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Les prix des denrées alimentaires alimentent la faim dans le monde
Pour les populations des pays pauvres, les prix des denrées alimentaires restent toujours beaucoup plus élevés qu'avant la pandémie de COVID-19. C'est ce que montre un rapport publié par l'organisation humanitaire internationale World Vision en février 2024. C’est principalement dans les pays touchés par des conflits violents, des phénomènes météorologiques extrêmes et des déplacements de population que les prix ont continué de grimper. Neuf des dix pays dans lesquels le coût des produits alimentaires est le plus élevé par rapport au revenu moyen se trouvent en Afrique subsaharienne.
L'analyse des prix alimentaires réalisée par World Vision en septembre 2023 montre qu'un employé moyen doit travailler 36 jours pour gagner l'argent nécessaire à l'achat d'un panier rempli d'aliments de base au Burundi, et 25 jours en République centrafricaine. En Australie, en Irlande ou à Singapour, la même quantité d’aliments ne coûte que l'équivalent d'une heure et demie de travail.
Mary Njeri, directrice de la réponse mondiale à la faim chez World Vision, explique : « Ces chiffres soulignent combien la crise alimentaire est alarmante : 35 millions de personnes souffrent actuellement d'une faim aiguë. Les turbulences économiques mondiales provoquées par la COVID-19, la guerre en Ukraine, mais aussi les effets croissants des dérèglements climatiques et d'autres conflits font qu'il devient particulièrement difficile pour les groupes de population les plus pauvres d'obtenir des aliments de base. Les œufs, le lait ou les poulets ne devraient pas être un luxe. Ils font partie des aliments les plus essentiels à un régime alimentaire équilibré. Chacun devrait pouvoir se les procurer ».
Outre les développements mondiaux, les conflits locaux entraînent de nouvelles flambées des prix. Au Burkina Faso et au Soudan, par exemple, les prix dans les zones de conflit étaient jusqu'à deux fois plus élevés que dans les régions moins touchées par la violence. En outre, nombre de ces pays sont particulièrement affectés par le changement climatique. Les tensions dans ces pays s'en ressentent, car de nombreuses familles luttent pour manger à leur faim ou pour trouver un endroit sûr où vivre.
Chaque année, il faudrait avoir 39 à 50 milliards de dollars américains pour empêcher 3,7 millions d'enfants de mourir de faim. Or, depuis 2015, seul un dixième de cette somme est arrivé. Selon World Vision, les conséquences sont dramatiques. L'appauvrissement augmente la probabilité pour les enfants d’être forcés à se marier ou à travailler, car leurs familles cherchent désespérément un endroit sûr pour dormir et quelque chose à manger. Ces enfants ont besoin de perspectives d'avenir.
(World Vision/ile)
Plus d’informations sont disponibles sur le site Web de la World Vision (en allemand)
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