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Semaine mondiale de l’eau – le rôle de l’eau dans la crise climatique
Sur le thème Building Resilience Faster (accélérer la résilience), la Semaine mondiale de l’eau de cette année s’est ouverte sur des appels à une transformation massive de nos sociétés. Organisée par l’Institut international de l’eau de Stockholm (Stockholm International Water Institute - SIWI), elle s’est déroulée en ligne du 23 au 27 août 2021.
Les séminaires de la Semaine mondiale de l’eau 2021 ont mis l’accent sur le rôle de l’eau, en insistant sur le fait que la crise climatique est, de fait, une crise de l’eau, et sur la transformation des risques climatiques en engagements. La valeur de l’eau étant reconnue comme le lien entre les objectifs de développement durable (ODD), les organisateurs ont cherché à voir au-delà de la communauté hydrique pour impliquer les acteurs climatiques de toutes les communautés, et lier les discussions, les solutions et les initiatives à d’autres événements et processus internationaux liés à l’eau et au climat.
« La collaboration au-delà des frontières est plus importante que jamais. Dans la décennie à venir, tous les secteurs de la société doivent massivement se transformer, » a expliqué Torgny Holmgren, directeur exécutif du SIWI, qui a souligné le rôle primordial de l’eau dans ces transformations et dans la réalisation des objectifs climatiques et des objectifs de développement durable.
Dans son allocution liminaire, le professeur Johan Rockström, de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique, a décrit comment les humains altèrent dangereusement les systèmes indispensables à la vie sur Terre. À titre d’exemple, citons la façon dont l’eau douce est impactée par les changements causés par les humains sur le climat et la biodiversité. Pour Johan Rockström et son équipe, la question de l’eau douce est une des neuf frontières planétaires à ne pas franchir.
« L’eau douce doit être intégrée dans le calendrier climatique, » a déclaré Johan Rockström. « Nous devons d’abord atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030, mais ensuite opérer une transformation vers un avenir plus sûr dans le respect des frontières planétaires. »
Les forêts jouent un rôle essentiel pour la sécurité hydrique
Selon A Guide to Forest-Water Management (guide sur la gestion de l’eau et des forêts), sorti à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau, les forêts et les arbres jouent un rôle essentiel dans la réponse à la demande croissante en eau sur la planète, et ils doivent être gérés compte tenu des services écosystémiques liés à l’eau. Ce guide a été co-publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO), le Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, le Service des forêts des États-Unis, et des partenaires.
Le lien entre forêt et eau est essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030, notamment les objectifs 6 (eau salubre et assainissement), 14 (vie aquatique), 15 (vie terrestre) et 13 (lutte contre le réchauffement climatique).
Les bassins versants boisés contribuent considérablement, partout dans le monde, à l’accessibilité de l’eau douce pour des usages agricoles, industriels, environnementaux et domestiques. Par ailleurs, les grandes villes de la planète dépendent de plus en plus de l’eau fournie par les bassins versants boisés. La qualité des deux tiers de l’eau distribuée en milieu urbain pourrait être améliorée grâce à une meilleure gestion des forêts (par exemple, protection, restauration et/ou réduction de la quantité de combustibles forestiers pour minimiser les risques d’incendie).
« La sécurité hydrique est une importante préoccupation mondiale qui a des répercussions sur l’agriculture, la production énergétique, les besoins fondamentaux des personnes et nos écosystèmes, » a déclaré Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe de la FAO. » Le double problème du changement climatique et de la croissance démographique exerce une pression accrue sur nos écosystèmes. Nous devons admettre que les forêts jouent un rôle clé dans la sécurité hydrique et donner la priorité à l’eau dans les décisions de gestion et de gouvernance des forêts. »
Priorité à l’agriculture pluviale en Afrique
Les participants à la session Building climate resilience through rainfed agriculture in the African context (renforcement de la résilience au changement climatique grâce à l’agriculture pluviale dans le contexte africain) ont souligné l’importance de l’agriculture pluviale en Afrique. Sur ce continent, quatre-vingt quinze pour cent des terres cultivables et de l’activité agricole dépendent des précipitations, et 85 pour cent des aliments de base proviennent de l’agriculture pluviale.
Dans le contexte africain, il faut améliorer l’agriculture pluviale pour mieux assurer les moyens de subsistance et accroître la sécurité alimentaire. Les participants ont vivement préconisé l’adoption d’approches en faveur d’une agriculture pluviale améliorée. Même si la superficie de chaque exploitation est réduite, l’effet cumulatif de millions d’agriculteurs fait d’eux des gestionnaires de l’eau de premier plan. Grâce à leurs pratiques, ils peuvent contribuer à réduire l’érosion du sol et accroître l’infiltration des eaux de pluie. Ce faisant, ils contribuent également à la recharge des nappes phréatiques et à la réduction de la sédimentation des masses d’eau de surface.
(SIWI/FAO/ile)
Consulter le site web de la Semaine mondiale de l’eau (en anglais)
Pour en savoir plus sur le rapport, consulter le site web de la FAO
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