- Lisez cet article en version anglaise
- Share this article
- Abonnez-vous à notre newsletter
Groundswell Afrique : Les migrations climatiques internes dans les pays d’Afrique de l’Ouest
Le continent africain sera le plus durement touché par le changement climatique, avec jusqu'à 86 millions d'Africains migrant à l'intérieur de leur propre pays d'ici 2050, selon le rapport Groundswell Afrique : Les migrations climatiques internes dans les pays d’Afrique de l’Ouest, publié par la Banque mondiale en octobre 2021.
L’analyse des données des pays d’Afrique de l’Ouest et du bassin du lac Victoria, notent qu’en l’absence de mesures concrètes, des foyers de migration climatique pourraient apparaître dès 2030, avant de s'étendre et de s'intensifier par la suite. Cette situation forcerait 32 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050. Les estimations sont encore plus élevées pour la région du bassin du lac Victoria qui risque de compter 38,5 millions de migrants internes sur la même période.
Les effets graduels du changement climatique, comme la pénurie d’eau, la baisse de productivité des cultures et des écosystèmes, l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête, contraindront de plus en plus les populations à migrer. Certains territoires deviendront moins hospitaliers sous l’effet du stress thermique, des événements météorologiques extrêmes et de la perte de terres. D’autres, en revanche, pourraient devenir plus attrayants en raison des changements induits par le climat, comme la hausse des précipitations. S’ils ne sont pas maîtrisés, ces bouleversements risquent non seulement d’entraîner des flux migratoires, mais aussi d’accentuer les vulnérabilités existantes et d’aggraver la pauvreté et les situations de fragilité, conflit et violence.
Les auteurs du rapport notent que les mouvements migratoires dépendront de l'interaction entre les effets graduels du changement climatique, la dynamique démographique et le contexte socioéconomique de chaque pays. L'ampleur des migrations climatiques internes pourrait toutefois être réduite de 30 pour cent dans la région du lac Victoria et de 60 pour cent en Afrique de l'Ouest si des efforts sont entrepris pour favoriser un développement vert, inclusif et résilient.
Les auteurs recommandent de prendre les mesures présentées ci-dessous pour réduire l'ampleur et la trajectoire des migrations causées par les facteurs climatiques en Afrique.
- la neutralité carbone : il incombe à la communauté mondiale de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter l’ampleur et la portée du changement climatique ;
- le contexte local : les pays devront intégrer la question des migrations climatiques internes dans des plans de développement anticipateurs, écologiques, résilients et inclusifs sur l’ensemble du continent africain ;
- les données : l’investissement dans la recherche et les outils de diagnostic permettra de mieux comprendre les facteurs des migrations climatiques internes et, partant, de mettre en place des politiques ciblées ;
- les populations : il faut investir dans le capital humain pour permettre aux populations d’occuper des emplois productifs et durables adaptés aux défis climatiques.
La série d'études Groundswell Africa fait suite au rapport Groundswell 2018 et vient compléter la sortie récente de Groundswell II. Elle dresse un tableau inédit de l’ampleur potentielle des migrations climatiques internes en Afrique de l’Ouest et dans le bassin du lac Victoria, avec des analyses approfondies pour le Nigéria, l’Ouganda, le Sénégal et la Tanzanie.
(Banque mondiale/ile)
Plus d’informations sont disponibles sur le site Internet de la Banque mondiale
Télécharger le rapport sur le site Internet de la Banque mondiale
Ajoutez un commentaire
Soyez le premier à faire un commentaire