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Renforcement des contributions déterminées au niveau national (CDN) pour les systèmes alimentaires
Les pays passent à côté d'importantes opportunités de réduire les émissions de gaz à effet de serre affirme le rapport Enhancing Nationally Determined Contributions (NDCs) for Food Systems. Les auteurs identifient 16 mesures « de la ferme à l’assiette » que les décideurs politiques pourraient mettre en œuvre. Le rapport a été publié début septembre 2020 par le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Programme des Nations unies pour l'environnement, EAT et Climate Focus.
Actuellement, les régimes alimentaires plus sains, les pertes et le gaspillage alimentaires sont largement ignorés, mais en les intégrant dans les plans climatiques nationaux, les décideurs politiques peuvent améliorer de 25 pour cent la contribution des systèmes alimentaires à l'atténuation et à l'adaptation climatique. Dans le cadre de l'accord de Paris de 2015, les pays sont censés réviser ou soumettre à nouveau leurs contributions nationales tous les cinq ans. Cette année, les décideurs politiques ont donc la possibilité d'adopter des solutions liées aux systèmes alimentaires et de se fixer des objectifs et prendre des mesures plus ambitieuses afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et, par conséquent, améliorer la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé publique.
Les systèmes alimentaires représentent jusqu'à 37 pour cent de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre
Les systèmes alimentaires - qui regroupent tous les éléments et activités liés à la production, la transformation, la distribution, la préparation et la consommation des aliments - représentent jusqu'à 37 pour cent de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre ; si l'on poursuit ce statu quo, on épuisera à lui seul les budgets d'émissions compatibles de 1,5°C pour tous les secteurs.
Bien que 89 pour cent des CDN mentionnent la production agricole, ces objectifs sont principalement inclus dans des objectifs plus larges liés à l’utilisation des terres. D’autres actions, telles que la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, ou le passage à des régimes alimentaires plus durables, sont largement oubliés, alors qu'elles sont une opportunité unique de réduire les émissions de pas moins de 12,5 Gt CO2 eq - ce qui revient à enlever 2,7 milliards de voitures de la circulation.
16 actions « de la ferme à l’assiette »
Les 16 actions identifiées dans le rapport comprennent la réduction du changement d'affectation des terres et la conversion des habitats naturels, ce qui pourrait réduire les émissions de 4,6 Gt CO2 eq par an. De même, la réduction des pertes et des déchets alimentaires, qui représentent 8 pour cent de l'ensemble des émissions de GES, pourrait réduire les émissions de 4,5 Gt CO2 eq par an.
Pourtant, seuls 11 pays mentionnent actuellement la perte alimentaire dans leurs plans et aucun d’entre eux ne tient compte du gaspillage alimentaire. L'amélioration des méthodes de production et la réduction des émissions de méthane liés au bétail pourraient réduire les émissions de 1,44 Gt CO2 eq par an, mais des réductions bien plus importantes pourraient être réalisées en adoptant des régimes alimentaires plus sains et plus durables, avec une proportion plus élevée d'aliments d'origine végétale que d'aliments d'origine animale, ce qui permettrait d'éviter des émissions de 8 Gt CO2 eq chaque année. Aucun plan national actuel sur le climat ne traite explicitement de régimes alimentaires plus durables.
Les pertes et le gaspillage alimentaires restent largement ignorés
Le rapport constate que les pays développés sont moins enclins que les pays en développement à prévoir des mesures d'atténuation sectorielles pour l'agriculture dans leurs plans climatiques actuels, bien que dans l’absolu, le nombre de mesures spécifiques visant à réduire les émissions dans le système alimentaire des pays en développement sont faibles.
Depuis août 2020, 15 mises à jour et révisions des NDC ont été soumises et bien que certaines concernent l'agriculture, les actions font toujours défaut. Les premiers indicateurs montrent que la consommation alimentaire durable et les pertes et le gaspillage alimentaires continueront d'être ignorés dans le processus de révision. Aucune des mises à jour et révisions soumises ne les mentionne dans leurs contributions ou politiques et mesures d'atténuation.
(PNUE/ile)
Pour en savoir plus et lire le rapport Enhancing Nationally Determined Contributions (NDCs) for Food Systems (en anglais) sur le site web du PNUE
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