Rapport sur le développement humain 2023-2024

Les progrès inégaux en matière de développement laissent de côté les plus pauvres, exacerbent les inégalités et alimentent la polarisation politique. Selon un nouveau rapport, cette situation conduit à une impasse dangereuse de laquelle nous devons sortir d’urgence au moyen d’une action collective.

Le Rapport sur le développement humain 2023-2024, intitulé « Sortir de l’impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé », met en lumière une réalité inquiétante : le rebond de l’indice de développement humain (IDH), un indicateur synthétique qui rend compte du revenu national brut (RNB) par habitant, du niveau d’éducation et de l’espérance de vie de la population d’un pays, a été partiel, incomplet et inégal à l’échelle mondiale. Le rapport a été publié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en mars 2024.

Après avoir fortement baissé en 2020 et 2021, l’IDH devrait en effet atteindre des sommets record en 2023, mais cette progression est très inégale. Les pays riches enregistrent des niveaux de développement humain sans précédent, tandis que la moitié des pays les plus pauvres du monde restent en deçà de leur niveau de progrès d’avant la crise. 

Parmi les 35 pays les moins avancés (PMA) qui affichaient une baisse de l’IDH en 2020 et/ou 2021, plus de la moitié (18 pays) n’ont pas encore retrouvé leur niveau de développement humain de 2019. 

Toutes les régions en développement n’ont pas atteint leurs niveaux d’IDH prévus compte tenu de la tendance observée avant 2019. Il semble que la progression de leur IDH soit plus faible, ce qui laisse présager un recul irréversible des progrès en matière de développement humain.

Le paradoxe démocratique

Le rapport indique que les progrès réalisés dans le cadre de l’action collective internationale sont entravés par un « paradoxe démocratique » émergeant : alors que neuf personnes sur dix dans le monde adhèrent à la démocratie, plus de la moitié des personnes interrogées expriment leur soutien à des dirigeants susceptibles de l’ébranler en contournant les règles fondamentales du processus démocratique, comme le montrent les données analysées dans le rapport. La moitié des personnes interrogées dans le monde déclarent n’avoir aucun ou peu de contrôle sur leur vie, et plus des deux tiers estiment qu’elles n’ont que peu d’influence sur les décisions de leur gouvernement.

La polarisation politique est également une préoccupation croissante qui a des répercussions à l’échelle mondiale. Selon le rapport, cette polarisation, associée à un sentiment d’impuissance, alimente les démarches politiques de repli identitaire, ce qui va à l’encontre de la coopération mondiale dont nous avons besoin pour résoudre les problèmes urgents tels que la décarbonation de nos économies, l’utilisation inappropriée des technologies numériques et les conflits. 

Le rapport souligne que la démondialisation n’est ni possible ni réaliste dans le monde d’aujourd’hui et que l’interdépendance économique reste forte. Il indique qu’aucune région n’est proche de l’autosuffisance, car toutes dépendent des importations d’autres régions pour 25 pour cent ou plus pour au moins un type de biens et services essentiel.

Une nouvelle génération de biens publics mondiaux

Le rapport souligne que les liens d'interdépendance mondiale sont en voie de se redessiner et appelle à une nouvelle génération de biens publics mondiaux. Il propose quatre domaines pour une action immédiate :

  • la fourniture de biens publics planétaires, pour la stabilité du climat, compte tenu des défis sans précédent de l’Anthropocène auxquels nous sommes confrontés ;
  • la fourniture de biens publics mondiaux numériques, afin d’assurer une plus grande équité dans l’exploitation des nouvelles technologies au service d’un développement humain équitable ;
  • la mise en place de mécanismes financiers nouveaux et élargis, y compris un nouveau volet de la coopération internationale qui viendrait compléter l’aide humanitaire et la coopération au développement traditionnelle en faveur des pays à faible revenu ;
  • la réduction de la polarisation politique grâce à de nouvelles approches de gouvernance visant à mieux faire entendre la voix des citoyens dans les délibérations et à lutter contre la désinformation.

Le multilatéralisme joue un rôle fondamental dans ce contexte car, comme avancé dans le rapport, les engagements bilatéraux ne sont pas en mesure de répondre à la nature irréductiblement planétaire de la fourniture de biens publics mondiaux.

(PNUD/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport, consultez le site Web du PNUD

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