Rapport mondial sur le développement durable 2023

Face à une progression très insuffisante dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), des mesures urgentes doivent être prises. Le Rapport mondial sur le développement durable 2023 appelle à des changements transformateurs fondés sur la science pour inverser rapidement la tendance et accélérer la concrétisation des ODD. Dans la droite ligne de cette vision, le rapport est intitulé « Times of crisis, times of change: Science for accelerating transformations to sustainable development » (Période de crise, période de changement : la science au service d’une accélération des transformations en faveur du développement durable). Il a été publié par les Nations unies en septembre 2023.

À ce moment charnière, à mi-chemin de l’échéance de 2030, il est clair que les changements graduels et fragmentés constatés seront insuffisants pour permettre la réalisation des 17 ODD en sept ans seulement, et même d’ici 2050. Des transformations stratégiques sont nécessaires dans l’ensemble de la société. Elles doivent être mises en œuvre au niveau mondial, en ne laissant aucun pays, aucune société et aucun être humain de côté.

Sur les 36 cibles étudiées dans le rapport, deux seulement sont en bonne voie, tandis que les progrès enregistrés pour huit autres cibles ralentissent. Avant la pandémie, la mise en œuvre était lente et semblait même régresser dans certains domaines tels que l’action climatique, la perte de biodiversité et l’inégalité. Aujourd’hui, des reculs significatifs apparaissent également clairement pour l’éradication de la pauvreté, l’égalité de genre, l’éducation et l’élimination de la faim.

Besoin d’une approche interconnectée et systémique

La science doit jouer un rôle majeur dans la promotion du développement durable, sachant qu’elle apporte des preuves et qu’elle soutient l’émergence d’innovations et le démantèlement des trajectoires et des paradigmes négatifs. Le rapport appelle les universités, les responsables politiques et les financeurs à accroître leur soutien aux travaux de recherche portant sur l’Agenda 2030, particulièrement dans les pays du Sud. Pour être utiles, les études doivent être transparentes, inclusives et transdisciplinaires : elles doivent être réalisées dans des contextes variés par des groupes diversifiés et multidisciplinaires, en impliquant tous les acteurs potentiels, y compris les jeunes.

Le rapport apporte de nouvelles preuves montrant combien il est important de comprendre les interconnexions entre les différents objectifs. Les décideur·euse·s doivent concevoir des politiques capables de gérer les contreparties difficiles et d’éviter les répercussions internationales, par exemple, la hausse des émissions de carbone dans un pays en raison de la production de biens consommés dans un autre pays.

Cadre de transformation des ODD pour une accélération de l’action

L’article contient également des conseils détaillés sur les moyens que les différents acteurs de la société peuvent utiliser pour orienter les transformations en faveur du développement durable et accélérer activement les progrès. Dans certains domaines, tels que les systèmes alimentaires durables, le bien-être humain, la décarbonation de l’énergie et l’accès universel à l’énergie, les interventions peuvent avoir des effets systémiques.

Les auteurs appellent à l’établissement, d’ici 2024, d’un « Cadre de transformation des ODD pour une accélération de l’action » qui réunirait l’action locale et la coopération internationale en tenant compte des différences de contextes, de besoins, d’aspirations et de capacités. Les auteurs exhortent les pays à établir des plans nationaux en faveur d’une action coordonnée sur les ODD. Il faudrait également que les gouvernements locaux, les entreprises, les associations professionnelles et les investisseurs institutionnels se dotent de plans similaires. La réalisation des objectifs a besoin de partenariats entre toutes les composantes de la société.

(UN/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport (en anglais)