Les niveaux records de ces gaz qui retiennent la chaleur sont synonymes d’une nouvelle hausse des températures.
Photo : © r.classen/Shutterstock.com

Les concentrations de gaz à effet de serre battent des records

Les gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère, ont atteint une fois de plus des niveaux records l’an dernier et la tendance à la hausse n’est pas près de s’inverser.

Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50 pour cent les valeurs préindustrielles, annonce l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en novembre 2023. Elles ont continué à augmenter en 2023.

Le taux d’accroissement des concentrations de CO2 a été légèrement inférieur à celui de l’année précédente et à la moyenne de la décennie, d’après le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre. Toutefois, l’étude précise que cette situation est très probablement due à des variations naturelles à court terme du cycle du carbone et que les nouvelles émissions résultant des activités industrielles ont continué d’augmenter.

Les concentrations de méthane (CH4) ont également augmenté et les niveaux de protoxyde d’azote (N2O), le troisième grand gaz à effet de serre, ont connu entre 2021 et 2022 leur plus forte progression annuelle jamais observée, toujours selon le Bulletin sur les gaz à effet de serre, lequel est destiné à étayer les négociations de la COP 28, la Conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra à Doubaï.

Un peu moins de la moitié des émissions de CO2 demeure dans l’atmosphère. Un peu plus d’un quart d’entre elles est absorbé par les océans et un peu moins de 30 pour cent par les écosystèmes terrestres tels que les forêts, bien que la variabilité interannuelle soit considérable dans ce domaine. Tant que les émissions se poursuivront, le CO2 continuera à s’accumuler dans l’atmosphère et à générer une hausse de la température mondiale. Étant donné la durée de vie du CO2, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes sont rapidement réduites à zéro.

La dernière fois que la Terre a connu une teneur comparable en CO2, il y a 3 à 5 millions d’années, la température était alors de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer excédait de 10 à 20 mètres le niveau actuel.

Concentrations de gaz à effet de serre en 2022

Selon l’indice annuel d’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (AGGI), publié par l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), sous l’effet des gaz à effet de serre persistants, le forçage radiatif de l’atmosphère, qui induit un réchauffement du système climatique, s’est accru de 49 pour cent entre 1990 et 2022, le CO2 contribuant pour quelque 78 pour cent à cette augmentation.

Le dioxyde de carbone est le gaz à effet de serre le plus important dans l’atmosphère, responsable d’environ 64 pour cent de l’effet de réchauffement du climat. Il provient principalement de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment.

L’augmentation de 2,2 parties par million (ppm) de la moyenne annuelle entre 2021 et 2022 est légèrement inférieure à celles observées entre 2020 et 2021 et au cours de la dernière décennie (2,46 ppm par an). La raison la plus probable en est l’absorption accrue de CO2 atmosphérique par les écosystèmes terrestres et l’océan après l’épisode La Niña qui a duré plusieurs années. L’apparition d’un épisode El Niño en 2023 pourrait donc avoir des conséquences sur les concentrations de gaz à effet de serre.

Soixante pour cent des émissions de méthane sont d’origine anthropique

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui demeure une dizaine d’années dans l’atmosphère. Il contribue à hauteur de quelque 19 pour cent au réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre persistants. Environ 40 pour cent des rejets de méthane dans l’atmosphère sont d’origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et environ 60 pour cent d’origine humaine (élevage de ruminants, riziculture, exploitation de combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse, etc.).

Son taux d’accroissement de 2021 à 2022 a été légèrement inférieur au taux record observé entre 2020 et 2021 tout en étant largement supérieur au taux d’accroissement annuel moyen des dix années précédentes.

Augmentation des émissions de protoxyde d’azote

Le protoxyde d’azote est un puissant gaz à effet de serre qui, en outre, appauvrit la couche d’ozone. Il est à l’origine de 7 pour cent environ du forçage radiatif induit par les gaz à effet de serre persistants.

Les émissions de N2O dans l’atmosphère sont à la fois d’origine naturelle (environ 60 pour cent) et d’origine humaine (environ 40 pour cent); elles ont leur source dans les océans, les sols, la combustion de biomasse, les engrais et divers processus industriels. Quant au taux d’accroissement du N2O entre 2021 et 2022, il n’a jamais été aussi élevé à l’époque moderne.

(OMM /ile)

Plus d’informations sont disponibles sur le site Internet de l’OMM 

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire