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Une réduction sans précédent des émissions de CO2
En octobre 2020, l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) a annoncé que la Covid-19 a une incidence considérable sur les émissions mondiales. En effet, pendant la première moitié de 2020, on a constaté une baisse sans précédent des émissions de CO2 – plus importante que lors de la crise financière de 2008, la crise pétrolière de 1979, voire la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, au cours des six premiers mois de cette année, les émissions de dioxyde de carbone ont été de 8,8 pour cent inférieures à ce qu’elles ont été pendant la même période en 2019 – soit une diminution totale de 1 551 millions de tonnes. Néanmoins, l’impact sur la concentration de CO2 dans l'atmosphère à long terme est moyen.
En avril, au plus fort de la première vague d'infection par le coronavirus, lorsque la plupart des grands pays ont pratiquement stoppé leur vie publique et certaines parties de leur économie, les émissions ont même diminué de 16,9 pour cent. Dans l'ensemble, les différentes flambées épidémiques ont entraîné des baisses d'émissions que nous ne constatons normalement qu'à court terme lors de fêtes telles que Noël ou le Nouvel An chinois.
C’est dans le secteur des transports terrestres que la réduction des émissions a été la plus forte. En grande partie grâce aux restrictions imposant le travail à domicile, les émissions de CO2 dues aux transports ont diminué de 40 pour cent dans le monde entier. En revanche, les secteurs de l'électricité et de l'industrie ont moins contribué à cette baisse avec, respectivement, des réductions de 22 pour cent et 17 pour cent, tout comme l’ont fait les secteurs de l'aviation et du transport maritime. Curieusement, même le secteur résidentiel a connu une légère baisse des émissions (3 pour cent). En grande partie en raison d'un hiver anormalement doux dans l'hémisphère nord, la consommation d'énergie pour le chauffage a diminué, alors que la plupart des gens passaient leurs journées chez eux pendant les périodes de confinement.
Les chercheurs ont également constaté d’importants effets de rebond. À l'exception d'une diminution continue des émissions dans le secteur des transports, en juillet 2020, dès la levée des mesures de confinement, la plupart des économies ont retrouvé leurs niveaux habituels d'émissions de CO2. Mais même si ces dernières restaient à leur niveau historiquement bas, cela n’aurait qu’un effet minime sur les concentrations de CO2 dans l'atmosphère à long terme.
Ainsi, pour les chercheurs, la seule stratégie valable pour stabiliser le climat est une refonte complète du secteur de l'industrie et du commerce. « La baisse des émissions de CO2 est sans précédent, mais la diminution des activités humaines ne peut pas être la solution », déclare Hans Joachim Schellnhuber, directeur fondateur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique. « Ce dont nous avons besoin, ce sont des changements structurels et transformationnels de nos systèmes de production et de consommation d'énergie. Le comportement individuel est important, certes, mais ce sur quoi nous devons vraiment axer nos effort, c’est la réduction de l'intensité carbone de l’économie mondiale ».
(PIK/ile)
Pour en savoir plus, consulter le site web du PIK (en anglais)
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