Pour qu’un cacaoyer porte autant de fruits, il faut qu’il ait bénéficié d’une pollinisation efficace.
Photo : © Justine Vansynghel/University of Würzburg

Optimiser la pollinisation des cacaoyers pour de meilleurs rendements

Comment améliorer la culture du cacaoyer en appliquant la bonne technique de pollinisation ? Une équipe de chercheurs, également de l’université allemande Julius Maximilian de Würzburg (JMU), a étudié la meilleure façon d’obtenir ce résultat.

La culture efficace du cacaoyer dépend en grande partie de la pollinisation. Par exemple, lorsqu’on manque de pollinisateurs, les rendements sont plus faibles – et, par conséquent, les cacaoculteurs rencontrent des difficultés financières. Une étude à laquelle la JMU a participé montre comment améliorer les rendements et la qualité du cacao bio – en concevant une plantation plus efficace tenant également compte des aspects écologiques. 

Au Pérou, dans des études de terrain, des chercheurs ont identifié des techniques de pollinisation plus efficaces et donnant des fruits de meilleure qualité.  

Pour cela, l’équipe a commencé par comparer l’autopollinisation des fleurs avec la pollinisation croisée. Dans le cas de l’autopollinisation, le stigmate est pollinisé par le propre pollen de la plante, alors que dans le cas de la pollinisation croisée, le pollen provient d’une fleur d’une autre plante. Conclusion : là où l’autopollinisation est relativement peu efficace, la pollinisation croisée donne des résultats de trois à huit fois supérieurs. 

L’étude jette les bases d’une meilleure planification des plantations 

« Il semblerait que dans le cacaoyer un mécanisme empêche l’autopollinisation, » explique la docteure Justine Vansynghel, assistante scientifique au département d’écologie animale et de biologie tropicale de la JMU. Une importante différence génétique, c’est-à-dire le lien le plus faible possible entre le pollinisateur et le pollinisé, est essentielle pour la réussite de la pollinisation.  

« Notre étude aide très concrètement l’agriculture à optimiser les plantations en vue d’une pollinisation croisée naturelle, » poursuit Justine Vansynghel. « Nous sommes en mesure d’identifier les combinaisons « pollinisateurs-pollinisés » qui produisent des fruits de meilleure qualité et qu’il faut, par conséquent, planter à proximité les uns des autres. Cela va de pair avec une meilleure utilisation du sol et de meilleurs rendements. » 

En plus du patrimoine génétique, les chercheurs ont été en mesure de définir d’autres facteurs environnementaux ayant une incidence sur l’efficacité de la pollinisation, par exemple la température et l’humidité relative de l’air.

Mandatée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), l’étude a été réalisée par la JMU, en collaboration avec l’université de Göttingen, également en Allemagne, et avec Bioversity International. 

(JMU/wi)

Référence :
Justine Vansynghel, Evert Thomas, Carolina Ocampo-Ariza, Bea Maas, Carlos Ulloque-Samatelo, Dapeng Zhang, Teja Tscharntke, Ingolf Steffan-Dewenter: Cross-pollination with native genotypes improves fruit set and yield quality of Peruvian caca;  published in Agriculture, Ecosystems and Environment; November 30323, DOI: 10.1016/j.agee.2023.108671. 

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