La légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) est un ravageur redoutable de plusieurs plantes cultivées, notamment le maïs et d’autres céréales.
Photo: © CABI

CABI – une étude complète de la légionnaire d’automne

Une étude conduite par la CABI et à laquelle ont participé 57 chercheurs de 46 institutions différentes fait une analyse détaillée de la dévastatrice légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) et donne notamment des détails sur son invasivité, sa biologie, son écologie et sa gestion.

Une récente étude publiée en octobre dernier dans la revue Entomologia Generalis montre en quoi la légionnaire d’automne est un redoutable ravageur de plusieurs plantes cultivées – particulièrement le maïs et d’autres céréales – et comment elle a déjà envahi la quasi-totalité de l’Afrique et certaines parties du Moyen-Orient, de l’Asie et de l’Australie ces six dernières années.

La CABI est une organisation intergouvernementale à but non lucratif créée par un accord des Nations unies ayant valeur de traité et signé par 49 pays membres. 

Le docteur Marc Kenis, directeur de la section Analyse des risques et Écologie des invasions à la CABI, basé au Centre suisse de la CABI, est l’auteur principal du document qui recommande également à la recherche d’encourager la gestion durable des régions envahies par la légionnaire d’automne.

La légionnaire d’automne se nourrit des feuilles, des tiges et des parties reproductrices de plus de 350 espèces végétales, principalement des Poaceae (et se développe sur elles) causant de graves dégâts économiques aux principales récoltes alimentaires (p. ex., maïs, sorgho, riz, soja) et plantes cultivées à fibres (p. ex., coton). Elle est originaire des zones tropicales et subtropicales des Amériques.

La légionnaire d’automne est responsable de pertes colossales
 

Selon Eschen et al. (2021), l’étude montre que la légionnaire d’automne est la cause de pertes de rendement annuelles estimées à 9,4 milliards de dollars US, rien qu’en Afrique. Elle ajoute que la récente invasion de la légionnaire d’automne dans des pays en développement a également d’importantes conséquences sur les revenus des ménages et la sécurité alimentaire.

Les chercheurs estiment que certaines légionnaires d’automne peuvent voler 48 heures sans se poser et qu’elles pourraient migrer au Japon et dans la Péninsule coréenne en traversant la mer depuis la Chine pendant la saison meiyu.

Ils pensent que la possibilité de voir la légionnaire d’automne envahir les îles tropicales du Pacifique dépend des régimes des vents dans les archipels (tempêtes de mousson, alizés, cyclones et ouragans) et des modes de contamination commerciale. Ils disent également qu’une fois établie dans un archipel, elle peut se répandre assez facilement d’une île à une autre.

Propagation et impact de la légionnaire d’automne
 

Dans le cadre d’une série de recommandations, les chercheurs soulignent que la propagation de la légionnaire d’automne a été cartographiée selon divers modèles, mais que pour les pays tempérés d’Europe, d’Asie et d’Océanie il sera important de modéliser la propagation saisonnière et l’impact des populations migrantes.

Ils ajoutent également que pour élaborer des stratégies valables de gestion intégrée des nuisibles, il sera utile de mieux comprendre le lien entre infestation par la légionnaire d’automne, endommagement des feuilles, endommagement des épis et perte de rendement.

Selon eux, cela est particulièrement important pour savoir comment ces liens varient avec le stade de croissance de la plante cultivée et avec les conditions agroécologiques – y compris l’abondance et l’efficacité des ennemis naturels.

Contrôle biologique classique
 

Cela étant dit, les chercheurs font valoir que le contrôle biologique classique grâce à l’importation de parasitoïdes depuis les Amériques doit être envisagé bien que la légionnaire d’automne soit également un nuisible dans ces continents et que de nombreux ennemis naturels aient été trouvés dans les régions envahies.

D’autres recommandations, notamment la réalisation d’études sociales sur l’impact des insecticides chimiques sur la santé des agriculteurs et le bien-être des communautés agricoles, présentent un caractère d’urgence, notamment dans les pays en développement pauvres dans lesquels les agriculteurs portent rarement des vêtements de protection.  

(CABI/wi)

 

Référence

Marc Kenis et al.: Invasiveness, biology, ecology, and management of the fall armyworm, Spodoptera frugiperda, Entomologia Generalis, octobre, 2022, DOI: 10.1127/entomologia/2022/1659

 

 

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