Coopération internationale : résister à la chaleur égyptienne grâce à l’innovation agricole

L’Égypte est particulièrement vulnérable au changement climatique, un problème qui affecte disproportionnellement les personnes pauvres. Les études sur le changement climatique indiquent que les événements climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et la propagation des zones arides risquent de faire baisser la productivité agricole de 15  à 50 pour cent d’ici 2050. Cette évolution, qui touche plus particulièrement les communautés rurales vulnérables, va renforcer le risque d’insécurité alimentaire en Égypte.

L’agriculture, secteur économique essentiel dans le pays, est confrontée à de multiples défis. Contribuant à hauteur de 11,7 pour cent au PIB, elle emploie 25,8 pour cent de la population active et joue un rôle prépondérant dans la subsistance des familles les plus pauvres. Cinq millions de petits exploitants et leurs familles sont déjà confrontés à une diminution de leurs moyens de production, à une hausse des prix des intrants et à une forte pression inflationniste. Ces difficultés sont exacerbées par un accès limité aux services financiers et par une insuffisance de moyens pour lutter contre les impacts du changement climatique, sans compter la hausse des prix de l’énergie et la diminution des ressources en eau. L’Égypte doit ainsi affronter les difficultés classiques associées au nexus eau-énergie-alimentation.

Dans ce contexte, le « projet d’innovation agricole (AIP) II » (2023-2028), financé par la Direction suisse du Développement et de la Coopération (DDC) et par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), portera principalement sur l’adaptation au changement climatique et sur la réduction de la pauvreté. Axé sur les innovations vertes et climato-intelligentes, il vise à améliorer les revenus et à favoriser la création d’emplois dans les communautés rurales de Haute-Égypte.

La phase initiale du projet a été lancée en novembre 2003 à l’occasion d’une réunion d’experts regroupant des représentants du ministère égyptien de l’Agriculture et de la Mise en valeur des terres, une équipe de l’ICARDA (Centre international de recherche agricole dans les zones arides), la GIZ, ainsi que des représentants des réseaux Réduction des risques climatiques et des risques de catastrophe et Systèmes agroalimentaires de la DDC. Le groupe a discuté de la meilleure méthode d’évaluation à utiliser pour pouvoir définir les cultures et les zones géographiques du projet tout en tenant compte de la nutrition et de l’inclusion du genre. Enfin, les experts ont échangé sur les solutions d’agriculture climato-intelligente susceptibles de convenir aux petits exploitants égyptiens. Cette réunion n’était que la première d’une série de consultations qui ponctueront la phase initiale du projet. 

Auteure : Laila Kenawy, Ambassade de Suisse en Égypte, Bureau de coopération internationale, contact: laila.kenawy@eda.admin.ch

Pour en savoir plus sur le projet :

Consultez le site Internet de la GIZ