La déforestation est l’une des limites planétaires désormais dépassées.
Photo : © Virrage Images/shutterstock.com

Six limites planétaires déjà franchies

La deuxième actualisation majeure des limites planétaires depuis l'introduction du cadre de référence en 2009 présente un bilan complet des neuf processus et systèmes qui déterminent la stabilité et la résilience de notre planète.

Six des neuf limites planétaires sont en train d'être dépassées, rapporte l'Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) sur son site Internet en septembre 2023 : réchauffement climatique, biosphère, déforestation, pollution chimique et matières plastiques, cycles de l'azote et eau douce. Parallèlement, la pression exercée sur tous ces processus limitrophes s'accroît.

Pour la première fois, une équipe internationale de scientifiques est en mesure de fournir un aperçu détaillé de la résilience planétaire en cartographiant les neuf seuils à ne pas dépasser pour que la planète reste habitable.

« Cette actualisation des limites planétaires dépeint clairement un patient qui ne va pas bien, car la pression sur la planète augmente et les seuils vitaux sont franchis. Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces limites essentielles avant que les pressions combinées n'entraînent des bouleversements et des dommages irréversibles », déclare Johan Rockström, directeur du PIK et coauteur de l'étude. 

Pour la première fois, la limite des nouvelles entités a été quantifiée et l'évaluation montre qu'elle est dépassée. Elle inclut l'accumulation de tous les nouveaux composés chimiques créés par l'homme, tels que les microplastiques, les pesticides et les déchets nucléaires. En outre, et c'est une première, il existe désormais des preuves scientifiques permettant de quantifier la limite de la charge d'aérosols atmosphériques - cette limite n'est pas encore franchie, même si des transgressions régionales se produisent, par exemple en Asie du Sud. La limite du cycle de l'eau douce concerne désormais à la fois l'eau verte (se trouvant dans le sol et les plantes dans les exploitations agricoles, les forêts, etc.) et l'eau bleue (rivières, lacs, etc.), et les deux seuils sont désormais franchis. Autre première, une variable de contrôle permettant de mesurer l'intégrité de la biosphère a été introduite, révélant une autre limite franchie depuis la fin du XIXe siècle, lorsque l'agriculture et la foresterie mondiales ont connu une expansion majeure. La résilience planétaire va bien au-delà du changement climatique, soulignent les chercheurs. 

« La communauté scientifique et le monde entier sont très préoccupés par les signes croissants de diminution de la résilience de la planète, qui se manifestent par le franchissement des limites planétaires, ce qui nous rapproche des points de basculement et nous empêche d'avoir la moindre chance de respecter le seuil de 1,5 °C fixé pour le climat de la planète », conclut Johan Rockström, directeur du PIK. « Dans le même temps, le fait que nous disposions désormais d'un espace de sécurité scientifiquement quantifié pour l'humanité sur Terre constitue une véritable percée, qui permet de guider l'action et de dresser le premier tableau complet de la capacité de notre planète à amortir le stress. Le fait de disposer de ces connaissances marque une étape importante pour des efforts plus systématiques de protection, de récupération et de reconstruction de la résilience planétaire. » 

(PIK/ile)

Consultez le site internet du PIK pour en savoir plus (en anglais)

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