Le blé est l’aliment de base de millions de personnes.
Photo: © Ievgenii Meyer/Shutterstock

Une maladie fongique met en péril la production de blé

Dans le monde entier, le changement climatique représente une menace pour les rendements et la sécurité alimentaire, les maladies des plantes étant l'un des risques principaux. Une maladie fongique constitue désormais un risque sérieux pour la production de blé. Pour éviter les pertes, les agriculteurs de nombreuses régions devront se tourner vers des cultures plus robustes.

Selon des chercheurs de l'université technique de Munich (TUM)/Allemagne, la propagation d’une maladie fongique, la pyriculariose du blé, pourrait réduire la production mondiale de blé de 13 % d’ici à 2050, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour la sécurité alimentaire mondiale.

Le blé est une culture vivrière essentielle. Comme toutes les espèces végétales, le blé est lui aussi confronté à des maladies qui se propagent plus rapidement qu'il y a quelques années en raison du changement climatique. L'une de ces maladies est la pyriculariose du blé. Dans les régions chaudes et humides, le champignon responsable de cette maladie, Magnaporthe oryzae, est devenu une menace sérieuse pour la production de blé depuis qu'il a été observé pour la première fois en 1985. Il s'est d'abord propagé du Brésil aux pays voisins, les premiers cas en dehors de l'Amérique du Sud étant apparus au Bangladesh en 2016 et en Zambie en 2018. 

Selon les chercheurs, l'Amérique du Sud, l'Afrique australe et l'Asie seront les régions les plus touchées par la propagation future de la maladie. Jusqu'à 75 % de la superficie cultivée en blé en Afrique et en Amérique du Sud pourraient être menacés à l'avenir. Selon les prévisions, la pyriculariose du blé continuera également à se propager dans des pays qui n'étaient auparavant que légèrement touchés, notamment l'Argentine, la Zambie et le Bangladesh. De plus, le champignon se fraye également un chemin dans des pays jusqu'alors épargnés. Il s'agit notamment de l'Uruguay, de l'Amérique centrale, du sud-est des États-Unis, de l'Afrique de l'Est, de l'Inde et de l'est de l'Australie. Selon le modèle, le risque est faible en Europe et en Asie de l'Est, à l'exception de l'Italie, du sud de la France, de l'Espagne et des régions chaudes et humides du sud-est de la Chine. À l'inverse, lorsque le changement climatique entraîne des conditions plus sèches avec des périodes de chaleur supérieures à 35 °C plus fréquentes, le risque de pyriculariose du blé peut également diminuer. Toutefois, dans ces cas, le stress thermique diminue le potentiel de rendement.

Les régions concernées font partie des zones les plus sévèrement touchées par les conséquences directes du changement climatique. L'insécurité alimentaire y est déjà un défi important et la demande de blé continue d'augmenter, surtout dans les zones urbaines. Dans de nombreuses régions, les agriculteurs devront se tourner vers des cultures plus robustes pour éviter les mauvaises récoltes et les pertes financières. Dans le Midwest brésilien, par exemple, le blé est de plus en plus remplacé par le maïs. Une autre stratégie importante pour lutter contre les pertes de rendement futures réside dans la sélection de variétés de blé résistantes. Le CIMMYT, en collaboration avec des partenaires des systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), a mis sur le marché plusieurs variétés de blé résistantes à la pyriculariose, qui ont permis d'atténuer les effets de la maladie. À condition de bien choisir la date de semis, il est possible d'éviter les conditions favorisant la pyriculariose du blé pendant la phase d'émergence de l'épi. Combinée à d'autres mesures, cette approche s'est avérée efficace. Plus précisément, il s'agit d'éviter les semis précoces dans le centre du Brésil et les semis tardifs au Bangladesh.

(TUM/ile)

Plus d'informations sont disponibles sur le site Web de la TUM (en anglais)

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire