Récif de corail, îles Raja Ampat, Indonésie. Il faut tenir compte de la biodiversité cachée car la disparition de la vie sous-marine et souterraine est invisible.
Photo: ©Ethan Daniels/Shutterstock

« 10 points à savoir » sur la biodiversité

Les experts attirent l’attention sur dix domaines clés de la biodiversité, dont chacun est inextricablement lié à tous les autres. Les « 10 points à savoir » sur la biodiversité vont du stress climatique auquel sont exposées les forêts, au coronavirus qui est passé de l’animal à l’être humain.

En préparation de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, à Kunming, Chine, et parallèlement aux réunions préparatoires actuellement en cours à Genève, Suisse, des experts du réseau de recherche allemand de Leibniz sur la biodiversité ont publié, en mars 2022, le document « 10 Must Knows from Biodiversity Science » (10 points à savoir dans le domaine de la biodiversité). 

« Il est important de ne pas s’intéresser aux phénomènes individuels tels que les menaces qui pèsent sur une espèce donnée, mais de s’intéresser aux liens qui existent entre ces phénomènes », déclare Kirsten Thonicke, de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, porte-parole du Leibniz Research Network Biodiversity (réseau de recherche de Leibniz sur la biodiversité).

Les « 10 points à savoir dans le domaine de la biodiversité » sont les suivants :

 

  1. « Assurer, ensemble, la protection du climat et de la biodiversité »
    La destruction des écosystèmes libère de grandes quantités de gaz à effet de serre, alors que les écosystèmes restés intacts ont un effet bénéfique sur le climat. Réciproquement, un climat stable a un effet bénéfique sur la biodiversité.  
     
  2. « Améliorer la santé de la planète »
    Les êtres humains empiètent de plus en plus sur les zones naturelles et 75 pour cent des nouvelles maladies infectieuses sont des zoonoses. La protection des écosystèmes et la réduction de l’agriculture industrielle peuvent directement et indirectement avoir un effet bénéfique sur la santé des humains et de la nature.
     
  3. « Tenir compte de la biodiversité cachée »
    La vie sous-marine et souterraine disparaît de manière invisible. Dans les rivières et les lacs, le nombre de gros vertébrés a diminué de 84 pour cent. Il est urgent d’intensifier les recherches sur la disparition des microorganismes du sol. Ces microorganismes sont importants pour tout ce qui pousse sur terre. 
     
  4. « Promouvoir les habitats bioculturels »
    Environ 5 000 populations indigènes restant sur terre dépendent d’une nature intacte. La biodiversité et la diversité culturelle et linguistique sont étroitement liées. Si leur langue venait à disparaître, nous perdrions non seulement leurs connaissances de la biodiversité, mais aussi les connaissances écologiques traditionnelles qui sont essentielles pour préserver et protéger leur habitat naturel.
     
  5. « Utiliser durablement les forêts »
    En raison du stress climatique, de nombreuses forêts sont de plus en plus exposées aux dommages causés par les insectes ou les incendies. En même temps, on considère que les forêts fournissent des matières brutes respectueuses du climat car les arbres absorbent le CO2 contenu dans l’atmosphère et le stockent dans le bois. Le concept de durabilité, qui a trouvé son origine dans la foresterie, doit être redéfini. Les forêts doivent être gérées, par exemple en pratiquant la certification, en plantant de nouvelles essences résilientes ou en facilitant le développement des forêts naturelles. 
     
  6. « Transformer l’agriculture »
    La production alimentaire pour l’humanité contribue souvent à la disparition d’espèces due aux monocultures et à l’utilisation de trop de pesticides et d’engrais. Quelques types de céréales seulement sont cultivées sur 40 pour cent des terres agricoles du monde entier, alors que près de 40 pour cent de la diversité végétale est menacée d’extinction. Pour protéger la biodiversité, les agriculteurs ont besoin de systèmes d’incitation financière et de conseils.
     
  7. « Protéger les terres et les ressources »
    Si on veut qu’elles continuent de nous offrir leurs services écosystémiques et contribuent à la protection du climat, il est urgent de protéger les aires naturelles et d’en renaturer d’autres. Il n’est pas facile d’exprimer la valeur de ces services en euros et centimes afin de les gérer. On ne sait pas très bien aujourd’hui combien de ressources l’humanité peut encore se permettre de consommer. En tous cas, aussi peu que possible si elle veut minimiser les risques.
     
  8. « Élargir les infrastructures transnationales et développer l’éducation en faveur de la durabilité » 
    La nature est souvent endommagée le long des chaînes d’approvisionnement et dans les réseaux de production mondiaux. Les stratégies de protection de la biodiversité, telles que celle de l’UE, doivent donc être transnationales. Mais les citoyens sont également concernés. Plus de 70 pour cent de la totalité des données mondiales sur la biodiversité sont collectées par des personnes dont les activités ne relèvent pas de la science. La science citoyenne progresse.
     
  9. « Assurer l’accès aux données scientifiques et leur libre utilisation » 
    L’efficacité de la gestion de la biodiversité dépend du partage des données. Par exemple, une base de données de l’association internationale des bases de données de séquences génétiques (International Association of Gene Sequence Databases – INSDC) offre déjà plus d’un quintillion de séquences génétiques librement utilisables à l’échelle mondiale. 
     
  10. « Offrir des mesures d’incitation respectueuses de la biodiversité » 
    À l’échelle mondiale, environ 140 milliards de dollars US provenant de fonds publics et privés sont dépensés chaque année pour préserver la biodiversité, alors que 500 milliards de subventions publiques plus des fonds privés estimés à 2 600 milliards sont investis dans des secteurs nocifs pour la biodiversité. Ce déséquilibre pourrait changer si le secteur financier tenait compte des impacts de la biodiversité dans ses évaluations des risques d’investissement, comme il le fait déjà de plus en plus avec les impacts climatiques.  

(PIK/ile)

Pour en savoir plus, consulter les sites web du PIK (en anglais)

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