Plus de 100 millions de personnes sont confrontées à la famine

En 2018, on a constaté un léger recul du nombre de personnes confrontées à un niveau élevé d’insécurité alimentaire, mais 113 millions de personnes étaient toujours dans ce cas, contre 124 millions en 2017.

La famine menace toujours plus de 100 millions de personnes à l’échelle mondiale, et certains pays africains sont touchés de manière disproportionnée. Le Rapport mondial sur les crises alimentaires, conjointement présenté en avril 2019 par l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), constate qu’environ 113 millions de personnes réparties sur 53 pays ont souffert d’insécurité alimentaire aigüe en 2018, comparativement à 124 millions en 2017. Ce rapport est produit chaque année par le Réseau mondial contre les crises alimentaires constitué de partenaires internationaux de l’aide humanitaire et du développement. 

Toutefois, à l’échelle planétaire, le nombre de personnes confrontées aux crises alimentaires est resté très supérieur à 100 millions au cours des trois dernières années, et le nombre de pays touchés a augmenté. Par ailleurs, 143 millions de personnes supplémentaires réparties dans 42 autres pays sont au bord de la famine.

Près des deux tiers des personnes touchées par l’insécurité alimentaire aigüe, soit près de 72 millions de personnes au total, vivent dans seulement huit pays, à savoir l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Nigeria, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie et le Yémen. Dans 17 pays, le niveau d’insécurité alimentaire aigüe est resté inchangé ou a augmenté.

Conflits et insécurité sont les principaux moteurs de la faim

La légère diminution du nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire aigüe entre 2017 et 2018 est en grande partie due aux fluctuations des chocs climatiques. Un certain nombre de pays très exposés n’ont pas connu l’intensité des chocs climatiques et des facteurs de stress qu’ils avaient connue en 2017, année où ils ont été confrontés, à divers titres, à de graves épisodes de sécheresse, d’inondation et d’élévation des températures dus au El Niño de 2015-16. Les pays concernés ont été ceux d’Afrique australe et de l’Est, de la Corne de l’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, et de la région Asie-Pacifique.

Les conflits et l’insécurité sont restés les principaux moteurs de la crise alimentaire aigüe de 2018. Sur la totalité des personnes confrontées à la famine, 74 millions vivaient dans des pays et territoires exposés à des conflits ou à l’insécurité, pour la plupart en Afrique et en Asie de l’Ouest/ au Moyen Orient. En 2018, les conditions climatiques et les catastrophes naturelles ont exposé 29 millions de personnes supplémentaires à des situations d’extrême insécurité alimentaire, essentiellement en Afrique. Pour 10,2 millions de personnes, ce sont les chocs économiques qui ont été le facteur principal de l’insécurité alimentaire aigüe, notamment au Burundi, au Soudan et au Zimbabwe.

Agir à plus grande échelle au niveau du lien entre aide humanitaire, développement et instauration de la paix

Le rapport souligne la nécessité de renforcer la coopération entre les acteurs de l’aide humanitaire, du développement et de la paix pour inverser et prévenir les crises alimentaires. « Nous devons agir à plus grande échelle sur l’ensemble du lien entre aide humanitaire, développement et paix pour renforcer la résilience des populations touchées et vulnérables », a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, au début de février 2019.

Les conclusions du rapport sont un appel puissant à renforcer la coopération qui associe prévention, préparation et réaction pour répondre aux besoins urgents d’aide humanitaire et s’attaquer aux causes profondes, notamment au changement climatique, aux chocs économiques, aux conflits et aux déplacements de populations. Il souligne également la nécessité d’une approche et d’une action unifiées face aux aspects aide humanitaire et développement  des crises alimentaires,  et le besoin d’investissements accrus dans l’atténuation des conflits et l’instauration d’une paix durable.

(FAO/WFP/ile)

Plus d’informations sur le site Global Report on Food Crisis (en anglais) : www.fsinplatform.org/global-report-food-crises-2019

 

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