En Afrique de l’Est, la culture de l’éleusine (petit mil) est cruciale pour la sécurité alimentaire.
Photo: © ICRISAT

Une découverte concernant le génome de l’éleusine va contribuer à assurer la sécurité alimentaire

En collaboration avec une équipe de chercheurs de l’université de Géorgie, États-Unis, l’ICRISAT a publié une étude novatrice portant sur le génome de l’éleusine et offrant de nouvelles perspectives aux obtenteurs et de nouveaux espoirs aux millions de personnes vivant dans les zones arides.

Grâce à des techniques de sélection ciblées, l’étude offre des possibilités prometteuses d’élaboration de nouvelles variétés d’éleusine ayant une meilleure valeur nutritionnelle, un meilleur rendement, et plus de résilience à divers défis.
 
La découverte donne des informations détaillées sur la structure génétique de l’éleusine, notamment au niveau chromosomique (structure située dans les cellules des organismes vivants et portant les informations génétiques). Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue scientifique Nature Communications le 21 juin 2023.

L’éleusine, ou petit mil, une culture cruciale pour la sécurité alimentaire, est cultivée à grande échelle en Afrique de l’Est, en Inde et au Népal. Ces dernières années, un nouvel intérêt est consacré au petit mil en raison de sa remarquable capacité à résister à des conditions climatiques rigoureuses et de la haute valeur nutritive de ses grains.

Traditionnellement considéré comme une culture de subsistance pour personnes à faibles revenus, le petit mil est de plus en plus connu pour sa résilience et sa valeur nutritive. 

« Nous sommes enthousiastes devant le potentiel de cet assemblage génomique de haute qualité, ainsi que devant d’autres ressources génétiques et génomiques sur lesquelles nous travaillons pour déchiffrer les caractéristiques génétiques qui sont essentielles pour l’amélioration des rendements de petit mil et de ses qualités nutritionnelles, » a déclaré le docteur Katrien M Devos, auteure principale de l’étude à l’université de Géorgie, États-Unis.  

Le petit mil – une culture négligée en Afrique de l’Est 

Pendant longtemps, en raison d’influences politiques mondiales et de politiques gouvernementales favorisant d’autres céréales, la culture du petit mil a été négligée dans les systèmes agricoles d’Afrique de l’Est. Il est surtout cultivé comme produit alimentaire de soutien plutôt que comme aliment de base, ce qui se traduit par de faibles rendements et une amélioration génétique limitée.

Les défis inhérents à la sélection du petit mil, par exemple l’effet d’inbreeding et les difficultés de croisement, ont contribué à freiner le processus. Bien que le croisement soit pratiqué depuis les années 1950 en Inde et, plus récemment, en Afrique de l’Est, on a constaté un manque d’informations génétiques et de traits nécessaires pour une sélection efficace. 

Parlant de la découverte, le docteur Jacqueline Hughes, directrice générale de l’ICRISAT, a déclaré que le décodage de la structure génétique de l’éleusine est la clé de meilleurs résultats de sélection et qu’il ouvre la voie à une plus grande sécurité alimentaire dans les zones arides. « En comprenant la composition génétique de l’éleusine, nous pouvons élaborer des variétés améliorées plus résilientes au climat, plus productives et nutritives, qui permettront un jour aux communautés des zones arides de résoudre le problème de l’insécurité alimentaire, » a déclaré Jacqueline Hughes.

Sur le plan technique, la nouvelle publication signale la création d’un assemblage génomique de l’éleusine de haute qualité, la structure de la population d’une collection de matériel génétique de mil provenant de toutes les régions de culture de l’éleusine en Afrique et en Asie du Sud, et l’application de l’information séquentielle pour identifier un gène candidat pour un locus de caractères quantitatifs (LCQ) pour la production d’anthocyanine dans les stigmates et les anthères.

« Ces progrès permettront d’identifier les principaux éléments génétiques associés aux caractéristiques cibles, et mèneront finalement à la création plus rapide de variétés améliorées de mil résilientes, à haut rendement et plus nutritives, » a déclaré le docteur Sean Mayes, directeur du programme de recherche mondial, Amélioration accélérée des cultures, ICRISAT.

(ICRISAT/wi)

Référence :
Katrien M. Devon, Peng Qi, Damaris A. Odemy et al.:   Genome analyses reveal population structure and a purple stigma color gene candidate in finger millet; Nature communication, June 2023

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