Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions

Malgré une baisse des émissions de dioxyde de carbone en 2020 due à la pandémie de COVID-19, le monde continue de se diriger vers une augmentation des températures supérieure à 3°C au cours de ce siècle. Une reprise post-pandémie respectueuse de l’environnement pourrait rapprocher la planète de l’objectif de 2°C fixé par l’Accord de Paris.

Le Rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report 2020) donne une idée de la différence entre le niveau que devraient atteindre les émissions de gaz à effet de serre en 2030 et celui qu’elles devraient atteindre pour éviter les pires conséquences du changement climatique. Par ailleurs, dans sa dernière édition publiée en décembre 2020 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), il accorde une importance particulière au comportement des consommateurs et aux secteurs des transports maritimes et aériens.

Les gouvernements peuvent encore atteindre l’objectif de 1,5°C 


Selon le PNUE, si les gouvernements investissent dans l’action climatique dans le cadre de la reprise post-pandémie et s'ils renforcent leur engagement à atteindre l’objectif « zéro émissions nettes » lors de la prochaine réunion sur le climat, qui aura lieu à Glasgow en novembre 2021, les niveaux d’émissions peuvent se rapprocher des seuils globalement compatibles avec l’objectif limitant le réchauffement à 2°C.

En combinant une reprise verte post-pandémie avec des mesures rapides visant à inclure de nouveaux engagements « zéro émissions nettes » dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) actualisées dans le cadre de l'Accord de Paris, et en poursuivant avec une action rapide et plus forte, les gouvernements pourraient encore atteindre l'objectif plus ambitieux d’un réchauffement limité à 1,5°C.

Les émissions totales de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau niveau record en 2019


Le rapport constate qu'en 2019, les émissions totales de gaz à effet de serre, qui entraînent des changements d'affectation des terres, ont atteint un nouveau sommet de 59,1 gigatonnes d'équivalent CO2 (Gt éq CO2). Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 1,4 pour cent par an en moyenne depuis 2010, avec une progression plus rapide de 2,6 pour cent en 2019 en raison d'une forte multiplication des incendies de forêt.

En raison de la réduction des déplacements, de la baisse de l'activité industrielle et de la diminution de la production d'électricité dues à la pandémie, les émissions de dioxyde de carbone devrait diminuer de 7 pour cent en 2020. Toutefois, cette baisse se traduit par une réduction de 0,01 °C seulement du réchauffement climatique à l’horizon 2050. En attendant, les CDN restent insuffisantes.

Toutefois, sur la base des politiques en place avant la COVID-19, une reprise verte post-pandémie pourrait réduire les émissions prévues en 2030 dans une proportion pouvant aller jusqu'à 25 pour cent. À l’horizon 2030, la reprise verte ramènerait les émissions à 44 Gt éq CO2, au lieu des 59 Gt éq CO2 prévues, ce qui dépasse de loin les réductions d'émissions prévues dans les CDN inconditionnelles, selon lesquelles l’augmentation des températures serait de 3,2 °C.

La reprise verte pour atteindre les objectifs climatiques 


Une telle reprise verte placerait les émissions dans la fourchette qui donne 66 pour cent de chances de maintenir les températures en dessous de 2 °C, mais serait encore insuffisante pour atteindre l'objectif de 1,5 °C.

Les mesures à privilégier dans le cadre de la relance budgétaire verte comprennent un soutien direct aux technologies et infrastructures à émissions zéro, la réduction des subventions aux combustibles fossiles, l'interdiction de construire de nouvelles centrales au charbon et la promotion de solutions fondées sur la nature, notamment la restauration des paysages et le reboisement à grande échelle.

Pour rester réalisables et crédibles, ces engagements doivent toutefois se traduire d'urgence par des politiques et des actions fortes à court terme et être reflétés dans les CDN. Il faudrait multiplier les niveaux d'ambition de l'Accord de Paris à peu près par trois pour atteindre la trajectoire de 2°C et au moins par cinq pour atteindre celle de 1,5°C.

(PNUE/ile)

En savoir plus et télécharger le rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report 2020) sur le site du PNUE

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