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L’agriculture de demain : riziculture durable en Afrique
Le riz est l’aliment de base de la moitié de la population de la planète. En Afrique de l’Ouest et de l’Est aussi, le riz est une des denrées alimentaires de base les plus importantes. Cependant, sa production est loin d’être suffisante pour faire face à la rapide croissance démographique de ces régions dans lesquelles les riziculteurs continuent d’avoir des rendements inférieurs à ce qu’ils pourraient être. Par ailleurs, la qualité du riz récolté ne supporte pas la comparaison avec celle du riz importé d’Asie.
L’Initiative pour un riz africain compétitif (CARI) vise à réduire la dépendance aux importations de riz tout en aidant les riziculteurs à faibles revenus. D’une part, elle soutient la production de riz à petite échelle et d’autre part, elle préconise la coopération sur un pied d’égalité entre ses groupes cibles et le secteur privé.
Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) collabore avec la Fondation Bill et Melinda Gates, des organisations non gouvernementales publiques et locales, et des entreprises privées pour atteindre cet objectif. La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH assure la mise en œuvre locale du projet.
À ce jour, plus de 190 000 agriculteurs ont augmenté leurs revenus dans des proportions allant jusqu’à 700 pour cent et ont ainsi pu améliorer la situation nutritionnelle d’environ 820 000 personnes.
Nouvelles techniques de culture respectueuses du climat
L’agriculture respectueuse du climat est une importante composante des activités de la CARI. Pour cette raison, le projet fait partie intégrante de la plateforme pour la riziculture durable (Sustainable Rice Platform – SRP), première norme volontaire mondiale de durabilité pour le riz. La SRP offre aux agriculteurs des avantages économiques, environnementaux et sociaux allant au-delà des rendements des récoltes.
La riziculture irriguée consomme de 30 à 40 pour cent de l’eau douce disponible à l’échelle mondiale et est, à elle seule, responsable de dix pour cent des émissions anthropiques de méthane de la planète – ce qui en fait un important facteur du changement climatique. Mais l’agriculture peut également contribuer à atténuer le changement climatique et à favoriser l’adaptation. Et c’est précisément ce dont il est question avec la SRP. Créée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) et la GIZ, cette plateforme vise à ce qu’un million de petits riziculteurs adoptent le principe d’une production de riz durable et respectueuse du climat d’ici à 2023, et allègent ainsi le fardeau pesant sur les ressources naturelles.
À ce jour, environ 30 000 exploitants participant à l’initiative CARI ont été formés aux normes de la SRP. L’objectif est d’en former plus de 100 000 d’ici la fin de 2021.
De nouvelles technologies pour de meilleurs rendements
La CARI collabore également avec des instituts de recherche et des start-ups technologiques pour étudier des solutions agricoles numériques et les appliquer à grande échelle. L’application Paddybase de la start-up nigériane Crop2Cash, par exemple, permet aux rizeries d’enregistrer les petits exploitants et leurs coopératives et de faire un suivi des volumes de riz paddy vendu, en numérisant la chaîne de valeur de la rizière à la rizerie. Les données sont utilisées pour enregistrer la qualité du riz paddy vendu par les agriculteurs, ce qui leur permet ultérieurement de vendre plus cher du riz de meilleure qualité.
Une autre application de cette start-up est une solution SMS qui donne accès au crédit et a des liens avec une assurance-récolte intempéries et les alertes météo. Elle prépare mieux les petits exploitants à faire face aux risques climatiques, par exemple aux inondations et à la sécheresse, et améliore leur sécurité.
En plus de ces solutions d’avenir, les solutions éprouvées restent très efficaces. Par exemple, la technologie la plus fréquemment utilisée reste la radio. Plus de 92 pour cent des petits exploitants en ont une au Burkina Faso et les pourcentages sont également très élevés au Nigeria et en Tanzanie. Ainsi, des informations sur les bonnes pratiques agricoles peuvent être radiodiffusées auprès d’un total d’environ 120 000 personnes dans tous les pays de l’initiative CARI, et contribuent à doubler les rendements à certains endroits.
(giz/wi)
L’article et la vidéo sur le site de la GIZ
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