Après avoir identifié, dans le riz, les gènes responsables du faible indice glycémique, des chercheurs de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) sélectionnent maintenant de nouvelles variétés adaptées à des problèmes de santé mondiaux tels que le diabète.
Photo: © Shutterstock/Elamaran Elan Photography

Percée scientifique : indice glycémique faible et ultra-faible dans le riz

Afin de contribuer à freiner l’augmentation des cas de diabète à l’échelle mondiale, des chercheurs de l’IRRI, un centre de recherche du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), ont identifié les gènes responsables de l’indice glycémique (IG) faible et ultra-faible du riz. Cette découverte permettra de convertir des variétés de riz populaires en riz blanc raffiné à IG faible et ultra-faible, grâce à des méthodes de sélection traditionnelles, tout en conservant la haute qualité des grains et sans compromettre le rendement.

Le premier lot d’échantillons de riz à IG ultra-faible obtenu à partir de la variété Samba Mahsuri x IR36ae a été officiellement présenté au président des Philippines, Ferdinand Marcos, Jr., lors de la cérémonie d’ouverture du 6e Congrès international du riz qui s’est déroulé à Manille du 16 au 23 octobre. Lors de la cérémonie d’ouverture, Ferdinand Marcos a déclaré que le Congrès constituait une importante plateforme de promotion de l’élaboration et de l’utilisation d’autres variétés de riz de qualité et de technologies telles que celle du riz à indice glycémique ultra faible.

L’IRRI a déjà identifié deux variétés philippines à faible indice, l’IRRI 147 et l’IRRI 125, qui sont commercialisées aux Philippines en tant que variétés tolérantes au sel. Sur la base d’une validation clinique sur des volontaires humains dans le cadre d’une étude de cohorte, la valeur de l’IG de l’IRRI 147 était de 55 et celle de l’IRRI 125 de 51,1.

À l’échelle mondiale, le diabète progresse à la vitesse d’une épidémie
 

Selon la Fédération internationale du diabète, on comptait 537 millions de diabétiques en 2021 et ce nombre devrait augmenter de 47 pour cent d’ici à 2047. De nombreuses variétés de riz cultivé ont un IG allant de 70 à 92, valeurs considérées comme excessives pour les diabétiques.

L’IRRI considère que les IG inférieurs à 45 sont ultra-faibles, que ceux qui se situent de 46 à 55 sont faibles, qu’entre 56 et 69, ils sont moyens et qu’ils sont élevés à 70 et plus. La lignée d’IG ultra-faible récemment découverte a un IG de 44.

En 2019, l’IRRI a découvert des marqueurs d’association marqueur-trait permettant de distinguer l’IG moyen de l’IG élevé. La percée tient à ce que l’IRRI a maintenant défini la génétique pour l’IG faible et l’IG ultra-faible et a élaboré des lignées de présélection dans un contexte de haut rendement, avec des caractéristiques d’IG faible et d’IG ultra-faible.

« La dernière découverte de l’IRRI offre la possibilité d’élaborer des variétés de riz à faible IG et, pour la toute première fois, à IG ultra-faible, afin de répondre aux besoins de santé et aux préférences alimentaires des consommateurs, » a déclaré le docteur Nese Sreenivasulu, chef de l’unité de recherche de l’IRRI sur la qualité des céréales et la nutrition axées sur le consommateur et principal responsable de cette découverte, qui a ajouté qu’en collaboration avec des institutions pertinentes d’autres pays, ces lignées pourraient également servir de donneurs permettant de transférer les caractéristiques d’IG faible et ultra-faible à des variétés de riz populaires avec différentes tailles et formes de grains, ainsi que dans différents contextes de maturité.

Le riz à IG faible a un pic de glucose beaucoup plus faible et les lignées à IG ultra faible libèrent du glucose à un rythme extrêmement lent, comparativement au riz traditionnel de haute qualité qui augmente considérablement les niveaux de sucre dans le même créneau de 40 minutes.

Cette avancée scientifique résulte d’une plus large collaboration Sud-Sud entre les chercheurs de l’IRRI, au siège mondial de l’IRRI hébergé par le gouvernement des Philippines et le Centre régional de l’IRRI pour l’Asie du Sud, à Varanasi, en Inde.

« Ces percées dans la recherche ont des bienfaits indispensables pour la santé et un énorme potentiel commercial. Nous cherchons à nous associer à autant de systèmes nationaux que possible pour contribuer à accélérer la commercialisation de variétés de riz à IG faible et surtout à IG ultra-faible, » a déclaré le docteur Ajay Kohli, directeur général par intérim de l’IRRI, qui a ajouté que la variété à IG ultra-faible pourra être commercialisée d’ici deux ans grâce à une collaboration entre l’IRRI et PhilRice.

(IRRI/wi)

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