Forêt de mangrove et récifs coralliens, île de Gam Raja Ampat, Indonésie. Photo: ©zaferkizilkaya/Shutterstock.com

Nouvel accord des Nations unies sur la biodiversité

Lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), la communauté internationale a adopté quatre objectifs et 23 cibles à l’horizon 2030 afin de préserver la biodiversité et de contrer l'accélération du rythme mondial d'extinction des espèces.

Lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), qui s'est tenue du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal, au Canada, les parties ont adopté un ensemble de mesures jugées essentielles pour lutter contre la perte dangereuse de biodiversité et restaurer les écosystèmes naturels.

Convoquée sous les auspices des Nations unies, présidée par la Chine et accueillie par le Canada, la COP15 a adopté le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal, qui comprend quatre objectifs et 23 cibles à atteindre d'ici 2030.

Les objectifs mondiaux pour 2030 visent à assurer la conservation et la gestion efficaces d'au moins 30 % de la superficie terrestre, des eaux intérieures, des zones côtières et des eaux intérieures de la planète, l'accent étant mis sur les zones d’importance pour la biodiversité ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes.

Cet objectif a été contesté et est considéré de manière critique par certaines organisations non gouvernementales qui, à l'approche de la conférence, ont exprimé des craintes sur le fait qu'il ne prend pas suffisamment en compte les droits des peuples autochtones. Le Cadre mondial rappelle que les droits de ces peuples et des communautés locales, y compris ceux relatifs à leurs territoires traditionnels, doivent être reconnus et respectés. Néanmoins, l'ONG Survival International s'inquiète du fait que les promesses de respecter les droits des peuples autochtones sont ignorées par l'industrie de la conservation.

Un autre objectif est de réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial d'ici à 2030. Selon un rapport publié par le WWF il y a un an, environ 40 % de tous les aliments produits ne sont pas consommés.

Parmi les autres objectifs figurent l'élimination progressive ou la réforme, d'ici 2030, des incitations nuisibles à la biodiversité, en les réduisant d'au moins 500 milliards de dollars par an, l'augmentation des flux financiers internationaux des pays développés vers les pays en développement et la réduction du taux d'introduction d'espèces exotiques envahissantes prioritaires.

Partenariat pour la mise en œuvre du cadre
 

Lors de la COP15, 23 pays et organisations, menés par la Colombie et soutenus par l'Allemagne, ont lancé un partenariat visant à aider les pays en développement à accélérer la mise en œuvre de leurs stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB), adaptés en fonction des objectifs convenus dans le nouveau Cadre mondial pour la biodiversité.

Le partenariat a pour objectif de faciliter l'accès au soutien financier et technique, de promouvoir le dialogue, la sensibilisation et l'échange de connaissances, et de développer des capacités institutionnelles adaptées aux différents niveaux et aux besoins nationaux.

Parallèlement au lancement de l'initiative, le gouvernement fédéral allemand soutiendra et lancera l'opérationnalisation du Partenariat accélérateur des SPANB ainsi que des activités concrètes de mise en œuvre dans les pays sélectionnés.

Les gouvernements de Colombie et d'Allemagne, la Convention des Nations unies sur la biodiversité, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et d'autres partenaires contribueront à la conception, au développement, à la structuration, à la mise en œuvre et au suivi du mécanisme.

Les quatre objectifs globaux du Cadre sont les suivants :


 OBJECTIF A :

L'intégrité, la connectivité et la résilience de tous les écosystèmes sont préservées, améliorées ou restaurées, ce qui augmente considérablement la superficie des écosystèmes naturels d'ici 2050.
L'extinction par l’homme des espèces menacées connues est stoppée et, d'ici 2050, le taux et le risque d'extinction de toutes les espèces sont divisés par dix, et l'abondance des espèces sauvages autochtones est portée à des niveaux sains et résilients.
La diversité génétique des espèces sauvages et domestiquées est maintenue, ce qui préserve leur potentiel d'adaptation.
 

OBJECTIF B

La biodiversité est utilisée et gérée de manière durable et les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et les services des écosystèmes, sont estimées, préservées et renforcées, et celles qui sont actuellement en déclin sont restaurées, ce qui favorise la réalisation du développement durable, au profit des générations actuelles et futures d'ici 2050.
 

OBJECTIF C

Les avantages monétaires et non monétaires découlant de l'utilisation des ressources génétiques et de l'information sur les séquences numériques des ressources génétiques, ainsi que des connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques, selon le cas, sont partagés de manière juste et équitable, y compris, le cas échéant, avec les peuples autochtones et les communautés locales, et augmentent considérablement d'ici 2050, tout en veillant à ce que les connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques soient protégées de manière appropriée, contribuant ainsi à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité, conformément aux instruments d'accès et de partage des avantages convenus au niveau international.
 

OBJECTIF D

Des moyens adéquats, notamment des ressources financières suffisantes, le renforcement des capacités, la coopération technique et scientifique ainsi que l'accès aux technologies et leur transfert, sont disponibles pour mettre pleinement en œuvre le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, et sont équitablement accessibles à toutes les parties, notamment aux pays en développement, en particulier à ceux qui sont les moins avancés et aux petits pays afin de combler progressivement le déficit de financement de la biodiversité de 700 milliards de dollars par an et d’aligner les flux financiers sur le Cadre mondial et sur la Vision 2050 pour la biodiversité.

 

Auteur : Ines Lechner, rédactrice Rural 21

 

Pour en savoir plus sur le « Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal » (CMB), consulter le site de la CDB 

Pour en savoir plus sur le Partenariat de l'accélérateur, consulter le site du PNUE  et celui du BMZ

Lire la déclaration de Survival International

 

 

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