L’étude comparative à long terme des systèmes agricoles tropicaux est soutenue par la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC).
Photo: ©FiBL

L’agriculture biologique est une alternative durable pour les pays en développement

Les résultats d’une étude comparative à long terme des systèmes agricoles tropicaux menée par l’Institut suisse de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) et ses partenaires au Kenya, en Inde et en Bolivie montrent que la rentabilité et la productivité peuvent être comparables à celles des autres systèmes de production. Le rapport indique que lorsqu’ils sont bien gérés, les systèmes d’agriculture biologique peuvent accroître la fertilité du sol, réduire les résidus de pesticides et améliorer la biodiversité.

L’Institut suisse de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) a publié son rapport intitulé What is the contribution of organic agriculture to sustainable development? A synthesis of twelve years (2007-2019) of the long-term farming systems comparisons in the tropics (SysCom) (Quelle est la contribution de l’agriculture biologique au développement durable ? Synthèse de comparaisons à long terme (2007-2019) des systèmes agricoles tropicaux (SysCom)) à l’occasion de la conférence External Cooperation InfoPoint de la Commission européenne sur les partenariats internationaux, le 22 janvier 2021. « L’étude fournit d’importantes informations permettant de comprendre si, et comment, l’agriculture biologique peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030, à savoir éliminer la faim, la pauvreté et d’autres privations », a expliqué Christina Blank, de la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) qui a soutenu l’étude SysCom.

Dans sa présentation, le docteur Gurbir Bhullar, coordinateur de pays de SysCom Inde, a déclaré : « Sur la base des études effectuées au Kenya, en Inde et en Bolivie, nous avons appris que les rendements biologiques peuvent être équivalents à ceux des systèmes agricoles traditionnels mais qu’ils varient en fonction des cultures et des pratiques de gestion. Ainsi, les systèmes biologiques peuvent être gérés efficacement et rentablement. » 

Les systèmes biologiques améliorent la fertilité du sol et rétablissent la biodiversité dans les forêts 


Le docteur Noah Adamtey, coordinateur de pays de SysCom Kenya ajoute : « Nous avons également constaté qu’à condition d’être bien gérés, les systèmes biologiques peuvent améliorer la fertilité du sol à long terme – c’est là un élément clé de l’accroissement de la productivité et de la sécurité alimentaire, notamment pour l’Afrique. » Monika Schneider, coordinatrice du projet en Bolivie, va plus loin encore : « Il a été particulièrement intéressant de constater que la biodiversité du système agroforestier biologique s’est améliorée, du fait que le système offre des habitats appropriés et des sources alimentaires à différentes espèces d’oiseaux. »

En conclusion, Beate Huber, responsable de programme à SysCom et présidente de FiBL Europe, a déclaré : « L’agriculture biologique a prouvé qu’elle peut également contribuer à transformer le système alimentaire des économies à faibles revenus. Toutefois, pour tirer parti de cette vaste possibilité, nous devons également investir dans la recherche et le renforcement des capacités pour combler les lacunes en matière de connaissance, et pour reconnaître, par de justes rémunérations, une politique de soutien et un contexte commercial favorable, la contribution vitale des agriculteurs aux biens publics. »

À propos des comparaisons de rendements, Bernard Lehmann, vice-président du comité d’orientation du HLPE, faisait remarquer : « Les comparaisons de rendements entre agriculture biologique et agriculture traditionnelle ne datent pas d’hier. Si on se projette dans le futur, on peut se demander ce qu’il en sera de ces comparaisons compte tenu de l’adaptation au changement climatique et de l’abaissement des taux d’utilisation des produits phytosanitaires. » 

À propos de SysCom


En 2007, le FiBL a lancé le programme « Comparaisons à long terme des systèmes agricoles tropicaux » (SysCom) avec des institutions partenaires pour voir comment l’agriculture biologique peut également être rentable dans les zones tropicales et quelle peut être sa contribution au développement durable. Alors qu’en Inde des études sont consacrées à la culture du coton, du soja et du blé, au Kenya elles portent plus particulièrement sur les légumes et le maïs. En Bolivie, ce sont la monoculture du cacaoyer et les systèmes agroforestiers qui font l’objet d’études comparatives. 

Des paramètres agronomiques, économiques et écologiques seront ainsi analysés pendant plusieurs années dans tous les sites sélectionnés. Parallèlement, une étude portant sur les technologies adaptées aux conditions locales est réalisée en collaboration avec les agriculteurs
.
(FiBL/wi)

Pour en savoir plus (en anglais) :
Télécharger le rapport de synthèse  
SysCom publications  
FiBL website

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