Au Kenya, une agricultrice et son neveu préparent du chapati au blé. La consommation de blé augmente rapidement.
Photo: © Peter Lowe/CIMMYT

Quelles possibilités d’augmenter la production d’aliments nutritifs à base de céréales ?

L’étude des systèmes agroalimentaires du Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) examine comment améliorer, de manière durable, le lien entre les agriculteurs et les consommateurs pour permettre, aux uns, de tirer un meilleur profit de leur travail, et aux autres, d’avoir plus facilement accès à des aliments nutritifs à base de céréales.

Les systèmes agroalimentaires contribuent à la réalisation d’au moins 17 objectifs de développement durable (ODD). Pour accélérer la réalisation de ces objectifs, les systèmes agroalimentaires doivent produire plus d’aliments nutritifs pour plus de personnes tout en restant environnementalement durables et résilients.  

De récentes études montrent que les interventions fragmentaires ne visant qu’un aspect du problème sont insuffisantes pour obtenir la transformation nécessaire. Les questions liées à la sécurité alimentaire et à l’amélioration de la nutrition sont complexes et les réponses qui leur sont données doivent transcender les limites disciplinaires et institutionnelles traditionnelles.

L’étude des systèmes agroalimentaires cherche à comprendre comment les systèmes fonctionnent et à savoir comment les actions des gouvernements, des organisations non gouvernementales (ONG) et du secteur privé peuvent éventuellement influencer les résultats à grande échelle.

Les chercheurs et les professionnels du développement utilisent cette approche pour déterminer comment différents acteurs, différentes pratiques et différentes politiques interviennent dans la production, la commercialisation, la disponibilité et la consommation des aliments.   

Le CIMMYT associe l’expertise d’économistes, d’agronomes, de phytogénéticiens, de nutritionnistes et de spécialistes des questions de genre pour créer, de multiples façons, des systèmes agroalimentaires plus durables, plus nutritifs et plus rentables. Il s’efforce de faire en sorte que les céréales soient cultivées de la manière la plus durable, que le secteur public et le secteur privé soient informés des préférences des consommateurs et que des semences de meilleure qualité soient à la disposition des agriculteurs lorsqu’ils en ont besoin. Le CIMMYT cherche également à mieux comprendre comment les aliments à base de céréales sont transformés et vendus aux consommateurs, et à trouver des moyens de promouvoir la consommation d’aliments plus nutritifs à base de céréales.

La demande des consommateurs au Mexique
 

Récemment, le CIMMYT s’est associé avec l’Institut national de la santé publique du Mexique (INSP) pour comparer l’accès des consommateurs des quartiers pauvres et des quartiers riches à des aliments sains, transformés et à base de céréales dans les supermarchés et les commerces de proximité, à Mexico. Les discussions continuent de faire rage quant à la façon dont les politiques peuvent favoriser une alimentation plus saine et plus nutritive au Mexique, et notamment quant à la nouvelle exigence d’apposer des étiquettes de mise en garde alimentaire sur les emballages.

L’étude a montré que les produits sains étaient peu disponibles dans la plupart des magasins, notamment dans les commerces de proximité. Comparativement aux supermarchés des zones à faibles revenus, les supermarchés des zones à revenus élevés offraient une plus grande diversité de produits sains dans toutes les catégories.

D’autres études du CIMMYT ont porté sur la demande, par les consommateurs à faibles et moyens revenus du centre du Mexique, d’aliments sains à base de céréales, y compris leur demande de tortillas de maïs bleu et de pain complet aux céréales. Ces études aident les décideurs politiques et les organisations non gouvernementales (ONG) à élaborer des stratégies sur la façon d’améliorer l’accès aux produits transformés sains à base de blé et de maïs, et sur la consommation de ces produits, dans des systèmes alimentaires qui évoluent rapidement.

Mélange de farine de blé et d’autres farines au Kenya
 

Dans de nombreuses parties du monde, la guerre entre l’Ukraine et la Russie a accru la nécessité de modifier la formulation des produits à base de blé. Ainsi, au Kenya, la consommation de blé augmente rapidement depuis une décennie, alors que, très récemment encore, ce blé était importé à 90 pour cent d’Ukraine et de Russie.    

Au Kenya, le mélange d’autres farines avec de la farine de blé est une solution prometteuse au problème des importations de blé, d’autant plus qu’elle crée une demande pour d’autres céréales moins utilisées, telles que le sorgho, et qu’elle accroît le profil nutritionnel des produits de boulangerie. Mais cette solution, bien qu’elle soit discutée au Kenya depuis de nombreuses années, a du mal à s’imposer.

Face à cette situation, le CIMMYT et l’université Jomo Kenyatta d’agriculture et de technologie (JKUAT) étudient la possibilité de réduire les importations de blé au Kenya en remplaçant de cinq à 20 pour cent de la farine de blé par de la farine d’autres céréales, notamment de sorgho et de millet.

Alors que les éléments dont on dispose portent à croire que les consommateurs sont prêts à accepter un mélange à dix pour cent d’autres farines de céréales avec la farine de blé, les enjeux sont d’importance pour l’industrie du blé et le gouvernement. Des preuves irréfutables et contextuelles sont nécessaires quant à la volonté des consommateurs d’accepter des produits mélangés dans les zones urbaines du Kenya et quant à la possibilité économique d’effectuer ces mélanges du point de vue des meuniers et des transformateurs.  

Parmi les questions critiques à examiner par le CIMMYT et la JKUAT, citons : Quels mélanges de farine les consommateurs ont-ils le plus de chance d’accepter ? Quels sont les avantages potentiels pour la santé du mélange avec de la farine de sorgho et de millet ? Dispose-t-on facilement de suffisamment de sorgho et de millet pour remplacer le blé retiré de la farine ? Et enfin, quel est l’argument commercial en faveur du mélange de la farine de blé avec d’autres farines ?  


(CIMMYT/wi)

Pour en savoir plus :

Armando Garcia-Guerra et al.: Access to Healthy Wheat and Maize Processed Foods in Mexico City: Comparisons across Socioeconomic Areas and Store Types; Revue en accès libre Nutrients 2022, 14(6), 1173https://doi.org/10.3390/nu14061173

Exploring the potential for blended wheat flours in Kenya  

 

 

 

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