Mis au point par des chercheurs de l’hôpital universitaire de Tübingen, le vaccin est injecté à la personne test en même temps qu’elle reçoit un traitement antipaludique.
Photo: ©University of Tübingen / Paul Mehnert

Une étude laisse espérer la mise au point d’un vaccin antipaludique efficace

Des chercheurs de l’hôpital universitaire de Tübingen/Allemagne ont pu démontrer qu’un vaccin parasitaire PfSPZ offrait une bonne protection contre le paludisme.

À l’hôpital universitaire de Tübingen, en Allemagne, un essai clinique mené par la Dr Zita Sulyok, Institut de médecine tropicale, le professeur Dr Peter Kremsner, directeur de l’Institut de médecine tropicale, de médecine des voyages et de parasitologie humaine, et le Dr Rolf Fendel, chef de groupe de recherche à l’Institut de médecine tropicale, en partenariat avec le Centre allemand de recherche sur les maladies infectieuses (DZIF), a démontré que le vaccin, « Sanaria PfSPZ-CVac », actuellement mis au point à Tübingen en collaboration avec l’entreprise de biotechnologie Sanara Inc., assure une protection polyvalente à 77 pour cent contre les parasites du paludisme. 

Intitulée Heterologous protection against malaria by a simple chemoattenuated PfSPZ vaccine regimen in a randomized trial (protection hétérologue contre le paludisme par un simple vaccin PfSPZ chimio-atténué dans un essai randomisé), l’étude est actuellement publiée dans la revue scientifique « Nature Communications. »

Le « PfSPZ-CVac » est un vaccin vivant composé de parasites du paludisme Plasmodium falciparum (Pf) infectieux qui sont injectés au proband en même temps qu’il reçoit un traitement antipaludique. Les parasites pénètrent rapidement dans le foie où ils se développent et se multiplient pendant sept jours, après quoi ils apparaissent dans le sang. Dès que les parasites quittent le foie, le médicament les tue immédiatement. Ainsi, le système immunitaire de la personne test vaccinée est préparé à éliminer de nombreuses protéines parasites et devient très efficace pour détruire les parasites du paludisme dans le foie, bloquer l’infection et prévenir la maladie.

Une étape importante dans la mise au point d’un traitement efficace contre le paludisme 


« Avec cette étude, nous avons franchi une nouvelle étape importante dans la mise au point d’un vaccin efficace contre le paludisme. Avec seulement trois vaccinations en quatre semaines, nous avons atteint un très bon niveau de protection contre le paludisme, » explique le professeur Peter Kremsner. Son équipe a mis au point un nouveau programme de vaccination qui réduit considérablement l’administration du vaccin comparativement aux études précédentes. Le nombre de visites nécessaires pour qu’une personne soit totalement immunisée est passé de 13 à 3. Surtout, l’équipe a montré que la vaccination avec des parasites africains pouvait protéger contre des parasites génétiquement différents originaires d’Amérique du Sud.

La preuve d’efficacité a été obtenue grâce à l’utilisation du programme de traitement de l’infection paludique contrôlée chez l’homme mis au point à Tübingen dans le cadre d’un projet DZIF en collaboration avec Sanaria. Dans le cadre de ce programme, les personnes test étaient infectées par des parasites après avoir été immunisées. Si l’immunisation contre les parasites était efficace, les parasites étaient tués par le système immunitaire. Si, au contraire, la protection immunitaire était incomplète et si les parasites se multipliaient, les personnes test étaient traitées avant qu’apparaissent les symptômes de la maladie. 10 des 13 probands vaccinés dans le cadre de cette étude étaient totalement immunisés.

« Le vaccin produit dans le corps un niveau élevé de différents anticorps et cellules immunes qui peuvent reconnaître à la fois les parasites injectés et les antigènes du stade hépatique ultérieur. Ces anticorps et ces cellules immunes contribuent à établir une forte immunité protectrice, » explique le Dr Rolf Fendel.

Avec un nombre d’infections et de décès respectivement estimés à 229 millions et 409 000 à l’échelle mondiale en 2019, le paludisme est une des maladies infectieuses les plus importantes et les plus dangereuses du monde. Il est dû à la transmission de parasites aux êtres humains par les morsures de moustiques femelles infectées. 

Les enfants de moins de cinq ans constituent le groupe le plus exposé au paludisme et ont représenté 67 pour cent (274 000) des cas de décès dus au paludisme en 2019.

(Université de Tübingen /wi) 

Référence :
Zita Sulyok et al.: Heterologous protection against malaria by a simple chemoattenuated PfSPZ vaccine regimen in a randomized trial. 
Nature Communications (2021)
DOI: 10.1038/s41467-021-22740-w

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