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Associer l’agriculture biologique aux biotechnologies modernes
En avril 2021, une équipe internationale de chercheurs fait remarquer que l’association de l’agriculture biologique et des biotechnologies modernes pourrait offrir la possibilité de rendre l’agriculture plus durable. Dans un document publié dans la revue Trends in Plant Science, elle considère que, pour accroître la durabilité agricole au niveau mondial, il faudrait modifier la législation de l’Union européenne de manière à autoriser l’édition génomique dans l’agriculture biologique.
En mai 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie « De la ferme à la table » qui entre dans le cadre du « Pacte vert européen ». Le but recherché est de rendre plus durables l’agriculture européenne et son système alimentaire. Il faudrait en particulier que la proportion de l’agriculture biologique, dans l’agriculture totale de l’Union européenne, augmente de 25 pour cent d’ici à 2030. Toutefois, comme le montre cette étude, cet accroissement ne garantira en aucun cas une plus grande durabilité si l’actuelle législation européenne reste en place.
Plus d’agriculture biologique dans l’Union européenne pourrait entraîner une augmentation des superficies agricoles ailleurs
De nombreuses applications tirées de nouveaux processus biotechnologiques sont strictement réglementées, voire interdites, par la législation européenne actuelle. C’est notamment le cas pour l’édition génomique, un nouvel outil de précision utilisé en phytogénétique.
L’agriculture biologique met l’accent sur une plus grande diversité agricole et interdit l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques. Elle peut par conséquent avoir une incidence favorable sur la protection de l’environnement et sur la biodiversité au niveau local. Toutefois, comparativement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique obtient également de moins bons rendements. Il faut par conséquent plus de terres pour produire la même quantité d’aliments de qualité, et l’intensification de l’agriculture biologique dans l’Union européenne pourrait entraîner une augmentation des superficies cultivées ailleurs dans le monde.
Créer des plantes plus robustes, offrant de bons rendements, grâce à l’édition génomique
Selon les chercheurs, l’association de l’agriculture biologique et des biotechnologies modernes pourrait constituer un moyen de résoudre ce dilemme. Ainsi, l’édition génomique offre la possibilité d’améliorer la durabilité de la production alimentaire, mais aussi la qualité et la sécurité des aliments. Le recours à ces nouveaux outils moléculaires permet de créer des plantes plus robustes et offrant de forts rendements pour une alimentation de haute qualité, même avec moins d’engrais.
Par ailleurs, l’édition génomique permet de créer des plantes qui résistent aux moisissures et qui conviennent bien à l’agriculture biologique sans recours aux pesticides à base de cuivre. Le cuivre est particulièrement toxique pour le sol et pour les organismes aquatiques, mais pour lutter contre les moisissures, son utilisation est néanmoins autorisée dans l’agriculture biologique faute d’alternatives non chimiques à ce jour.
Des modifications ciblées, sans introduction de gènes étrangers
Toutefois, le recours au génie génétique dans l’agriculture biologique nécessite une modification de la législation européenne. « Il est certain qu’il n’y a actuellement pas de majorité politique en faveur de cette proposition, car le génie génétique est vu d’un mauvais œil par beaucoup, » déclare Kai Purnhagen, principal auteur de l’étude et professeur de droit alimentaire allemand et européen à l’université de Bayreuth. « Mais peut-être qu’une meilleure communication pourrait conduire à plus de tolérance sociétale, au moins à l’endroit de l’édition génomique, dans la mesure où cette forme de génie génétique permet de pratiquer une sélection végétale très ciblée, sans introduction de gènes étrangers dans les plantes. En éclaircissant ce point, on pourrait éliminer de nombreuses craintes souvent associées au génie génétique. »
(Université de Bayreuth/ile)
Pour en savoir plus, consulter le site web de l’université de Bayreuth (en anglais)
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