Le Ghana est un des pays pilotes pour la création d’un paysage conforme à la norme VERRA.
Photo : © GIZ / Ursula Meissner

Vers la création de régions agricoles durables grâce à VERRA

Les problèmes complexes des chaînes d’approvisionnement mondiales exigent des solutions innovantes. La société civile, les gouvernements et les entreprises doivent œuvrer de concert. La Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) participe à un groupe consultatif international chargé de fixer le calendrier d’élaboration de la norme paysagère VERRA (VERRA Landscape Standard).

Les normes de développement durable sont de plus en plus souvent critiquées, notamment au motif qu’elles donnent lieu à des « îlots de verdure », ne prouvant leur efficacité que dans une seule plantation ou exploitation agricole, et non pas dans la totalité d’une région agricole. Les raisons invoquées pour justifier ce constat sont un faible niveau de mise en œuvre, les coûts excessifs et le manque d’accès aux petits exploitants. Leur utilisation à des fins d’écoblanchiment par certaines entreprises et la prolifération des labels sur le marché sont autant d’autres arguments en défaveur des normes de développement durable. Une telle multitude d’informations ne fait que troubler les consommateurs au lieu de les aider à faire le bon choix lorsqu’ils font leurs courses.

Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises choisissent une approche différente pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement agricole durable dans les pays producteurs. À cet égard, les administrations locales jouent un rôle clé car on s’est rendu compte que leur intégration est primordiale pour la création de chaînes d’approvisionnement dans des régions agricoles gérées de manière durable. On ne peut lutter contre les problèmes qui, à ce jour, ont entravé la diffusion systématique de normes de production agricole, qu’avec le soutien des administrations locales.

Les régions agricoles gérées de manière durable ont avant tout besoin que tous les produits dérivés de l’agriculture soient définis dans le contexte d’une stratégie locale de développement agricole durable. C’est-là une condition préalable essentielle à remplir pour éviter les effets de déplacement. Les entreprises récompensent les efforts communs de tous les acteurs de la région agricole en investissant dans la région ou en donnant la préférence aux régions de développement agricole durable lorsqu’elles se procurent des produits de base. Cela constitue un encouragement pour les acteurs locaux.

Mais un tel engagement doit également être communiqué de manière crédible par les entreprises elles-mêmes, ne serait-ce que pour éviter une éventuelle dégradation de leur image. C’est-là que les normes de développement durable ont encore un rôle à jouer. Actuellement, une alliance d’organisations non gouvernementales travaille à l’élaboration de ce qu’on appelle la norme paysagère VERRA. Cette norme, qui tire son nom de ‘verification’ et ‘terra’, est dérivée de la norme de carbone vérifié (VCS). Le ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire (BMUB) soutient l’élaboration de cette norme. 

La déforestation, la biodiversité et l’eau au centre de la norme VERRA

Le contrôle de la déforestation, de la biodiversité et de la disponibilité de l’eau est un aspect clé de la norme VERRA. En plus de l’écologie, l’économie joue également un rôle important, par exemple en matière de gestion durable de l’espace et d’amélioration des rendements. Enfin, et surtout, des aspects sociaux tels que le respect des droits du travail font partie intégrante de la norme paysagère VERRA.

Actuellement, cette norme paysagère VERRA est en cours d’élaboration dans les pays pilotes que sont le Guatemala, Costa Rica, le Pérou et le Ghana. Un groupe consultatif de 13 membres, représentant notamment Mars, Unilever, Olam, la Banque européenne d’investissement et la Banque interaméricaine de développement, offre une assistance stratégique à l’élaboration de la norme VERRA. La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) fait également partie du groupe consultatif.

L’élaboration de la norme n’en est encore qu’à ses débuts et le soutien consultatif doit contribuer à s’assurer que la norme répondra aux besoins du groupe cible. À cette fin, les membres individuels du groupe consultatif compilent conjointement les principes, critères et indicateurs d’une norme paysagère. Le groupe consultatif a également pour vocation de faciliter la diffusion et l’intégration d’autres acteurs.

Jonas Dallinger, Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ), Bonn, Allemagne

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