La numérisation offre de nouvelles opportunités aux petits exploitants agricoles.
Photo: © Florent Link 2023

Financement des activités agricoles – une plus large perspective

Les efforts visant à améliorer le financement des activités agricoles en Afrique subsaharienne sont particulièrement importants. La numérisation de ce financement est une voie prometteuse qui est toutefois compromise par l’expertise limitée de certaines institutions financières. La Communauté de pratiques (CdP) panafricaine joue un rôle déterminant en aidant ces institutions.

En Afrique subsaharienne, une forte proportion de la production agricole est assurée par de petits exploitants agricoles vivant en zones rurales. Dans 70 pour cent des cas, ces derniers sont menacés d’extrême pauvreté. Un moyen de lutter contre la pauvreté et la faim consiste à s’efforcer d’intégrer les entrepreneurs agricoles plus étroitement dans le système financier officiel.

Les institutions financières restent toutefois largement axées sur les centres urbains et associent souvent l’intégration des zones rurales à des risques et des coûts élevés. La numérisation est une solution efficace permettant aux institutions financières de favoriser l’inclusion du secteur agricole et des petits exploitants agricoles. Par exemple, les processus peuvent être organisés de manière plus efficace, moins coûteuse et moins risquée.

Les institutions financières du monde entier cherchent des moyens de numériser leurs opérations. Certaines y sont parvenues alors que d’autres ont pu constater qu’il s’agissait-là d’une entreprise complexe et coûteuse dont la réussite est loin d’être garantie. La Communauté de pratiques (CdP) panafricaine peut potentiellement être un précieux outil d’apprentissage entre pays en permettant des échanges entre prestataires de services financiers partageant la même vision.

« Pour une communauté panafricaine, la valeur ajoutée de la numérisation du financement des activités agricoles est qu’elle élargit le champ des idées, des connaissances, des bonnes pratiques, etc., dont on peut tirer parti, » déclare Mayamiko Kalizang'oma, directeur des services banquiers aux ménages et aux PME, Centenary Bank Limited, Malawi.

 Mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération internationale et du Développement (BMZ), le projet mondial de promotion du financement des activités agricoles dans les zones rurales (GP AgFin) collabore avec plus de 80 institutions financières de neuf pays africains pour élaborer des modèles d’activités durables et de services financiers sur mesure permettant aux exploitations agricoles et aux petites et moyennes entreprises (PME) agroalimentaires d’accéder aux services de financement des activités agricoles. Lors de la conférence régionale du projet sur le thème de la « numérisation du financement des activités agricoles », qui s’est tenue à Lusaka, en 2022, 80 représentants d’institutions financières ont décidé de créer une plateforme d’échanges.

« La communauté de pratiques créée à cette occasion est née de la volonté des institutions financières de rester en contact et de créer un cadre de partage des expériences, » déclare Hien Isidore, responsable du développement et de l’innovation, BAOBAB BURKINA SA., Burkina Faso. Des formats virtuels ont été créés pour structurer ce processus et des webinaires ont assuré les formations et les échanges de connaissances. 

Des institutions financières de neuf pays africains partagent leurs expériences de financement des activités agricoles
 

La CdP met en relation des institutions financières de neufs pays africains qui partagent l’objectif commun d’aller vers la numérisation du financement des activités agricoles. Elles veulent ainsi apprendre les unes des autres comment améliorer ce processus. Certains pays ont un avantage : ils sont déjà en avance dans ce domaine et peuvent partager les problèmes qu’ils ont rencontrés et faire état de leurs échecs. Les autres peuvent ainsi éviter de faire les erreurs que d’autres ont faites avant eux.

La communauté offre également la possibilité d’élaborer certaines stratégies ensemble, par exemple en ce qui concerne la meilleure intégration des clients. Grâce à cette forme de coopération et d’échanges entre institutions financières partageant la même vision, la numérisation peut être mise en œuvre plus rapidement, plus rentablement et de manière plus ciblée dans les institutions participantes.

 Afin d’élargir et d’institutionnaliser la communauté, 20 représentants de la CdP se sont rencontrés à Lomé en octobre 2023. Cette rencontre a donné lieu à la signature de la Déclaration de Lomé qui définit la vision et la mission du groupe. « En signant cette déclaration, les participants, y compris leurs institutions, s’engagent à remplir la mission de la communauté, » explique Fatima Aouba, directrice du service du crédit à la Faîtière des caisses populaires du Burkina Faso (FCPB). « C’est la boussole de la CdP et la feuille de route de la numérisation dans mon institution, » ajoute fièrement Alassane Soulemane Moussa, directeur de la finance numérique, à la FECECAM-Bénin.

Aujourd’hui, la CdP compte plus de 90 représentants d’institutions financières de neuf pays africains. La communauté panafricaine devient ainsi un instrument précieux et intrinsèquement motivé de la transformation numérique et de l’inclusion des zones rurales dans le financement des activités agricoles pour lutter contre la pauvreté et la faim.

(giz/wi)

Cet article est tiré du site « Food4Transformation » (en anglais).

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Commentaires :

  • user
    Tsiaterimila Prince February 12, 2024 A 10:36 am
    Bonjour,

    Notre association est vivement intéressée par le financement agricole à Madagascar.
  • user
    RAVELOSON Francis February 6, 2024 A 6:49 am
    Bonjour
    Notre association est intéressé fortement cet financement Agricole à Madagascar