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Un tiers de la production alimentaire est menacé par le changement climatique
Selon une étude publiée dans la revue One Earth à la mi-mai 2021, le changement climatique risque de faire qu’un tiers de la production alimentaire ne bénéficie plus d’un « espace climatique sûr ». Menée par l’université Aalto, Finlande, l’étude détermine dans quelle mesure la production alimentaire mondiale sera touchée si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Selon les chercheurs, l’accroissement rapide et incontrôlé des émissions de gaz à effet de serre risque de faire que, d’ici la fin du siècle, plus d’un tiers de la production alimentaire mondiale ne dispose plus de « l’espace climatique sûr » dont elle a besoin et connaissent les conditions dans lesquelles toute production alimentaire est aujourd’hui impossible.
D’après l’étude, c’est ce qui risque de se produire si les émissions de dioxyde de carbone continuent d’augmenter au rythme actuel. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs définissent le concept d’ « espace climatique sûr » comme suit : ce sont les régions dans lesquelles 95 pour cent de la production alimentaire sont actuellement assurés grâce à la combinaison des trois facteurs climatiques suivants : pluie, température et aridité.
Les pays vulnérables seront durement touchés
Les résultats de l’étude montrent que les menaces pèsent de différentes façons sur les pays et les continents : dans 52 des 177 pays ayant fait l’objet de l’étude, la totalité de la production alimentaire continuerait de disposer d’un « espace climatique sûr ». Les changements de pluviométrie et d’aridité, ainsi que le réchauffement du climat, menacent plus particulièrement la production alimentaire en Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que dans la région du Sahel, en Afrique. Ces régions sont par ailleurs dans l’incapacité de s’adapter au changement des conditions.
Les chercheurs disent que si rien n’est fait, les pays déjà vulnérables, par exemple le Bénin, le Cambodge, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Guyana et le Suriname, seront durement touchés et jusqu’à 95 pour cent de la production alimentaire actuelle ne bénéficieront plus d’un « espace climatique sûr ». Comparativement aux riches pays occidentaux, ces nations sont également nettement moins capables de s’adapter aux modifications dues au changement climatique. En tout, 20 pour cent de la production agricole et 18 pour cent de la production animale mondiales menacées se situent dans des pays ayant des difficultés à s’adapter aux changements.
La désertification devrait considérablement progresser
Les chercheurs estiment que si les émissions de dioxyde de carbone sont maîtrisées, la plus vaste zone climatique actuelle du monde – la forêt boréale, qui couvre la partie septentrionale de l’Amérique du Nord, de la Russie et de l’Europe – verra sa superficie actuelle (18 millions de kilomètres carrés) passer à 14,8 millions de kilomètres carrés d’ici à 2100.
Ils disent qu’au cas où nous ne serions pas capables de réduire ces émissions, il ne resterait qu’environ 8 millions de kilomètres carrés de cette vaste forêt. Le changement serait encore plus considérable en Amérique du Nord : alors qu’en 2000, la zone couvrait environ 6,7 millions de kilomètres carrés, elle pourrait diminuer de deux tiers d’ici à 2090.
Ce serait encore pire pour la toundra arctique qui, estime-t-on, pourrait complètement disparaître si le changement climatique n’est pas maîtrisé. Parallèlement, la forêt tropicale sèche et les zones tropicales désertiques devraient gagner en superficie. Les chercheurs nous aurons prévenus : à l’échelle planétaire, on pourrait avoir plus de 4 millions de kilomètres carrés de nouvelles zones désertiques d’ici la fin du siècle.
(Université Aalto/ile)
Pour plus d’informations, consulter le site web de l’université Aalto (en anglais)
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