Le charançon du bananier peut entraîner jusqu’à 100 pour cent de perte de rendement.
Photo: © Shutterstock

Des marqueurs associés à la résistance au charançon du bananier ont été identifiés

Une équipe internationale de chercheurs a identifié des marqueurs associés à la résistance au charançon du bananier, un des principaux fléaux de la production de banane et de banane plantain.

Des chercheurs de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et leurs collaborateurs de la SPRL Gnomixx, Belgique, ont identifié des marqueurs moléculaires associés à la résistance au charançon du bananier – un des ravageurs les plus destructeurs pouvant entraîner des pertes de rendement allant jusqu’à 100 pour cent.

L’identification des marqueurs d’un génome du bananier dans une population dérivée d’un croisement entre deux accessions, « Monyet » et « Kokopo », va contribuer au développement de variétés résistantes – le moyen le plus efficace, pour les petits exploitants disposant de peu de ressources, de lutter contre le ravageur.

Le charançon du bananier, Cosmopolites sordidus (Germar), est un des principaux ravageurs qui freinent la production de banane et de banane plantain, deux importants aliments de base et sources de revenu essentielles pour des millions de personnes dans le monde, et notamment en Afrique subsaharienne. La larve du charançon du bananier se nourrit de la tige souterraine du bananier, appelée bulbe. Elle freine l’absorption de nutriments et d’eau par la plante, qui finit par verser.

Les marqueurs de résistance au charançon identifiés serviront à élaborer des outils moléculaires pour l’amélioration génétique du bananier assistée par marqueurs.

Les pertes de rendement dues à ce ravageur empirent avec chaque repousse subséquente (pousse d’une nouvelle plante à partir des surgeons, après récolte de la plante mère) en raison de l’accroissement de l’infestation. Des pertes de rendement pouvant atteindre 100 pour cent sont possibles suite à la disparition complète de la base du bananier.

Les méthodes de culture peuvent certes réduire la pression exercée par le charançon dans un champ de bananiers, mais la création de variétés résistantes est le seul moyen durable de lutter contre ce ravageur. Malheureusement, la plupart des variétés de bananes cultivées, y compris la banane à cuire des hauts-plateaux d’Afrique de l’Est (Matooke) et la banane plantain, y sont sensibles.

Les marqueurs moléculaires promettent d’accélérer le processus de sélection
 

L’amélioration variétale de la banane par croisement a connu une certaine réussite avec l’utilisation d’hybrides en Afrique de l’Est et dans les autres régions productrices de banane, mais le processus est lent (jusqu’à deux décennies), fastidieux et coûteux. L’utilisation de marqueurs moléculaires promet d’accélérer le processus en sélectionnant des plants résistants dans la pépinière, ce qui réduira considérablement les cycles de sélection sur le terrain qui prennent de nombreuses années.

« C’est une bonne nouvelle pour les sélectionneurs de bananiers. Les études précédentes sur la résistance au charançon n’avaient réussi qu’à identifier les accessions de bananiers résistant au charançon. C’est la première fois que la résistance au charançon a été localisée au niveau du génome, » déclare Brigitte Uwimana, spécialiste de sélection assistée par marqueurs moléculaires à l’IITA, qui a mené cette étude.

Les bananiers étant des polyploïdes (ce qui veut dire qu’ils ont plus de deux exemplaires de chacun de leurs 11 chromosomes), les chercheurs ont dû utiliser un moyen non conventionnel d’identifier la région associée à la résistance, soit une méthode appelée « cartographie continue ». Les marqueurs identifiés associés à la résistance au charançon seront utilisés pour élaborer des outils moléculaires d’amélioration génétique du bananier assistée par marqueurs.

Les travaux ont été réalisés par des chercheurs du programme d’amélioration génétique du bananier à l’IITA (GCRAI) et de la SPRL Gnomixx, Belgique, dans le cadre du projet Breeding Better Banana financé par la Fondation Bill & Melinda Gates. Ce projet fait lui-même partie du programme de recherche du GCRAI sur les racines, les tubercules et les bananiers (CGIAR Research Program on Roots, Tubers and Bananas (RTB).

(IITA/wi)

 

Référence :

Brigitte Uwimanaet. al.: Continuous mapping identifies loci associated with weevil resistance [Cosmopolites sordidus (Germar)] in a triploid banana population dans la revue Frontiers in Plant Science, 2021. 12(2520);

Pour en savoir plus :

IITA – Banana Breeding Programme

CGIAR Research Program on Roots, Tubers and Bananas (RTB)

SPRL Gnomixx, Belgique

 

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