Enfants au Burkina Faso, avril 2022. Dans plus de 40 pays, la faim atteint des niveaux « graves » ou « alarmants ».
Photo: © Allowosman/Shutterstock.com

Dans la lutte contre la faim à l’échelle planétaire, les progrès sont pour ainsi dire au point mort

Des crises multiples et concomitantes freinent les efforts déployés à l’échelle mondiale pour lutter contre la faim. C’est ce que constate l’Indice de la faim dans le monde 2023, qui montre que dans 43 pays, la faim atteint des niveaux « graves » ou « alarmants ».

Après plusieurs années de progrès dans la réduction de la faim depuis 2015, le monde est pratiquement à l’arrêt. C’est ce qu’indique l’Indice de la faim dans le monde (GHI), publié par Welthungerhilfe et Concern International en octobre 2023. 

Malgré de nombreux engagements politiques et conférences internationales, on n’a toujours pas réussi à inverser la tendance. Le rapport examine la situation alimentaire dans 136 pays. Alors que dans 43 pays la faim continue d’atteindre le niveau « très grave » ou « grave », dans 18 pays ce niveau a continué d’augmenter depuis 2015. Au total, 58 pays n’arriveront pas à atteindre un faible niveau de faim d’ici 2030. L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud sont une fois de plus les régions dans lesquelles les niveaux de faim sont les plus élevés. 

Dans le rapport de cette année, neuf pays connaissent des niveaux de faim « alarmants ». Il s’agit du Burundi, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, de Madagascar, du Niger, du Sud-Soudan, de la Somalie et du Yémen.

Le rapport montre que les progrès réalisés dans la lutte contre la faim à l’échelle mondiale sont pour ainsi dire au point mort. Ainsi, dans 14 pays dans lesquels les niveaux de la faim sont modérés, graves ou alarmants, la situation ne s’est améliorée que de moins de cinq pour cent cette année, comparativement à 2015.  

Les multiples crises telles que la hausse des prix alimentaires, aggravée par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, le changement climatique et la multiplication des conflits armés s’amplifient mutuellement et ont pour résultat qu’environ 750 millions de personnes vont se coucher avec la faim au ventre. Cette situation touche les jeunes, et plus particulièrement les jeunes femmes.

Cependant, malgré les difficultés mondiales, certains pays ont continué à faire des progrès dans la lutte contre la faim depuis 2015. C’est notamment le cas du Bangladesh, du Tchad, de Djibouti, de la République démocratique populaire lao, du Mozambique, du Népal et du Timor-Leste.

L’Indice de la faim dans le monde 2023 met également l’accent sur les futurs besoins alimentaires de l’actuelle population de jeunes de la planète – dont la majorité vit dans des pays à revenus faibles et moyens en Asie du Sud, en Asie de l’Est et en Afrique. Actuellement, 42 pour cent de la population mondiale a moins de 25 ans.

« Ils arrivent à l’âge adulte dans un contexte de systèmes alimentaires intrinsèquement inégaux et non durables qui n’assurent pas la sécurité alimentaire et nutritionnelle et sont très vulnérables au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, » déclarent les jeunes universitaires Wendy Gexa et Mendy Ndlovu de l’université du KwaZulu-Natal, une province d’Afrique du Sud. Dans leur essai, qui leur a été demandé pour le rapport, elles préviennent que les jeunes héritent de systèmes alimentaires en échec dans plusieurs domaines.

(Welthungerhilfe/Concern International/ile)

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