Rapport mondial 2021 de l’ONU sur la mise en valeur des ressources en eau

Cette année, le rapport aborde la question de la valeur de l’eau. Ses auteurs considèrent que les outils et les méthodologies d’estimation de la valeur de l’eau sont imparfaits et mal utilisés. Ils rappellent par ailleurs que surmonter les différences d’opinions et accepter les compromis nécessaires sont parmi les plus grands problèmes qui se posent à la gestion de l’eau.

Intitulé « La valeur de l’eau », le dernier Rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau a été publié par l’UNESCO en mars 2021 pour le compte d’ONU-Eau. Il montre que le gaspillage et l’utilisation inconsidérée de l’eau découlent du fait que, trop souvent, l’importance que nous lui accordons tient exclusivement à son coût de revient, sans nous rendre compte de son immense valeur, qu’aucun prix ne saurait traduire.

Sa valeur est en effet inestimable et infinie, puisque la vie n'existe pas sans elle et qu’elle est irremplaçable. Le rapport insiste sur le fait qu’il est essentiel d’élargir la notion de « valeur » de l’eau et que l’on ne peut confondre les notions de « prix », de « coût » et de « valeur ». Même si le prix et le coût sont potentiellement quantifiables, le concept de « valeur » est considérablement plus vaste et tient compte de dimensions sociales et culturelles.

En effet, l’eau n’est pas une matière première qui peut être traitée comme un produit de consommation et négociée sur les places boursières. Le défi est d’attribuer une juste valeur à une ressource dont l’importance varie selon les domaines d’activité économique et selon les périodes, sans oublier de tenir compte de ses dimensions sociale, environnementale et culturelle.

L’évaluation monétaire de l’eau ne tient pas compte de points importants 


Selon les auteurs, les outils dont on dispose aujourd’hui ont tendance à réduire la valeur de l’eau à son seul aspect économique. Pour eux, il ne s’agit évidemment pas de nier que l’eau puisse avoir une valeur économique : c’est une ressource dont l’exploitation est multiple : production de nourriture, d’électricité, usages industriels, etc.

Si la valorisation monétaire a l’avantage d’être commode et aisément compréhensible pour ce qui concerne l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et l’industrie, elle a aussi l’inconvénient de sous-évaluer, voire d’ignorer d’autres aspects plus difficiles à traduire sous forme monétaire. Ainsi, comment quantifier ce que représentent 443 millions de journées d’école perdues tous les ans à cause des maladies liées à l’eau ?

Par ailleurs, certaines sociétés rejettent l’idée d’appliquer une grille de lecture économique à la nature et à ses bienfaits. Elles mettent en avant les droits de la « Terre nourricière » qui rendent profondément insuffisantes les lectures strictement économiques de la valeur de l’eau. 

Face à ces considérations et aux points de vue des investisseurs qui estiment qu’il est possible d’appliquer une valeur économique aux ressources telles que l’eau, il est difficile d’élaborer un système unifié de mesure de la valeur de l’eau dans ses différents aspects.

Élaboration d’une approche intégrée 


Selon le rapport, il néanmoins possible de mettre au point une approche intégrée qui permette de tenir globalement compte des différentes dimensions de l’eau, afin d’identifier les choix politiques pertinents. Un élément clé de cette approche est de s’assurer que toutes les parties prenantes, indépendamment de leur origine ou de leur genre, participent aux évaluations et aux prises de décisions. Si l’on veut élargir notre approche de l’eau et ne pas la réduire à sa seule valeur monétaire, il faut tenir compte des points de vue de tous, notamment des premiers concernés.

Quand de grands projets d’infrastructures sont à l’étude, par exemple, il est indispensable de tenir compte de l’ensemble de ces différentes dimensions, de façon à ne pas sous-estimer leurs conséquences sociales, culturelles et environnementales. Une approche coût-bénéfice doit par conséquent tenir compte des différentes « valeurs » de l’eau. 

De même, on sait que pour assurer l’accès universel à l'eau potable et à l'assainissement dans 140 pays à faible et moyen revenu il en coûterait 114 milliards de dollars par an, alors qu’il est difficile d’évaluer les multiples avantages sociaux et économiques qui en découleraient.

(UNESCO/UN-Water/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le Rapport mondial 2021 de l’ONU sur la mise en valeur des ressources en eau, aller sur le site de l’UNESCO

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire