Il faudrait garder de 10 à 20 pour cent d’habitats permanents dans les zones d’utilisation intensive des terres.
Photo : ©Daniel Prudek/shutterstock.com

Préserver les paysages respectueux de la biodiversité

Il ne suffit pas d’élargir les zones protégées pour préserver nos écosystèmes. Grâce à des mesures d’incitation appropriées, il serait possible de gérer les paysages cultivés de manière à améliorer les nombreux avantages qu’offre la nature à la société, et à appuyer les objectifs de conservation de la biodiversité des zones protégées.

Selon une récente étude publiée en mai 2023, à eux seuls, l’élargissement des zones protégées et les incitations basées sur le prix du carbone en faveur de la reforestation ne mettront pas un terme au déclin de la biodiversité et à la perte constante des fonctions écosystémiques essentielles s’ils ne sont pas accompagnés de mesures visant également la gestion des paysages. 

Menée par l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (Potsdam Institute for Climate Impact Research – PIK), l’étude montre que même dans les scénarios de forte demande des terres il est possible de conserver des paysages respectueux de la biodiversité qui offrent également des services essentiels tels que la pollinisation et la bonne santé des sols. Elle montre par ailleurs que l’utilisation des terres n’est pas un jeu à somme nulle et que la localisation des terres agricoles a de l’importance pour promouvoir la diversité des paysages. 

 « Le fait que la communauté internationale ait accepté de protéger 30 pour cent de la surface terrestre d’ici à 2030 est un grand pas en avant, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier les 70 pour cent restants. En fin de compte, ce sont les zones dans lesquelles notre économie et la nature interagissent le plus et qui abritent de nombreuses espèces qui nous sont les plus familières, » explique Patrick von Jeetze, auteur principal, du PIK. « De la pollinisation et de la protection du sol à certains aspects de la santé mentale et à la prévention des inondations, nous savons que les espaces verts des paysages faisant l’objet d’une utilisation intensive et proches d’agglomérations peuvent présenter de nombreux avantages. Un réseau bien organisé d’espaces verts contribuerait également à mieux relier les zones protégées, ce qui faciliterait la migration des espèces, un point d’une importance critique, notamment compte tenu du changement climatique. » 

« Il est largement reconnu que 10 à 20 pour cent d’habitats permanents, par exemple les prairies ou zones boisées gérées de manière extensive, doivent être maintenus dans les zones d’utilisation intensive des terres de manière à constituer une réserve écologique et à créer un lien entre les aires protégées, » ajoute la co-auteure Isabelle Weindl, du PIK. « Notre étude montre que le maintien de ces habitats dans les paysages cultivés serait en principe possible à l’échelle mondiale, même dans des scénarios où différentes utilisations des terres entrent en forte concurrence. » 

L’étude montre que ce qu’il faut, c’est une répartition intelligente et adaptative de l’utilisation des terres à l’échelle mondiale visant à favoriser les paysages respectueux de la biodiversité et à équilibrer différents objectifs de conservation des terres. Elle montre également qu’il existe d’importants avantages communs entre les mesures de conservation. Par exemple, un scénario d’atténuation du changement climatique a parallèlement entraîné une réduction de 75 % des pertes de sol à l’échelle mondiale, comparativement à un scénario de référence sans action contre le changement climatique. 

(PIK/ile)

Read more on the PIK website (en anglais)

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