Participants à la Conférence de Bonn sur les changements climatiques. De nouvelles données montrent que la crise climatique s’aggrave.
Photo: © UN Climate Change

Conférence de Bonn sur les changements climatiques

Cette année, la Conférence de Bonn sur les changements climatiques avait pour but de préparer les décisions qui seront adoptées lors de la COP28 aux Émirats arabes unis au mois de décembre. Après la conférence, certains observateurs ont exprimé leur déception quant aux résultats obtenus.

Plus de 4 800 participants du monde entier se sont réunis à la Conférence de Bonn sur le changement climatique, du 5 au 15 juin 2023, pour poser les bases des décisions politiques qui devront être prises lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP28), qui aura lieu à Dubaï, aux Émirats arabes unis, en fin d’année. 

Selon la récente analyse d’une équipe de scientifiques, « le réchauffement mondial anthropique s’est accéléré à un ‘rythme sans précédent’ depuis la dernière grande évaluation du système climatique réalisée il y a deux ans ». Le Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change (MCC) fait partie des institutions qui ont publié l’analyse pour la conférence du mois de juin. 

Dialogue sur le bilan mondial


À Bonn, des délégués gouvernementaux, des observateurs et des experts ont participé au troisième et dernier dialogue technique sur le bilan mondial, sous la forme d’une série de tables rondes et d’événements répartis sur six journées. Ils ont discuté de solutions visant à accélérer les progrès collectifs en matière d’atténuation, avec notamment des mesures d’intervention, d’adaptation et de gestion des pertes et préjudices, ainsi que des moyens de mise en œuvre (financement de l’action climatique, transfert de technologie et renforcement des capacités).

Début septembre, les cofacilitateurs du dialogue technique publieront un rapport de synthèse reprenant les principales conclusions des trois réunions des dialogues. Le rapport contiendra des informations techniques, des bonnes pratiques et des enseignements destinés à aider les parties et les entités non parties à identifier ce qu’il est possible de faire pour corriger le tir et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

La Conférence de Bonn sur les changements climatiques a accueilli d’autres discussions et événements axés sur le financement de l’action climatique, notamment sur la mise à disposition d’un appui financier adéquat et prévisible pour l’action climatique dans les pays en développement, avec l’établissement d’un nouvel objectif collectif quantifié sur le financement de l’action climatique en 2024. Concernant l’objectif mondial en matière d’adaptation, les parties se sont mises d’accord sur des éléments structurels en vue de la décision qui sera prise à Dubaï.

Dialogue de Glasgow sur les pertes et préjudices


Le deuxième Dialogue de Glasgow sur les pertes et préjudices, organisé dans le cadre de la Conférence de Bonn sur les changements climatiques, a fourni des informations utiles pour faire progresser le travail du Comité de transition sur l’opérationnalisation des modalités de financement et du nouveau fonds pour répondre aux pertes et préjudices. Les discussions ont porté sur la maximisation de l’appui fourni par les modalités de financement existantes, avec des considérations sur la cohérence, la complémentarité et la coordination. Le Comité de transition fera des recommandations sur les moyens d’opérationnaliser les nouvelles modalités de financement et le nouveau fonds de réponse aux pertes et préjudices, qui seront étudiées et adoptées lors de la COP28.

Plans insuffisants pour le financement de l’action climatique


À la fin de la Conférence de Bonn sur le climat, l’organisation internationale de secours d’urgence CARE a publié une nouvelle étude sur l’insuffisance des plans de financement de l’action climatique des pays industrialisés. L’analyse montre que seuls 10 des 26 pays industrialisés étudiés mentionnent des objectifs de financement de l’action climatique dans leurs derniers rapports semestriels : Canada, Danemark, France, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni, États-Unis et Commission européenne. Au total, ces engagements atteignent seulement environ 13,3 milliards d’euros de financement de l’adaptation par an, loin des 46 milliards d’euros prévus (50 milliards d’USD). 

Déception des observateurs


Les négociations intermédiaires n’ont permis d’atteindre qu’un consensus officiel minimal, indique l’organisation non gouvernementale Germanwatch après deux semaines de discussions sur le climat à Bonn.

Germanwatch estime toutefois que jamais auparavant les négociations sur l’action climatique n’avaient parlé en termes aussi concrets des mesures de mise en œuvre des efforts mondiaux de protection du climat. Néanmoins, après pratiquement deux semaines d’intenses négociations, les résultats sont décevants. « Les négociations sur l’action climatique ont atteint la phase de mise en œuvre et ne portent plus sur les cadres et les règles. Mais, même ainsi, la réunion de Bonn n’a donné naissance qu’à un consensus officiel minimal. Les avancées réalisées pourraient assurer la réussite de la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP28). Mais les discussions préliminaires essentielles n’ont que peu progressé. Aucune percée majeure n’est censée sortir des négociations intermédiaires, mais celles-ci doivent néanmoins permettre de les préparer, commente Christoph Bals, responsable des politiques chez Germanwatch.

Certains pays, notamment les Émirats arabes unis qui assureront la présidence de la COP, veulent éviter que l’indispensable élimination progressive du charbon, du pétrole et du gaz ne devienne un des principaux thèmes des discussions. En effet, cela remettrait en cause les larges bénéfices réalisés par les pays exportateurs de pétrole et de gaz ces deux dernières années. À l’heure actuelle, ces pays sont soutenus par les nouvelles économies émergentes qui cherchent à éviter de se voir imposer des dispositions de protection du climat trop strictes. » 
 

La COP28 se tiendra à Dubaï, Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre de cette année. Elle sera précédée par quatre semaines régionales du climat :

  • La Semaine africaine du climat se tiendra du 4 au 8 septembre à Nairobi, Kenya.
  • La Semaine climatique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord aura lieu du 9 au 12 octobre à Riyad, en Arabie saoudite.
  • La Semaine du climat de l'Amérique latine et des Caraïbes aura lieu du 23 au 27 octobre à Panama City, Panama.
  • La Semaine climatique Asie-Pacifique se tiendra Johor, Malaysie ; les dates seront annoncées prochainement.


Ines Lechner, rédactrice Rural 21

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