Des femmes font vérifier leurs bons d'alimentation au Programme national d'alimentation scolaire (National Home-Grown School Feeding Programme) de Makoko, Lagos, Nigeria en mai 2020.
Photo: ©PAM/Damilola Onafuwa

Risque aigu de famine dans quatre foyers névralgiques

Les taux d’insécurité alimentaire aiguë atteignent de nouveaux sommets à l’échelle mondiale, seize pays étant fortement menacés par l’augmentation des niveaux de faim aiguë. Quatre zones sont particulièrement vulnérables.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) avertissent que, dans quatre pays, certaines zones pourraient bientôt basculer dans la famine si la situation « continuait de se détériorer au cours des prochains mois ». Il s’agit du Burkina Faso, situé dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, du nord-est du Nigéria, du Soudan du Sud et du Yémen.

Le rapport The Early Warning Analysis of Acute Food Insecurity Hotspots (Analyse de l’alerte précoce sur les foyers névralgiques de l’insécurité alimentaire aigüe) publié par le PAM et la FAO by WFP and FAO montre qu’une conjonction de facteurs délétères (conflits, déclin économique, extrêmes climatiques et pandémie de covid-19) fait basculer les populations plus profondément dans la phase d’urgence de l’insécurité alimentaire.

Une partie des personnes vivant dans les quatre foyers névralgiques les plus préoccupants fait face à une situation de faim critique. L’escalade des conflits et les difficultés accrues concernant l’accès de l’aide humanitaire pourraient engendrer un risque de famine, avertit le rapport.

Les taux d’insécurité alimentaire aiguë atteignent de nouveaux sommets


Cependant, d’après le rapport, ces quatre pays sont loin d’être le seul signal d’alarme, car la carte du monde montre que les taux d’insécurité alimentaire aiguë atteignent de nouveaux sommets à l’échelle mondiale, ce qui s’explique par une conjonction de facteurs. Seize autres pays sont fortement menacés par l’augmentation des niveaux de faim aiguë.

L’évolution de la situation dans les pays les plus à risque sera conditionnée par la dynamique des conflits, le prix des denrées alimentaires et les effets multiples de la pandémie de covid-19 sur les systèmes alimentaires de ces pays, ainsi que par les précipitations et les récoltes, l’accès de l’aide humanitaire et la mesure dans laquelle les donateurs sont disposés à poursuivre le financement des interventions humanitaires.

Le rapport conjoint indique que 20 pays et zones sont « davantage exposés au risque que l’insécurité alimentaire aiguë s’aggrave », les principaux facteurs de la faim étant la multiplication et l’intensification des violences, les crises économiques aggravées par les répercussions socioéconomiques de la covid-19, les phénomènes météorologiques extrêmes, les menaces transfrontalières, telles que le criquet pèlerin, et le manque d’accès à l’aide humanitaire.

La RDC enregistre le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aigüe le plus élevé jamais enregistré pour un seul et même pays 


Selon les estimations du rapport, 22 millions de personnes sont désormais en situation d’insécurité alimentaire aigüe en République démocratique du Congo – soit le nombre le plus élevé jamais enregistré pour un seul et même pays. Le Burkina Faso affiche la plus grande hausse, le nombre de personnes qui souffrent désespérément de la faim ayant quasiment triplé par rapport à 2019, en raison de l’intensification des conflits, des déplacements de populations et des effets de la covid-19 sur l’emploi et l’accès aux denrées alimentaires.

La situation est également catastrophique au Yémen, où l’insécurité alimentaire déjà présente, associée au conflit et à la crise économique qui ne cesse d’empirer, pourrait davantage exacerber l’insécurité alimentaire déjà alarmante.

La phase Catastrophe/famine est la plus grave des phases définies dans le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui a pour objet de suivre la hausse des niveaux d’insécurité alimentaire. Lorsque cette phase extrême est déclarée, les personnes ont déjà commencé à mourir de faim. Le rapport sur les foyers névralgiques révèle que, si des mesures urgentes ne sont pas prises maintenant, le monde pourrait connaître sa première famine depuis celle qui avait été déclarée dans certaines régions du Soudan du Sud en 2017.

(PAM/FAO/ile)

De plus amples informations sont disponibles sur le site internet du PAM

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