Plant de lablab en fleur. La plante est originaire d’Afrique.
Photo: © ILRI

Un génome de haricot révèle son potentiel de résilience à la sécheresse

Des scientifiques africains, en collaboration avec des chercheurs issus d’instituts internationaux, ont séquencé le génome d’un haricot résistant au changement climatique. Les résultats ouvrent la voie à des améliorations génétiques qui pourraient encourager la généralisation de cette légumineuse autochtone avec, à la clé, d’importants bénéfices économiques et nutritionnels.

Une équipe internationale, conduite par des chercheurs africains, a entièrement séquencé le génome d’une variété de haricot résistante au changement climatique, qui pourrait améliorer la sécurité alimentaire dans les régions sujettes aux sécheresses. Le séquençage du haricot hyacinthe ou « haricot lablab » [Lablab purpureus] ouvre la voie à une large diffusion de cette légumineuse, synonyme de bénéfices économiques et nutritionnels et d’une indispensable diversification du système alimentaire mondial.

Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications en avril 2023.

Originaire d’Afrique et cultivée dans la plupart des régions tropicales, la plante produit des haricots hautement nutritifs utilisés dans l’alimentation humaine et animale. Extrêmement résistante à la sécheresse et capable de prospérer dans des conditions et des environnements variés, elle contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et améliore la fertilité des sols en fixant l’azote.

Diversification du système alimentaire mondial
 

Le haricot lablab fait partie de la longue liste des « cultures orphelines » : des variétés autochtones qui jouent un rôle important dans la nutrition et les modes de vie locaux, mais qui mobilisent peu l’attention des sélectionneurs et des chercheurs.

Les trois principales cultures qui assurent actuellement 40 pour cent de l’apport calorique mondial (blé, riz et maïs) bénéficient de la majeure partie des efforts de sélection et d’amélioration. Ce manque de diversité des cultures rend le système alimentaire mondial très vulnérable aux instabilités environnementales et sociales.

Les cultures sous-utilisées comme le lablab jouent un rôle clé dans la création de systèmes alimentaires diversifiés et résistants au changement climatique, sans compter que la sélection basée sur le génome est une stratégie prometteuse pour favoriser leur productivité et leur adoption.

« La première révolution verte est venue de cultures majeures comme le blé et le riz, explique Oluwaseyi Shorinola, coauteur principal de l’étude, employé à l’International Livestock Research Institute (ILRI) de Nairobi au Kenya et chercheur détaché au John Innes Centre (Royaume-Uni). Les cultures orphelines telles que le lablab pourraient être à l’origine de la prochaine révolution verte. »

Travaux de recherche dirigés par des Africains
 

Le processus de recherche en lui-même est novateur, non seulement en raison de son inclusivité mais grâce à son leadership assuré par des scientifiques africains. « Bien que de nombreuses plantes autochtones africaines aient été séquencées ces dernières années, les scientifiques africains étaient la plupart du temps sous-représentés dans ces travaux, et les rares fois où nous avons pu participer, c’était toujours depuis le siège arrière, note Meki Shehabu, scientifique à l’ILRI en Éthiopie et coauteur de l’étude. Ce qui rend ce projet si spécial, c’est qu’il est mené par des scientifiques africains, en collaboration avec des chercheurs issus d’instituts internationaux. »

(CGIAR/wi)

 

Référence

Marc A. Chapman, Oluwaseyi Shorinola, Chris S. Jones et all:  Chromosome-level genome assembly and population genomic resource to accelerate orphan crop lablab breeding; Nature Communications vol. 14, n° de l’article : 1915 (2023) 

 

 

 

 

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