Une nouvelle réforme vise à faire en sorte que la Banque mondiale soit plus à même d’aider les pays en développement à faire face à des problèmes mondiaux tels que le changement climatique.
Photo: © rafapress/Shutterstock.com

Réforme de la Banque mondiale : Investir plus dans la lutte contre le changement climatique

À l’avenir, la Banque mondiale offrira des incitations financières plus importantes pour les projets profitant non seulement aux pays, mais aussi au monde entier – qu’il s’agisse de projets de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité et de prévention des pandémies.

Lors de leur réunion annuelle à Marrakech, en octobre 2033, les actionnaires de la Banque mondiale se sont mis d’accord sur une réforme ambitieuse qui se traduira par une augmentation des investissements dans la lutte contre le changement climatique et dans la réalisation d’autres objectifs de développement mondial. 

Il y a un an, lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale, Svenja Schulze, ministre du Développement et gouverneure allemande du Groupe de la Banque mondiale, ainsi que d’autres actionnaires, ont demandé à la direction de la Banque mondiale de rédiger une réforme visant à faire en sorte que la Banque soit plus à même d’aider les pays en développement à faire face à des problèmes mondiaux tels que le changement climatique. Depuis lors, la Banque mondiale a progressivement préparé, au cours de ces derniers mois, une série de réformes qui ont été adoptées aujourd’hui même lors de la réunion des gouverneurs de la Banque mondiale. 

La série de réformes comprend trois volets principaux : 

Premièrement, une nouvelle vision directrice : la Banque mondiale œuvre maintenant pour un « monde libéré de la pauvreté sur une planète vivable ». Autrement dit, la dimension mondiale de la protection des ressources naturelles vitales, par exemple, est aujourd’hui une tâche fondamentale de la Banque.

Deuxièmement, l’adaptation du modèle économique de la Banque, conformément à cette nouvelle vision directrice : de nouvelles incitations seront mises en place en vue d’encourager l’investissement dans la lutte contre le changement climatique et dans la protection de l’environnement, le maintien de la paix et la prévention des pandémies. L’objectif est de faire en sorte qu’à l’avenir, il soit plus payant pour les pays d’investir également dans des projets dont ils ne sont pas les seuls à bénéficier – par exemple la protection des forêts tropicales et la prévention des pandémies. Ces incitations peuvent consister à réduire le coût du crédit grâce à l’application de conditions libérales ou au moyen de prêts à plus longue échéance. Sont ici visés les pays à revenus moyens qui sont particulièrement vulnérables au changement climatique ou à d’autres chocs externes, par exemple les petits États insulaires. La réforme offre également la possibilité d’ajouter des clauses « résilience-climat » dans les contrats de prêts. Ainsi, tout pays victime d’une catastrophe naturelle sera autorisé à temporairement suspendre le remboursement de ses dettes pendant la crise. Cela signifie qu’il disposera, à ce moment-là, de l’espace financier nécessaire pour financer sa réponse à la crise. La Banque mondiale va maintenant commencer à piloter cette option pour les petits États qui sont particulièrement touchés par le changement climatique.  

Troisièmement : l’accroissement du financement : en plus de mettre en place une « banque meilleure » plus à même de relever les défis mondiaux, la réforme a également comme objectif de mobiliser plus de fonds pour faire face aux crises mondiales avec une « banque plus importante ». L’Allemagne est pionnière dans le soutien de cette partie de la réforme : elle sera le premier pays à fournir 305 millions d’euros de « capital hybride ». Cela signifie qu’au cours des dix prochaines années, la Banque mondiale pourra mobiliser 2,4 milliards d’euros supplémentaires et élargir ses investissements pour inclure la lutte contre les problèmes mondiaux.

La Banque a également pris d’autres mesures dans le cadre de la réforme. Ainsi, le rapport entre fonds propres et capital d’emprunt, qui est obligatoirement de 20 pour cent, sera abaissé à 19 pour cent. Au cours des dix prochaines années, avec ces mesures, une enveloppe supplémentaire de plus de 50 milliards de dollars US pourra être mobilisée.

La Banque mondiale a un important rôle à jouer dans la lutte contre les crises mondiales. Avec sa capacité financière qui est actuellement d’environ 100 milliards de dollars US par an, elle peut jouer un rôle crucial dans la mobilisation des investissements nécessaires pour la transformation socio-écologique de l’économie mondiale.   

Des discussions sur l’allègement de la dette sont nécessaires 

Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a favorablement accueilli la dynamique positive en faveur d’une réforme des banques multilatérales, mais il a vivement préconisé un accroissement et un élargissement de l’investissement nécessaire pour lutter contre la pauvreté et protéger la planète.

« Nous saluons la réforme des banques multilatérales de développement avec une nouvelle direction, mais la double crise de la pauvreté et du changement climatique exige bien plus que cela. Ce qui manque encore, c’est une discussion urgente et plus vaste sur la restructuration de la dette, sur le besoin d’attirer des capitaux privés et sur la nécessité de stimuler la mobilisation des ressources intérieures – chacune de ces solutions agissant à plus grande échelle que le financement par les seules banques de développement, » a déclaré Achim Steiner.  

(BMZ/UNDP/ile)

Pour en savoir plus (en anglais) : 

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire