La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) 2020

L'édition 2020 du rapport annuel sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) met l’accent sur l'eau. Une gestion plus productive et plus durable de l’eau douce et des eaux pluviales est une condition essentielle pour atteindre les ODD, indique le rapport

Une meilleure gestion des ressources en eau, prenant appui sur une gouvernance efficace et de solides institutions – y compris des droits d’usage et des régimes fonciers applicables à l’eau sur lesquels les gens puissent compter et qui reposent sur la comptabilité et l’audit de l’eau – est une condition essentielle à la sécurité alimentaire et à la nutrition dans le monde, ainsi qu’à la réalisation des objectifs de développement durables (ODD), indique le rapport La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) 2020 – Relever le défi de l’eau dans l’agriculture

Publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) fin novembre, le rapport SOFA 2020 se concentre sur l'eau et met en lumière les défis liés à l'eau dans l'agriculture pluviale, qui représente plus de 80 pour cent des terres cultivées et 60 pour cent de la production agricole mondiale.

Trouver une stratégie de gestion efficace


« Les caractéristiques inhérentes à l’eau rendent sa gestion difficile » note le rapport SOFA. Les mesures possibles sont multiples – depuis l’investissement dans des techniques de récupération et de conservation de l’eau, en zone pluviale, jusqu’à la remise en état et la modernisation des systèmes d’irrigation, en zone irriguée.

En complément de ces mesures, il faut aussi mettre en place de bonnes pratiques agronomiques, et par exemple adopter des variétés qui supportent bien la sécheresse, et de meilleurs outils de gestion – parmi lesquels la tarification de l’eau et des outils d’allocation des ressources en eau, comme par exemple des quotas et des droits d’usage – afin d’assurer un accès équitable à l’eau dans des conditions durables.

Reconnaître que l’eau est un bien économique 


« L’eau doit être considérée comme un bien économique qui a une valeur et un prix », souligne le rapport, et les pratiques traditionnelles qui amènent à traiter l’eau comme un bien gratuit entraînent souvent de mauvais fonctionnements du marché. En revanche, un prix qui reflète la vraie valeur de l’eau envoie un signal clair aux consommateurs : l’eau doit être utilisée de manière avisée. Parallèlement, des politiques et une gouvernance en mesure d’assurer à tous un accès à l’eau efficace, équitable et de caractère durable sont essentielles.

Les véritables marchés de l’eau, sur lesquels se vendent et s’achètent des droits d’utilisation de l’eau, sont relativement rares. Cependant, lorsque la comptabilité et l’audit de l’eau fonctionnent bien, lorsque des droits fonciers sur l’eau et des droits d’utilisation sont bien établis, et lorsqu’est encouragée une participation active des bénéficiaires et des institutions chargées de la gestion, des marchés de l’eau réglementés peuvent aboutir à des allocations efficaces et équitables de l’eau, tout en favorisant la conservation de cette ressource.

Les systèmes d’irrigation à petite échelle peuvent être très efficaces


« Les plans de gestion de l’eau doivent donc être dynamiques et centrés sur les problèmes à résoudre » est-il recommandé. Le rapport relève que l’irrigation peut apporter de grands bienfaits aux populations pauvres des zones rurales et précise que l’extension de l’irrigation doit se faire avec prudence. L’irrigation devrait gagner en superficie dans la plupart des régions du monde, sur la période 2010-2050, et devrait plus que doubler en Afrique subsaharienne, ce qui pourrait profiter à des centaines de millions de ruraux.

Le rapport relève que, dans certains cas, les systèmes d’irrigation à petite échelle gérés par les exploitants peuvent être plus efficaces que les grands réseaux d’irrigation. Cette constatation est chargée de promesses pour l’Afrique subsaharienne, où les ressources en eau, eaux de surface et eaux souterraines, sont comparativement sous-exploitées et où 3 pour cent seulement des terres cultivées sont équipées pour l’irrigation – et où le développement de l’irrigation à de petites échelles peut être rentable, outre qu’il profiterait à des millions de ruraux.

Toutefois, les obstacles sont nombreux, notamment l’absence de droits fonciers sûrs applicables à l’eau et le difficile accès à des financements et au crédit. En Asie, les grands réseaux d’irrigation financés par l’État connaissent un déclin qui fait que les cultivateurs prélèvent l’eau directement dans les nappes souterraines, faisant peser une pression excessive sur cette ressource. Pour résoudre le problème, il faudra investir dans la modernisation des vieux réseaux d’irrigation et mettre en place des politiques efficaces.

(FAO/ile)

Pour en savoir plus et consulter le résumé du rapport La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) 2020 – Relever le défi de l’eau dans l’agriculture en français et a version intégrale du rapport en anglais sur le site internet de la FAO

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