Plénière de clôture de la COP28.
Photo : © Kiara Worth/CCNUCC

La COP28 s'achève sur une lueur d'espoir

Les négociateurs de près de 200 Parties se sont réunis lors de la COP28 avec une décision sur le premier « bilan mondial » visant à intensifier l'action climatique avant la fin de la décennie, l'objectif principal étant de maintenir la limite d’élévation de la température de la planète à 1,5 °C.

La conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui s’est tenue à Dubaï, dans les Émirats arabes unis (EAU) s'est achevée le 13 décembre 2023 sur un accord qui marque le « début de la fin » de l'ère des combustibles fossiles, en jetant les bases d'une transition rapide, juste et équitable, étayée par de fortes réductions des émissions et un financement accru.

« Globalement, la COP28 envoie un signal fort au monde. Pour la première fois, une conférence mondiale sur le climat a appelé toutes les nations à se détourner du charbon, du pétrole et du gaz. C'est une étape importante », déclare Christoph Bals, directeur politique de l'ONG allemande Germanwatch. « Toutefois, cette étape ne pourra être qualifiée d'historique que si une élimination massive du charbon, du pétrole et du gaz a lieu au cours des prochaines années ».

Le bilan mondial est considéré comme le résultat central de la COP28, car il contient tous les éléments qui ont fait l'objet de négociations et qui peuvent désormais être utilisés par les pays pour élaborer des plans d'action climatique plus ambitieux qui doivent être mis en œuvre d'ici à 2025.

Le bilan mondial reconnaît les données scientifiques qui indiquent que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 43 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2019, pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Mais il note que les Parties ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

Le bilan mondial invite les Parties à prendre des mesures pour tripler, à l’échelle mondiale, les capacités en matière d’énergies renouvelables et doubler les améliorations en matière d’efficacité énergétique d’ici à 2030. La liste comprend également l’accélération des efforts en vue de la réduction progressive de la production d’électricité à base de charbon, l’élimination des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, et d’autres mesures qui favorisent la transition vers l’abandon des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, de manière juste, ordonnée et équitable, les pays développés continuant à jouer un rôle de chef de file.

À court terme, les Parties sont encouragées à présenter des objectifs ambitieux de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, couvrant tous les gaz à effet de serre, tous les secteurs et toutes les catégories et alignés sur la limite de 1,5°C, dans leur prochaine série de plans d’action sur le climat, connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national ou NDC, d’ici à 2025.

L'organisation humanitaire internationale World Vision a un avis mitigé sur les résultats de la conférence sur le climat. Elle affirme que si des progrès ont été réalisés dans certains domaines par rapport aux accords précédents, mais que la percée majeure que de nombreux participants espéraient avant les négociations n'a pas eu lieu. L'organisation souligne que la conférence, en particulier, n'a pas débouché sur des résultats clairs en ce qui concerne la sortie progressive des énergies fossiles. Selon World Vision, la déclaration finale est entachée de nombreuses lacunes.

Initiatives et accords de la COP28 :

  • Accord sur l’opérationnalisation du fonds de réponse aux pertes et préjudices avec des premières contributions totalisant plus de 700 millions de dollars US à ce jour.
     
  • Accord selon lequel le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe et le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets accueilleront le secrétariat du réseau de Santiago pour les pertes et dommages. Cette plateforme catalysera l'assistance technique aux pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.
     
  • Les Parties se sont accordées sur des objectifs à atteindre pour réaliser le « Global Goal on Adaptation » (GGA) et son cadre, qui identifient le chemin que le monde doit parcourir pour être résilient aux impacts d'un climat changeant et pour évaluer les efforts des pays. Le cadre du GGA reflète un consensus mondial sur les objectifs d'adaptation et la nécessité d'un soutien financier, technologique et de renforcement des capacités pour les atteindre.
     
  • Le Fonds vert pour le climat (FVC) a bénéficié d'un coup de pouce lors de sa seconde campagne de reconstitution, six pays ayant annoncé de nouveaux financements lors de la COP28. Le total des nouveaux engagements pour le climat s'élève désormais à un montant record de 12,8 milliards d'USD de la part de 31 pays, et d'autres contributions sont attendues.
     
  • Huit gouvernements donateurs ont annoncé de nouveaux engagements totalisant à ce jour plus de 174 millions de dollars US en faveur du Fonds pour les pays les moins avancés et du Fonds spécial pour le changement climatique. De nouvelles promesses, s'élevant à près de 188 millions de dollars US ont également été faites en faveur du Fonds d'adaptation lors de la COP28.
     
  • Les discussions se sont poursuivies sur la fixation, en 2024, d'un « nouvel objectif collectif chiffré sur le financement du climat » tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement. Ce nouvel objectif, qui s’appuiera sur un fonds de 100 milliards de dollars US par an, servira de base à la conception et à la mise en œuvre ultérieure des plans climatiques nationaux devant être mis en place d'ici 2025.
     
  • Accord sur le fait que le programme de travail sur l'atténuation, lancé lors de la COP27 l'année dernière, se poursuivra jusqu'en 2030, avec au moins deux dialogues mondiaux organisés chaque année.
     
  • UN Climate Change développe les outils de reporting et d'examen de la transparence à l'usage des Parties, qui ont été présentés et testés lors de la COP28. Les versions finales des outils de reporting devraient être mises à la disposition des Parties d'ici juin 2024.

Toutefois, comme le souligne le bilan mondial, ces engagements financiers sont loin de représenter les milliers de milliards d’euros nécessaires pour soutenir les pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques, dans leur transition vers des énergies propres, dans la mise en œuvre de leurs plans nationaux et dans leurs efforts d’adaptation.

Afin de fournir ce financement, le bilan mondial souligne l'importance de réformer l'architecture financière multilatérale et d'accélérer la mise en place de sources de financement nouvelles et innovantes.

La COP28 a également vu les Parties accepter l’Azerbaïdjan comme hôte de la COP29, qui se tiendra du 11 au 22 novembre 2024, et le Brésil comme hôte de la COP30 quo aura lieu, du 10 au 21 novembre 2025.

Les deux prochaines années seront cruciales. Lors de la COP29, les gouvernements doivent établir un nouvel objectif de financement du climat, reflétant l’ampleur et l’urgence du défi climatique. Lors de la COP30, ils devront arriver avec des nouvelles contributions déterminées au niveau national (NDC) qui s’appliquent à l’ensemble de l’économie, couvrent tous les gaz à effet de serre et sont pleinement alignées sur la limite de température de 1,5 °C.

La COP28 a également vu les Parties accepter l'Azerbaïdjan comme hôte de la COP29 du 11 au 22 novembre 2024, et le Brésil comme hôte de la COP30 du 10 au 21 novembre 2025.

(CCNUCC/Germanwatch/World Vision/ile)

Plus d’informations sont disponibles sur le site de la CCNUCC

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