Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2019-2028

Le rapport met en évidence le rôle que devraient jouer les régimes alimentaires, l’urbanisation, les émissions et le commerce au cours des dix prochaines années. La croissance de la production agricole devrait permettre de maintenir les prix des produits alimentaires relativement faibles lors de la prochaine décennie, mais de nombreuses incertitudes subsistent.

Les Perspectives agricoles 2019 2028 sont publiées en collaboration entre l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) au début du juillet 2019. Elles présentent une analyse consensuelle de ce que devrait être l’évolution à dix ans des marchés des produits agricoles, halieutiques et aquacoles aux niveaux national, régional et mondial. L’édition de cette année contient un chapitre spécial consacré à l’Amérique latine et aux Caraïbes.

Selon le rapport, la demande des produits agricoles devrait croître de 15 pour cent sur les dix prochaines années, tandis que la croissance de la productivité agricole devrait augmenter légèrement plus vite, provoquant ainsi une inflation des prix des principaux produits agricoles qui, de leur côté, devraient rester à leur niveau actuel ou légèrement baisser.

L’augmentation de la production de céréales qui est anticipée s’explique essentiellement par une amélioration des rendements et par le fait que l’innovation technologique devrait mener à une intensification de la production.

L’agriculture reste l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Ses émissions directes devraient croître de 0,5 pour cent par an ces dix prochaines années, contre 0,7 pour cent par an au cours de la décennie passée. Ce taux est inférieur au rythme de croissance de la production agricole, signe que l’intensité carbone du secteur diminue à mesure que la productivité augmente.

Les marchés agricoles mondiaux sont confrontés à plusieurs nouveaux facteurs d’incertitude, qui viennent s’ajouter aux risques importants qui pèsent communément sur l’agriculture. Sur le front de l’offre, on s’interroge sur la propagation de maladies des plantes et des animaux, la résistance de plus en plus forte aux antimicrobiens, la réglementation des nouvelles techniques de sélection végétale et les mesures prises pour faire face au risque croissant de phénomènes climatiques extrêmes. Du côté de la demande, l’incertitude porte sur l’évolution des habitudes alimentaires, qui dépendra du regard porté sur les questions de santé et d’environnement, et sur les mesures prises par les pouvoirs publics afin de lutter contre les tendances inquiétantes de l’obésité.

Augmentation de la consommation de céréales, de sucre et d’huiles végétales

Au niveau mondial, l’utilisation de céréales pour l’alimentation devrait augmenter de près de 150 millions de tonnes pendant la période concernée – soit une hausse de 13 pour cent – due en grande partie au riz et au blé. Le facteur le plus important derrière cette hausse de l’utilisation alimentaire de produits de base est la croissance de la population, qui devrait augmenter plus vite en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

Le rapport indique que la consommation de sucre et d’huiles végétales devrait augmenter, reflétant les tendances actuelles qui pointent vers une hausse de la consommation d’aliments plus préparés et transformés, notamment dans de nombreux pays à faible et à moyen revenu qui s’urbanisent rapidement. Les inquiétudes entourant la santé et le bien-être devraient vraisemblablement pousser les pays à revenu plus élevé à diminuer leur consommation de viande rouge et à s’orienter vers le beurre aux dépens des huiles végétales.

De plus, la demande pour les cultures vivrières devrait dépasser la croissance de la production animale dans les pays où le secteur de l’élevage est en train d’évoluer pour passer des systèmes de production traditionnels aux systèmes de production commercialisés, tandis que l’utilisation de denrées agricoles en tant que matières premières pour produire des biocarburants devrait surtout augmenter dans les pays en développement.

Le commerce des denrées agricoles et de celles liées à la pêche devrait se développer d’ici les dix prochaines années (en hausse de 1,3 pour cent), soit moins rapidement que lors des dix dernières années (moyenne de 3,3 pour cent) tandis que la croissance de la demande mondiale d’importations devrait également ralentir. Du côté des exportations, l’Amérique latine et l’Europe devraient augmenter leurs ventes en direction des marchés étrangers.

(FAO / OCDE / db)

En savoir plus :

OCDE/FAO (2019). Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2019-2028, Éditions OCDE, Paris/FAO,
Rome, Italie

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