Queue devant un magasin d’alimentation : les aliments nutritifs sont devenus inabordables pour des millions de personnes.
Photo: © Stosun/Shutterstock

« Les prix élevés des denrées alimentaires alimentent la faim »

Les pertes d'emplois dues à la pandémie et les prix élevés des denrées alimentaires rendent la nourriture hors de portée pour des millions de personnes, alerte le PAM. En 2021, le PAM entreprend la plus grande opération de son histoire, ciblant 139 millions de personnes dans le monde.

Les prix élevés des denrées alimentaires, entraînés par les conflits, les fragilités économiques et les impacts de La Niña, rendent les aliments nutritifs inabordables pour des millions de familles qui luttent déjà pour faire face aux pertes de revenus causées par la pandémie de COVID-19, a prévenu le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) en juillet 2021.

Dès avril, le PAM avait averti que la flambée extrême des prix des denrées alimentaires, due en partie aux mesures prises pour contenir la propagation du coronavirus, entraînait l'insécurité alimentaire et la faim (Voir l’article paru dans Rural 21). La Banque mondiale a estimé que la pandémie pourrait plonger jusqu'à 97 millions de personnes dans le monde dans l'extrême pauvreté d'ici la fin de 2021.

« Les prix élevés des denrées alimentaires alimentent la faim. Nous avions déjà les conflits, le climat et la COVID-19 qui poussaient toujours plus de personnes dans la faim et la misère. Maintenant, les prix des denrées alimentaires ont rejoint le trio mortel », a déclaré l'économiste en chef du PAM, Arif Husain.

Zones sensibles à la hausse des prix des denrées alimentaires au Moyen-Orient et en Afrique


Les dernières données sur les prix des denrées alimentaires du suivi des marchés du PAM montrent que le prix moyen de la farine de blé au Liban - où la crise économique s'est accélérée au cours de l'année dernière - était 50 pour cent plus élevé sur la période de mars à mai 2021 qu'au cours des trois mois précédents. D'une année sur l'autre, le prix a augmenté de 219 pour cent. Pendant ce temps, en Syrie, le prix de l'huile de cuisson a augmenté de 58 pour cent au cours de la même période et de 440 pour cent en glissement annuel.

Mais il existe également des zones sensibles à la hausse des prix des denrées alimentaires en Afrique. Au Mozambique, ravagé par le conflit au nord du pays, le prix de la farine de manioc a augmenté de 45 pour cent sur la période de mars à mai 2021 par rapport aux trois mois précédents, selon les données du PAM.

Sur les marchés internationaux, après avoir augmenté pendant 12 mois consécutifs, les prix des denrées alimentaires ont légèrement baissé en juin selon l'indice des prix des aliments de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'indice s'élevait à 124,6 en juin, juste en dessous du pic de 136,7 en 2011. Parallèlement, au cours des trois derniers mois, le coût d'un panier alimentaire de base a augmenté de plus de 10 pour cent dans 9 pays où le PAM travaille.

Davantage de personnes ont besoin d'une aide alimentaire alors que les coûts de celle-ci augmentent


Les pays les plus susceptibles de connaître une forte inflation des prix des denrées alimentaires sont ceux qui dépendent des importations de nourriture, ceux où les chocs climatiques ou les conflits pourraient perturber la production alimentaire locale et ceux qui souffrent de fragilité macro-économique - le Moyen-Orient connaissant certaines des augmentations de prix les plus élevées. Dans de nombreux pays, la dépréciation de la monnaie a encore fait grimper les prix des denrées alimentaires locales, affectant des populations comme au Zimbabwe, en Syrie, Éthiopie et Venezuela.

Pour le PAM, les prix élevés des denrées alimentaires ont deux effets. Premièrement, ils augmentent le nombre de personnes dans le monde qui ont besoin d'une aide alimentaire. Deuxièmement, ils augmentent le coût d'achat des produits nécessaires aux opérations d'aide alimentaire. Au cours des quatre premiers mois de 2021, le PAM a payé 13 pour cent de plus pour le blé que l'année précédente.

On estime qu'un nombre record de 270 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire aiguë ou à haut risque en 2021 – un bond de 40 pour cent par rapport à 2020, en raison des conflits, des chocs économiques, des catastrophes naturelles, des retombées socio-économiques du COVID-19 et maintenant la hausse des prix des denrées alimentaires. 

(PAM/ile)

Pour en savoir plus, consulter le site web du PAM

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