Forêt de mangrove en Thaïlande.
Photo: © banjongseal324SS/Shutterstock.com

Préserver les habitats naturels pour protéger les zones côtières

Les habitats naturels tels que les récifs et les forêts de mangrove offrent une certaine protection contre les cyclones. Cette protection est toutefois sur le déclin. Actuellement, tous les ans, 1,4 million d’habitants des zones côtières de plus sont moins protégés qu’il y a 30 ans en raison de la destruction des écosystèmes côtiers.

Les habitants des zones côtières peu élevées seront à l’avenir encore plus exposés aux cyclones. Les écosystèmes naturels offrent une protection, mais cette protection a diminué ces dernières années et cette tendance devrait se poursuivre. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs dirigée par l’ETH Zurich et publiée en novembre 2023.

Actuellement, en moyenne annuelle et dans le monde entier, 67 millions de personnes vivant dans des zones côtières peu élevées sont exposées à des cyclones. C’est en Chine que le nombre de ces personnes est le plus élevé en valeur absolue (40 millions). Elles sont également nombreuses à être annuellement exposées à ce risque au Japon et aux Philippines (11 et 9 millions, respectivement). 

Si le changement climatique se poursuit, dans toutes les régions, le nombre de personnes vivant dans des communautés côtières exposées aux cyclones pourrait augmenter de 40 pour cent et atteindre 94 millions, en moyenne annuelle, d’ici à 2050. En valeur absolue, cela représente 27,3 millions de personnes de plus qu’aujourd’hui. Ces calculs ne tiennent pas compte de la croissance démographique ou de l’élévation du niveau des mers. 

Effritement de la protection naturelle

En freinant les raz-de-marée, ralentissant les rafales de vent ou absorbant l’eau des crues, comme le ferait un réservoir de rétention, les habitats côtiers naturels tels que les forêts de mangrove, les récifs, les herbiers marins ou les marais salants peuvent protéger les populations avoisinantes des cyclones tropicaux.

21 pour cent des personnes exposées aux cyclones bénéficient actuellement de cette protection. Cependant, le niveau de protection varie considérablement d’une région à une autre. Ainsi, dans les Îles Vierges, aux Caraïbes, 92 pour cent de ceux qui vivent dans la zone dangereuse sont protégés par des littoraux naturels, alors que ce pourcentage tombe à 11 pour cent au Vietnam.

En outre, cette protection a diminué au cours des 30 dernières années. Actuellement, chaque année et comparativement à 1992, 1,4 million de personnes de plus ne sont pas protégées et sont exposées aux cyclones. Cela tient essentiellement à la destruction des écosystèmes. Les chercheurs estiment que la protection assurée par les littoraux naturels va continuer de diminuer jusqu’en 2050.

En même temps, la densité de la population a augmenté le long des côtes ces dernières décennies, surtout là où les écosystèmes protecteurs sont désormais absents. 

Un autre facteur de réduction de la protection est le suivant : comment le changement climatique est-il censé modifier la fréquence des cyclone ? À l’avenir, ces derniers se manifesteront dans des zones où on ne les attendait pas, ne serait-ce que quelques années plus tôt.

Priorité à la protection plutôt qu’à la restauration

Selon les chercheurs, il est extrêmement important de protéger les habitats côtiers intacts. Il est également important de restaurer les habitats détruits, par exemple en plantant des mangroves. Toutefois, les avantages de la restauration des habitats sont souvent inférieurs à ceux des habitats naturels. Autrement dit, la protection prend le pas sur la restauration.

La possibilité d’offrir aux populations une meilleure protection contre les cyclones en restaurant les mangroves est surtout considérable dans les États insulaires des Caraïbes (par exemple les Bermudes ou Trinidad et Tobago) et dans le Pacifique (par exemple la Papouasie-Nouvelle-Guinée). Aux Bermudes, les deux cinquièmes des personnes exposées aux cyclones bénéficieraient de telles mesures.

(ETH Zurich/ile)

Pour en savoir plus, consulter le site Web de l’ETH Zurich (en anglais)

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