Élevage d’insectes et hydroponie en Afrique : la nouvelle économie alimentaire circulaire

Ce rapport évalue les opportunités qu’offrent la culture d'insectes et l’hydroponie pour créer une économie alimentaire circulaire en Afrique, en particulier dans les pays fragiles.

Selon le rapport « Élevage d’insectes et hydroponie en Afrique : la nouvelle économie alimentaire circulaire » publié par la Banque mondiale en décembre 2021, l’élevage d’insectes et la culture hydroponique destinés à l’alimentation humaine et animale pourrait accroître l'accès à des aliments nutritifs. Comme le montre le rapport, ils pourraient en outre créer des millions d'emplois, améliorer le climat et l'environnement, et renforcer les économies nationales, selon ce rapport. 

On estime que deux milliards de personnes dans le monde consomment des insectes ramassés dans la nature. L'élevage d'insectes spécifiquement destinés à la consommation humaine et animale, afin d'assurer un approvisionnement tout au long de l'année, pourrait accroître la qualité des insectes et répondre à la demande croissante de protéines animales. Les auteurs soulignent que l’association, inédite, de cet élevage aux cultures hydroponiques, qui consomment très peu d’eau et n’utilisent pas de terres arables, offre de nombreux avantages — depuis une nutrition améliorée aux synergies de production à l’épreuve du climat.

Ensemble, ces technologies renforcent la sécurité alimentaire et nutritionnelle, limitent le gaspillage et la pression sur les terres et les ressources hydriques, et contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. En outre, en diminuant les importations de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’engrais, elles réduisent les factures des agriculteurs et les ponctions par les gouvernements dans leurs réserves de change. Des structures à petite échelle peuvent être mises sur pied sans investissements coûteux, créant des emplois à l’épreuve du climat pour les femmes, les jeunes et les réfugiés, qui vivent souvent dans des régions pauvres en ressources.

Ces deux technologies s’inscrivent parfaitement dans un modèle d’économie circulaire, à même de compléter l’agriculture conventionnelle. Nourris avec des déchets organiques — issus de l’agriculture traditionnelle, des cultures hydroponiques, des restes alimentaires, voire de résidus de brasseries — les insectes peuvent se transformer rapidement en nourriture nutritive et riche en protéines pour les êtres humains, les poissons et le bétail. Et leurs déchets peuvent être réintroduits dans le circuit en tant qu’engrais organique.

Le nombre de nouveaux acteurs et marchés pour l’élevage d’insectes dans le monde est en augmentation. Selon des estimations, le marché mondial des insectes destinés à l’alimentation humaine et animale pourrait atteindre jusqu’à 8 milliards de dollars en 2030, soit un taux de croissance annuel de 24 % au cours des dix prochaines années. Afin de développer l’élevage des insectes et les cultures hydroponiques, le rapport recommande de mettre en place et de tester ces technologies avant de les développer à grande échelle pour réduire les coûts opérationnels et accroître leur compétitivité. Avec ses partenaires, la Banque mondiale est en train de lancer des essais dans plusieurs pays d’Afrique.

Le continent dispose déjà de sites hydroponiques et de plus de 850 structures d’élevage d’insectes qui produisent des aliments destinés à la consommation humaine et animale. L’élevage d’insectes nourris de déchets agricoles en Afrique pourrait produire jusqu’à 2,6 milliards de dollars de protéines brutes et jusqu’à 19,4 milliards de dollars d’engrais biologiques. Cela représente 14 % des protéines brutes nécessaires pour nourrir tous les cochons, chèvres, volailles et poissons d’Afrique, explique le rapport.

(Banque mondiale/ile)

Plus d’informations

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire