Créer de la croissance pour tous grâce à de meilleurs emplois

Les perspectives économiques pour l'Afrique subsaharienne restent moroses, indique ce rapport. Pour éviter une « décennie perdue », l'Afrique doit rapidement établir la stabilité, augmenter la croissance et créer de l'emploi.

Selon la dernière édition du rapport Africa's Pulse de la Banque mondiale, intitulé Créer de la croissance pour tous grâce à de meilleurs emplois, l'instabilité grandissante, la croissance anémique des principales économies de la région, associées à l'incertitude persistante qui caractérise l'économie mondiale font évoluer les perspectives de croissance régionale à la baisse. La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir à 2,5 pour cent en 2023, après les 3,6 pour cent de 2022. Le rapport a été publié en octobre 2023.

La croissance par habitant en Afrique subsaharienne n'a pas connu de progression depuis 2015. En fait, la croissance régionale devrait ralentir à un taux moyen par habitant de 0,1 pour cent pour la période 2015-2025. Un niveau qui pourrait ainsi marquer une décennie perdue en matière de croissance suite à l'effondrement du prix des matières premières de 2014-2015.

Malgré des perspectives moroses, quelques points positifs sont à noter. L'inflation devrait baisser pour passer de 9,3 pour cent en 2022 à 7,3 pour cent en 2023 et l'équilibre budgétaire progresse dans les pays d'Afrique appliquant des politiques macroéconomiques prudentes et concertées. En 2023, la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) devrait connaître une croissance de 4,9 pour cent tandis que l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) devrait croître de 5,1 pour cent. Cependant, le surendettement reste répandu avec 21 pays exposés à un risque élevé de surendettement ou surendettés en juin 2023.

Dans l'ensemble, les taux de croissance actuels à travers la région ne sont pas suffisants pour créer assez d'emplois de qualité et répondre à l'augmentation de la population en âge de travailler. Les schémas de croissance actuels ne créent que 3 millions d'emplois formels par an, laissant ainsi de nombreux jeunes sous-employés et dépendant d'emplois occasionnels, partiels et précaires qui ne leur permettent pas de tirer pleinement parti de leurs compétences. La création d'opportunités d'emploi pour la jeunesse entraînera une croissance inclusive et transformera l'essor démographique du continent en un dividende économique.

Le développement d'une industrie manufacturière à forte intensité de main d'œuvre semble manquer en Afrique, ce qui limite davantage les effets en matière de création d'emploi indirect dans les services de soutien et le commerce international. Cela s'expliquerait notamment par le manque de capital, qui continue à entraver la transformation structurelle nécessaire à la création d'emplois de qualité. Alors que la région représente 12 pour cent de la population active mondiale, l'Afrique subsaharienne ne possède que 2 pour cent du stock de capital mondial. Cela implique que les habitants d'Afrique subsaharienne ne disposent pas d'autant d'actifs leur permettant d'être aussi productifs que dans d'autres régions.

Le rapport identifie une série de politiques visant à dépasser les obstacles et stimuler la création d'emplois en Afrique subsaharienne, notamment :

  • Des réformes efficientes du secteur privé orientées vers une concurrence accrue, l'application uniforme de politiques, quelle que soit la taille des entreprises, et l'alignement des réglementations entre partenaires commerciaux régionaux. La réglementation de la concurrence en est encore à ses débuts sur le continent, cependant les gouvernements peuvent également contribuer à identifier et soutenir la croissance d'entreprises en phase de démarrage, grâce à des pratiques de passation de marchés plus inclusives et à la promotion d'entreprises locales à l'étranger.
     
  • L'investissement dans l'éducation est nécessaire pour stimuler les métiers semi-spécialisés dans la région. Les interventions améliorant l'apprentissage scolaire se révèlent plus efficientes que celles se concentrant seulement sur l'assiduité scolaire, tandis que l'enseignement professionnel peut-être utile pour s'attaquer au sous-emploi et répondre aux besoins des personnes n'ayant pas bénéficié d'éducation lorsqu'ils étaient enfant.
     
  • L'éducation des filles et l'accès des femmes à l'emploi peut réduire les pertes potentielles de productivité associées à la mauvaise affectation de la main d'œuvre féminine. Les transferts monétaires se sont révélés efficaces pour accroître les inscriptions et l'assiduité des filles à l'école, ainsi que pour réduire les grossesses chez les jeunes filles d'âge scolaire.

(Banque mondiale/ile)

Consultez le site web de la Banque mondiale pour plus d’informations et pour télécharger le rapport 

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