En raison de la fermeture des marchés due au confinement, de nombreuses femmes vivant en milieu rural ont perdu leur unique source de revenu.
Photo: Atul Loke/ NYT/ Redux/ laif

Les systèmes d’alimentation mondiaux dans le sillage de la Covid-19

Une étude de l’IFPRI sur les conséquences de la Covid-19 pour la sécurité alimentaire mondiale donne à penser que les pauvres sont touchés de façon disproportionnée. En outre, il apparaît que la pandémie a contraint plus de gens à la pauvreté dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Les analyses portent également sur les impacts de la Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement. Les auteurs examinent certains résultats et soulignent le rôle des politiques pour faire en sorte que les systèmes alimentaires soient durables, résilients et inclusifs.

Il y a plus de deux ans et demi que le monde essaie de contenir la Covid-19. Beaucoup des premières décisions de politique publique prises pour lutter contre la pandémie, notamment les mesures généralisées de confinement et de fermeture des frontières, ont eu de graves conséquences sur la sécurité alimentaire, conséquences qui se sont manifestées par une forte récession et d’importantes perturbations des chaînes de valeur alimentaires mondiales. Les communautés pauvres et marginalisées ont été touchées de façon disproportionnée par ces mesures et ont souffert de pertes de moyens d’existence et de biens et, pour les femmes, d’une réduction de l’autonomisation et des opportunités.

La Covid-19 a exposé la vulnérabilité des systèmes agricoles et alimentaires à de multiples chocs, notamment au changement climatique et, aujourd’hui à la guerre en Ukraine. De 2020 à 2022, les chercheurs de l’IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires) ont publié des informations et analyses essentielles sur le rôle que la pandémie a joué, et continue de jouer, sur la pauvreté, la sécurité alimentaire et la nutrition, le commerce des denrées alimentaires et les chaînes d’approvisionnement, les questions de genre et l’emploi. Deux livres, COVID-19 & Global Food Security (2020) et COVID-19 & Global Food Security: Two Years Later (2022), présentent ces informations, recommandent des interventions de politique publique et invitent à réfléchir aux enseignements tirés de ces expériences pour mieux se préparer aux futures crises. Certaines de leurs conclusions sont présentées dans ce qui suit. 

Conséquences immédiates : pertes de revenus, perturbations des chaînes de valeur, accroissement de la malnutrition


La Covid-19 a eu un impact hétérogène sur la sécurité alimentaire mondiale – elle a touché les pauvres de manière disproportionnée comparativement aux riches. Quelles sont les raisons de cette disparité ? En raison de l’augmentation des prix des aliments et de la baisse des revenus, les gens ont disposé d’un moindre revenu réel pour acheter des aliments et ont dû s’adapter en conséquence. Cette situation est plus difficile lorsque, pour commencer, on dispose de moins de revenus ; autrement dit, c’est plus difficile pour ceux qui vivent déjà dans la pauvreté.

Les impacts immédiats de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement ont été les perturbations concentrées dans les nœuds à forte intensité de main-d’œuvre de ces chaînes. Un manque de main-d’œuvre a entravé les moissons alors que l’insuffisance d’intrants (semences et engrais, par exemple) a été à l’origine de difficultés au moment des semailles. La réduction des moyens de transport a freiné les déplacements et les mesures de confinement et de distanciation sociale ont entravé les échanges commerciaux.

Ces perturbations des chaînes de valeur ont joué au détriment des consommateurs et des producteurs, dans la mesure où les approvisionnements urbains étaient moindres et où la demande des exploitations agricoles avait baissé. C’est ce que montre également une analyse réalisée par Ceballos et des collègues de l’IFPRI sur les effets à court terme de la Covid-19 dans la région des hauts-plateaux de l’ouest du Guatemala, une des régions les plus vulnérables du pays, qui est déjà touchée par un niveau élevé de pauvreté et de forts taux de retard de croissance. Cette région a connu une baisse brutale des revenus, un doublement de l’insécurité alimentaire et un recul de la diversité alimentaire.

Les pertes de revenus et les perturbations des chaînes de valeur ont eu une incidence sur les choix alimentaires et ont accru la malnutrition à l’échelle mondiale. Lorsque les revenus baissent en raison des arrêts de travail, les ménages à faibles revenus achètent des produits alimentaires moins chers et moins nutritifs plutôt que des produits plus riches en nutriments, mais aussi plus chers. Les pays à faibles revenus sont les plus vulnérables à l’augmentation des prix alimentaires internationaux dans la mesure où l’alimentation représente environ la moitié du panier du consommateur et 20 pour cent des importations.

Ces augmentations des prix, et par conséquent réductions du choix des consommateurs, se traduisent par une limitation de la diversité alimentaire et une augmentation des risques pour la santé. Par exemple, Laborde et ses collègues estiment qu’en raison de la pandémie, dans les pays à faibles et moyens revenus (PFMR) 141 millions de personnes supplémentaires n'ont pas eu les moyens de s’assurer une alimentation saine sur fond de lenteur de la reprise économique mondiale. Ces perturbations pourraient se traduire par une augmentation de 9,3 millions du nombre d’enfants émaciés, de 2,6 millions d’enfants en retard de croissance et de 168 000 décès d’enfants d’ici à 2022.

Les femmes sont, elles aussi, touchées de façon disproportionnée : 2,1 millions de femmes supplémentaires pourraient souffrir d’anémie et 2,1 millions d’enfants pourraient naître de mères ayant un faible indice de masse corporelle (IMC), entretenant ainsi le cycle de malnutrition intergénérationnelle. Au vu de ces chiffres, nos recherches prévoient que les pays devront dépenser entre 762 millions et 1,7 milliard de dollars US en interventions de nutrition visant à lutter contre l’accroissement de la malnutrition dû à la pandémie.

Les ODD 1 et 2 sont hors de portée


Confirmant les inquiétudes exprimées par ce rapport de l’IFPRI, le rapport intitulé L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2021 (SOFI) estimait que cette année-là, le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire était de 300 millions supérieur à celui de 2019. Notre modèle d’estimation des impacts de la pandémie à court et long termes entre 2020 et 2030 indique que l’Afrique sub-saharienne connaîtra une augmentation du nombre de personnes sous-alimentées – 37 millions en 2030, contre 25 millions en 2020 (voir la figure ci-dessus). Ces estimations et les projections qui en découlent pointent du doigt deux tendances préoccupantes : premièrement, la pandémie va très vraisemblablement avoir des incidences à long terme qui mettront à mal les progrès réalisés dans la réduction de l’insécurité alimentaire, et deuxièmement, les objectifs mondiaux visant à éliminer la pauvreté et la faim d’ici à 2030 peuvent maintenant être hors d’atteinte.

Au début de la pandémie, plus de 190 pays ont décidé de fermer les écoles, mesure qui a touché environ 1,6 milliard d’enfants dans le monde entier. À leur tour, ces fermetures ont eu un impact sur la sécurité alimentaire des ménages en interrompant les services d’alimentation scolaire. En Inde, par exemple, les fermetures d’écoles ont entraîné la suspension des programmes d’alimentation scolaire – une des plus importantes mesures de sécurité sociale du pays. D’autres mesures de ce type ont également été affectées, notamment les programmes de nutrition pour les femmes enceintes et les mères allaitantes. Début 2021, l’Unicef estimait que la fourniture de services essentiels de nutrition tels que les programmes d’alimentation scolaire en Inde, avait chuté de 30 pour cent.

Comme on peut le voir dans la figure ci-dessus, au Nigeria, l’interruption des services d’alimentation scolaire a augmenté de neuf pour cent la probabilité qu’un ménage ait sauté un repas au cours du mois écoulé. C’est surtout chez les mères célibataires et dans les ménages pauvres que les chances de sauter un repas ont été déclarées, car d’une manière générale ce sont ces ménages qui comptent sur les services de restauration scolaire pour avoir accès à une alimentation nutritive ; c’est pourquoi ces populations ont le plus de chance d’être affectées de manière disproportionnée par ces fermetures d’écoles.

Les impacts à moyen terme mettent en lumière la vulnérabilité des ménages ruraux


En 2020, l’IFPRI a collaboré avec des partenaires locaux de 30 pays pour élaborer des modèles d’analyse de mesures visant à répondre à l’impact de la pandémie sur la croissance économique, les systèmes alimentaires et les moyens d’existence. Les analyses effectuées avec ce modèle ont mis à jour les impacts socioéconomiques de la Covid-19 et les restrictions nationales correspondantes.

L’examen, par les chercheurs, de 18 études de pays a montré des pertes moyennes du produit intérieur brut (PIB) de 6 à 8 pour cent sur la base de scénarios de reprise plus rapide ou plus lente en 2020. La pandémie a eu des impacts négatifs considérables sur la sécurité alimentaire et la pauvreté à l’échelle mondiale, mais on a constaté des variations de l’impact sur différents groupes sociaux car des groupes défavorisés, par exemple les femmes et les travailleurs peu qualifiés ou non déclarés, ont été affectés de manière disproportionnée.  

La pandémie a empiré la situation des ménages, mais les zones rurales et urbaines n’ont pas été affectées de la même façon. Pour les ménages urbains et non agricoles, les effets sur l’emploi et les revenus ont été plus sévères, ce qui, finalement, a réduit l’écart de revenus entre les ménages urbains et ruraux, d’une part, et pauvres et non pauvres, de l’autre. Cependant, dans la plupart des pays (à l’exception du Kenya et du Nigeria), c’est en milieu rural que la proportion de personnes devenues pauvres pendant la pandémie a été la plus forte, ce qui montre bien la plus grande vulnérabilité aux chocs des ménages ruraux. Les ménages agricoles et ruraux étant généralement plus pauvres, leurs pertes de revenus les exposent considérablement à l’insécurité alimentaire. Les ménages pauvres consacrent une plus forte proportion de leurs revenus à la nourriture, et la pandémie a encore plus perturbé leurs chaînes de valeur alimentaires qui exigent généralement plus de main-d’œuvre. Comme par ailleurs les programmes publics d’aide sociale et de nutrition sont perturbés, ces communautés vulnérables ont encore moins accès aux services de santé.  

Les enjeux multidimensionnels rendent visibles les problèmes commerciaux non résolus  


De nombreux pays à faibles et moyens revenus se sont lourdement endettés et disposent de peu de réserves de change après les chocs économiques de la pandémie. Ils n’ont par conséquent pratiquement pas de marge de manœuvre pour répondre à d’autres coups portés à leurs systèmes alimentaires et doivent faire des choix politiques difficiles lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés multidimensionnelles.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, début 2022, a créé une telle difficulté. Même avant le conflit ukrainien, l’inflation suivait déjà une pente ascendante en 2021, les prix mondiaux des denrées alimentaires atteignant des niveaux qu’on n’avait connus que lors des crises mondiales des prix des denrées alimentaires de 2007/08 et de 2010/11, et mettant encore plus en danger les systèmes alimentaires des pays à faibles revenus qui dépendent des importations. Malheureusement, l’actuelle crise des prix des denrées alimentaires et les sanctions économiques déclenchées par le conflit ukrainien ont accru la vulnérabilité et signalé l’importance des questions commerciales en suspens dans nos systèmes alimentaires, alors que les pays en développement luttent pour répondre à leurs besoins agroalimentaires.   

Si on se projette en avant dans le temps, les trajectoires de reprise diffèrent considérablement entre les pays et les groupes de revenus. Grâce à leurs ressources fiscales, la récession a été moins sévère dans les pays à revenus élevés ; dans ces pays riches, les revenus agrégés devraient rebondir d’ici à 2025. À l’opposé, dans les pays en développement et à faibles revenus, l’activité économique devrait rester très en-dessous du niveau de croissance qu’elle avait connu avant la pandémie.

La fréquence et l’intensité croissantes des chocs et des crises nécessitent une restructuration majeure de la façon de produire, commercialiser et consommer les produits alimentaires. La fréquence des chocs montre qu’il est urgent de diversifier les lieux et les modes d’approvisionnement en denrées alimentaires et en engrais. Au cours des deux dernières années et demie, la réponse à la pandémie a donné de précieuses informations sur la façon d’améliorer la durabilité, la résilience et l’inclusivité des systèmes alimentaires mondiaux, régionaux et nationaux.

Le rôle de la recherche et des politiques publiques dans la création de meilleurs systèmes alimentaires


L’IFPRI, un membre du CGIAR, plus grand réseau mondial de l’innovation agricole, et des partenaires du monde entier effectuent une étude visant à « reconstruire en mieux » (building back better) les systèmes alimentaires locaux et mondiaux. Cette étude permet de mieux comprendre différentes sources et différents niveaux de vulnérabilité des personnes et des produits de base, ainsi que des chaînes de valeur concernées. Pour « reconstruire en mieux », il faut étudier les obstacles spécifiques auxquels sont confrontés les petits et moyens opérateurs constituant la majorité des systèmes alimentaires dans les pays à revenus faibles et moyens, y compris les femmes, les jeunes et les travailleurs du secteur informel. Les chercheurs accordent une importance particulière à la façon dont différentes parties du système alimentaire réagissent aux chocs (y compris au changement climatique, aux conditions climatiques défavorables, à la volatilité des prix des produits alimentaires, aux conflits, etc.) et les atténuent.

Pour conclure, les politiques publiques peuvent jouer un rôle efficace dans la mise en place de systèmes alimentaires durables, résilients et inclusifs. Les politiques publiques fondées sur des données avérées peuvent mettre en œuvre et exploiter à plus grande échelle des interventions efficaces de réponse aux urgences, y compris élargir les filets de protection sociale et mettre en place des systèmes d’alerte précoce et de suivi pour intervenir rapidement et efficacement en cas de chocs à venir, et coordonner les acteurs des systèmes alimentaires pour qu’ils améliorent les moyens d’existence, produisent des aliments durablement et en toute sécurité, et assurent une alimentation de haute qualité, nutritive et variée. En tirant les leçons acquises au cours des deux dernières années de crise, nous pouvons tirer parti de ces précieuses informations pour créer de meilleurs systèmes alimentaires, notamment pour les plus vulnérables.


Johan Swinnen est directeur général de l’IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires) et directeur exécutif de la Transformation des systèmes au CGIAR. Il est également membre du Comité consultatif sur l’aide étrangère bénévole (Advisory Committee on Voluntary Foreign Aid – ACVFA) de l’USAID et co-président du groupe de travail Think20 sur la sécurité alimentaire et l’agriculture durable.  
Eleanor Jones est analyste de recherche au bureau du directeur général de l’IFPRI. Avant de travailler à l’IFPRI, elle a été consultante en recherche au Development Innovation Lab à l’université de Chicago, États-Unis. 
Contact: Eleanor.Jones(at)cgiar.org 

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