qui se détériore dans le supermarché, avec chaque morceau de viande ou de poisson jeté par le consommateur, ce sont des ressources naturelles déjà rares qu’on gaspille. Sans compter les intrants tels que les engrais et les pesticides, qui non seulement polluent l’environnement mais consomment également de l’énergie pour leur production. Et, bien sûr, il y a la consommation d’énergie nécessaire au processus de production dans son entier, de la culture à la récolte et au stockage, à la transformation et au transport, et qui, si elle ne provient pas de sources durables, contribue au réchauffement de la planète.

De plus, le PNUE estime que de 8 à 10 pour cent des émissions totales de gaz à effet de serre sont dues aux pertes et gaspillages alimentaires. Lorsque des matières organiques, y compris des aliments, finissent dans une poubelle, elles pourrissent et libèrent du méthane (CH4). Pendant sa première année dans l’atmosphère, ce gaz a un potentiel de réchauffement de la planète 120 fois supérieur à celui de l’oxyde de carbone, potentiel qui, le méthane se dégradant constamment selon des processus naturels, tombe à 85 fois sur une période de vingt ans.

Ce n’est pas sans raison que plus de 150 pays ont signé l’Engagement mondial sur le méthane, en novembre 2021, lors de la Conférence des parties (COP26), à Glasgow, acceptant ainsi de prendre des mesures volontaires pour contribuer à réduire, d’ici à 2030 et d’au moins 30 pour cent, les émissions anthropiques mondiales de méthane par rapport aux niveaux de 2020. Il s’agit notamment de mesures visant directement les systèmes agricoles et alimentaires, sources bien connues de méthane, telles que l’amélioration de la productivité des exploitations laitières, de la production d’aliments pour le bétail, de la gestion du fumier et de la production de riz, mais aussi de mesures de gestion des sites d’enfouissement, par exemple en captant le méthane ou en couvrant les décharges dans les villes.

Que sait-on des pertes et gaspillages alimentaires ?

Lors de la réunion à Hyderabad, Inde, à la mi-juin 2023, les ministres de l’Agriculture des pays du G20 ont reconnu qu’il est urgent d’agir et se sont engagés « à prioriser la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires ». Comment se fait-il qu’au niveau mondial les chiffres des pertes et des gaspillages alimentaires n’ont pratiquement pas changé depuis des années ?

Une des raisons est qu’on dispose encore de très peu de données fiables sur la façon dont les produits alimentaires sont réellement perdus ou gaspillés dans la chaîne d’approvisionnement, où exactement et pourquoi ? Cela vaut non seulement, mais surtout, pour le Sud global, où de nombreuses parties prenantes interviennent dans la chaîne de valeur alimentaire et où on sait peu de choses sur les pertes et les quasi-pertes au-delà des exploitations agricoles. L’autre raison tient à ce qu’on utilise différentes méthodes de mesure – et qu’elles ne donnent pas toujours des résultats significatifs. Tout cela fait qu’il est extrêmement difficile de prioriser les interventions et de choisir celles qui conviennent le mieux.

Travailleur déchargeant et lavant des tomates à Bangar el Sokor, Nubaria, Égypte. La réduction des pertes alimentaires dans le secteur de l’horticulture est cruciale pour faciliter la transition vers une alimentation plus riche en légumes.
Photo: FAO

Un large éventail de documents de recherche examinent les facteurs ayant une influence sur les pertes et gaspillages alimentaires. Il ne fait aucun doute que les conditions climatiques telles que la chaleur et la sécheresse, l’humidité ou le manque d’humidité, ou encore la pluviométrie excessive, sont parmi les principales causes de pertes pré-récolte et post-récolte. Par ailleurs, certaines conditions climatiques – avant tout la chaleur et l’humidité – ont tendance à accroître la prévalence des nuisibles et des maladies. Dans de nombreux pays, les rongeurs causent également d’importantes pertes post-récolte.

Les techniques inappropriées de gestion des récoltes et de la période post-récolte, le manque de stockage approprié, notamment en ce qui concerne les récoltes fruitières et horticoles, ainsi que le manque de moyens de transport, sont également d’importants facteurs de pertes alimentaires, au même titre que les mauvaises options de commercialisation. Toutes les raisons venant d’être mentionnées sont bien entendu étroitement liées à l’accès à l’information et aux ressources financières.

Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand producteur de dioxyde de carbone du monde après les États-Unis et la Chine.
(PAM)

Toutefois, s’il y a un lien étroit entre certains de ces facteurs, tels que les conditions climatiques défavorables, et l’importance des pertes alimentaires, d’autres liens sont moins évidents. Par exemple, des études des effets de la mécanisation des récoltes sur les pertes alimentaires dans diverses chaînes de valeur ont donné des résultats contradictoires. Des études sur l’influence des caractéristiques socioéconomiques ont montré que l’augmentation de l’âge et l’accroissement de la production sont fréquemment, mais pas toujours, positivement liés à la réduction des pertes alimentaires.

Pour le genre, par contre, les résultats sont extrêmement hétérogènes – une étude démontrant qu’il existe une corrélation entre le fait d’être de sexe masculin et une augmentation des pertes dans la chaîne de valeur du maïs, et une autre démontrant une réduction de ces pertes. Toutes ces études montrent qu’il est important d’avoir les connaissances et les formations nécessaires lorsqu’il s’agit d’adopter des outils et des technologies. Et elles donnent à penser qu’il importe d’élaborer des politiques visant à empêcher et réduire les pertes alimentaires en fonction du contexte et des produits.

Que peut-on – et devrait-on – faire ?

Ces dernières années, la plupart des interventions visant à lutter contre les pertes alimentaires ont été concentrées sur la phase post-récolte et avant tout sur les technologies de stockage. Toutefois, les dernières études considèrent que les pertes pendant la production, pendant la récolte et pendant le transport sont considérablement plus élevées.

Il peut y avoir à cela des raisons techniques, par exemple si les agriculteurs n’ont plus la possibilité de sécher leur grain parce qu’il a plu après la récolte, mais aussi des raisons économiques si, par exemple, un producteur de mangues ou de papayes destinées à l’exportation ne récolte que les fruits répondant aux normes de qualité de l’entreprise acheteuse. Si, sur les marchés locaux, les prix sont très bas, cela ne vaut généralement pas la peine, pour lui, d’engager de la main-d’œuvre pour récolter le reste des fruits.

Pour Maximo Torero, économiste en chef à la FAO, un aspect crucial de l’efficacité de la lutte contre les pertes alimentaires est donc que le marché reconnaisse la qualité, ce qui est déjà le cas, par exemple pour le lait ou les fruits. Dans d’autres domaines également, le respect des normes de qualité doit être récompensé par des majorations de prix, par exemple lorsque les agriculteurs fournissent du maïs exempt d’aflatoxine.

Au niveau de la vente au détail, il considère que le choix est dicté par des mesures réglementaires. Mais cela se complique au niveau du consommateur où le changement de comportement des personnes est crucial. Ici, la sensibilisation est avant tout nécessaire pour que les consommateurs comprennent les avantages de la qualité.

L’amélioration de la circularité peut également contribuer à atténuer les pertes et les gaspillages alimentaires, et à faire en sorte que nos systèmes alimentaires soient plus durables. « Du gaspillage à la création de valeur » est la devise sous laquelle la précieuse biomasse – restes et déchets – est convertie en nouvelles matières premières qui peuvent être réintroduites dans les systèmes agroalimentaires – par exemple comme engrais, aliments pour animaux ou source d’énergie.

Dans ce contexte, le « surcyclage » est également un terme de plus en plus souvent utilisé pour indiquer une tendance « verte » du comportement des consommateurs. Il fait référence à deux variantes : éviter de gaspiller des ressources en trouvant une autre utilisation aux restes alimentaires (par exemple le pain rassis ou les fruits légèrement abimés) – ce qui est courant dans les couches sociales pauvres – ou élargir la base de ressources en trouvant une utilisation à des éléments alimentaires normalement inutilisés – par exemple les coques et les noyaux de fruits et de légumes. Ici, le terme « surcyclage » est censé indiquer qu’on a recours à un processus d’amélioration de la valeur, par opposition à « recyclage » qui, généralement, suppose un « décyclage » (dévalorisation).

Dans le même ordre d’idée, Pete Pearson, directeur principal, Food Loss and Waste – WWF, aimerait que plus de personnes considèrent que « les déchets alimentaires et organiques ne sont pas des déchets à valeur nulle ». À en croire les statistiques actuelles, à l’échelle mondiale seulement 10 à 12 pour cent des substances organiques vont dans l’économie circulaire ou sont compostées, le reste allant à la déchetterie. Pearson est convaincu qu’il y a là la possibilité de créer un nouveau marché.

Ultimes réflexions

On avait l’habitude de penser que les pertes de production, de stockage et de transport des produits alimentaires étaient essentiellement un problème des pays en développement et que le gaspillage alimentaire à la consommation était concentré dans les pays à revenus élevés. De très récentes études du PNUE relativisent cette hypothèse (voir encadré).

Une des raisons à cela est que le développement économique entraîne un changement de mode de vie et d’alimentation. Ainsi, alors que les technologies – localement adaptées – de récolte, de transformation des aliments, de stockage (au froid) et de logistique, conjointement avec l’information, le renforcement des capacités et les solutions de financement, sont censées réduire les pertes alimentaires dans les pays du Sud global, divers facteurs allant de pair avec l’accroissement du développement dans ces mêmes pays auront tendance à accroître le gaspillage.

« Réduire les pertes et les gaspillages alimentaires – un des principaux moyens de faire de la place à la nature. »
Pete Pearson, directeur principal, Food Loss and Waste – WWF 

Par exemple, l’augmentation des revenus permet aux gens de gérer les aliments plus « généreusement » puisque tout ne doit pas être consommé pour des raisons de rareté. En outre, les sociétés prospères ont des standards plus élevés concernant l’esthétique alimentaire. Et il est fréquent qu’elles soient plus au courant des risques que peuvent faire courir les aliments et qu’elles préfèrent, éventuellement, jeter des aliments pour « des raisons de sécurité ».

L’urbanisation accrue liée à la tendance à une diminution de la taille des ménages peut faire qu’il reste moins de temps pour faire des achats ciblés et pour le fastidieux processus de cuisson des aliments. Une autre tendance est liée au fait d’aller au restaurant. Les restaurants et les cantines doivent fonctionner de manière rentable. De plus, en ce qui concerne la réduction du gaspillage alimentaire, ils sont confrontés à des conditions – ainsi qu’aux attentes des clients en matière de durabilité. Par ailleurs, ils peuvent acheter les produits alimentaires en grandes quantités, les associer selon les exigences et les recycler ou les surcycler. Tout cela peut aider à réduire le gaspillage mais la tendance à aller au restaurant est également liée à la consommation de produits alimentaires ultra-transformés qui, de leur côté, sont associés à des problèmes de santé.

Revenus plus élevés et plus grande prospérité vont également de pair avec un mode de vie plus durable. La question qui se pose est de savoir ce qui a le plus d’effet net – enthousiasme et confort des consommateurs ou sensibilité à la durabilité et savoir se priver. De plus, la tendance encourageante à un « mode de vie vert » se traduit par la disparition progressive des produits chimiques et des plastiques de la chaîne alimentaire. Mais se passer de conditionnement, notamment, peut entraîner de plus grandes pertes de transport lorsque des récoltes vulnérables sont concernées. C’est là que l’élaboration d’un conditionnement respectueux de l’environnement peut apporter une contribution déterminante, notamment si on utilise une matière issue de déchets organiques pour sa production.

Enfin et surtout, chaque intervention doit tenir compte des acteurs auxquels elle bénéficie dans la chaîne de valeur alimentaire – et de ceux qui peuvent avoir à y perdre. L’augmentation du prix des denrées alimentaires, qui est considérée comme une des plus importantes incitations à réduire le gaspillage, peut se traduire par une aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des segments les plus pauvres de la société. Ainsi, la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires est, et restera, une question complexe et pluridimensionnelle exigeant des analyses coûts-avantages et causes-effets précises.

Principaux résultats du Rapport 2021 du PNUE sur l’indice de gaspillage alimentaire

• Environ 931 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produites en 2019, dont 61 pour cent sont à mettre au compte des ménages, 26 pour cent à celui des services de restauration et 13 pour cent à celui du commerce de détail. Cela donne à penser que 17 pour cent de la production alimentaire mondiale totale peut être gaspillée (11 pour cent dans les ménages, 5 pour cent dans les services de restauration et 2 pour cent dans le commerce de détail).

• La production de déchets ménagers per capita est grosso modo la même dans tous les groupes de revenus des pays, ce qui donne à penser que les mesures concernant le gaspillage alimentaire ont la même importance dans les pays à revenus élevés, moyens supérieurs et moyens inférieurs. Ce constat est différent de celui d’études antérieures indiquant que les gaspillages alimentaires étaient surtout le fait des pays développés et que les pertes alimentaires de production, de stockage et de transport étaient associées aux pays en développement.

• Les estimations antérieures du gaspillage alimentaire à la consommation sous-estimaient fortement son importance. Alors que les données ne permettent pas de faire une comparaison fiable dans le temps, le gaspillage alimentaire au niveau de la consommation (ménages et services de restauration) est plus de deux fois supérieur à l’estimation antérieure de la FAO.

• On ne dispose pas de données suffisantes sur la fraction comestible du gaspillage alimentaire pour faire une analyse comparative entre les groupes de revenus des pays, mais même si les fractions non comestibles (os, noyaux, coquilles d’œufs, etc.) prédominent dans les pays à revenus faibles, il y a suffisamment de gaspillage alimentaire total dans ces domaines pour que les approches circulaires ou d’autres stratégies de détournement des déchets alimentaires soient importantes.


Silvia Richter est rédactrice à Rural 21. Elle tient à remercier les membres du comité de rédaction de Rural 21 pour leur précieuse contribution à la rédaction de cet article.

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