L’incapacité à améliorer l’adaptation au changement climatique a de graves implications en termes de pertes et de dommages.
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Un énorme déficit de financement de l’adaptation au changement climatique

Une politique ambitieuse d’adaptation au changement climatique peut améliorer la résilience et éviter les pertes et les dommages. Alors que les impacts du changement climatique s’accélèrent, le déficit de financement des efforts d’adaptation est d’au moins 50 pour cent supérieur à ce qu’on pensait.

Les progrès en matière d'adaptation au changement climatique ralentissent sur tous les fronts alors qu’ils devraient s'accélérer pour s’adapter aux conséquences ainsi qu’aux risques croissants posés par le changement climatique. Tel est l’avertissement que donne le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en novembre 2023. Les besoins de financement de l'adaptation des pays en développement sont 10 à 18 fois plus importants que les flux de financement public international, soit plus de 50 pour cent supérieurs à l'estimation de la fourchette précédente.

En raison des besoins croissants de financement de l'adaptation au changement climatique et de la diminution des flux financiers, le déficit actuel de financement de l'adaptation est désormais estimé à entre 194 et 366 milliards de dollars US par an. Dans le même temps, la planification et la mise en œuvre de l'adaptation semblent plafonner. Ce manque d'adaptation a des conséquences considérables sur les pertes et les dommages, en particulier pour les personnes les plus vulnérables.

Dans les pays en développement, les fonds nécessaires à l'adaptation sont plus élevés que les estimations précédentes et les coûts se situent dans une fourchette centrale plausible de 215 à 387 milliards de dollars US par an au cours de cette décennie.

Malgré ces besoins, les flux financiers publics multilatéraux et bilatéraux en faveur de l'adaptation dans les pays en développement ont diminué de 15 pour cent pour atteindre 21 milliards de dollars en 2021. Cette baisse intervient malgré les promesses faites lors de la COP26, à Glasgow, de fournir d'ici à 2025 environ 40 milliards de dollars par an de soutien financier à l'adaptation et elle crée un inquiétant précédent.

Alors que cinq pays sur six disposent d'au moins un instrument national de planification de l'adaptation, les progrès pour atteindre une couverture mondiale complète ralentissent. Le nombre de mesures d'adaptation soutenues par les fonds climatiques internationaux a stagné au cours de la dernière décennie.

Des coûts élevés en termes de pertes et de dommages 

Les 55 économies les plus vulnérables au changement climatique ont subi à elles seules des pertes et des dommages d’un coût de plus de 500 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies. Ces coûts augmenteront considérablement au cours des prochaines décennies, en particulier en l'absence de mesures énergiques d'atténuation et d'adaptation.

Des études indiquent que chaque milliard investi dans l'adaptation aux inondations côtières entraîne une réduction de 14 milliards de dollars US des dommages économiques. Par ailleurs, l’investissement de 16 milliards de dollars par an dans l'agriculture permettrait d'éviter à environ 78 millions de personnes de souffrir de la faim ou d'une famine chronique due au changement climatique.

Toutefois, selon le PNUE, ni l'objectif consistant à doubler les flux financiers internationaux à destination des pays en développement d'ici à 2025, ni un éventuel nouvel objectif collectif chiffré pour 2030 ne permettront à eux seuls de combler de manière significative le déficit de financement de l'adaptation au changement climatique et d'obtenir de tels avantages.

Les moyens d’augmenter le financement de l’adaptation au changement climatique 

Le rapport intitulé Adaptation Gap Report 2023: Underfinanced. Underprepared – Inadequate investment and planning on climate adaptation leaves world exposed et publié par le PNUE identifie sept moyens d'accroître le financement, notamment par le biais des dépenses publiques, du financement international et du secteur privé. Les transferts de fonds, l'augmentation et l'adaptation des financements aux petites et moyennes entreprises, la mise en œuvre de l'article 2.1(c) de l'Accord de Paris sur la réorientation des flux financiers vers des voies de développement à faible émission de carbone et résilientes au changement climatique, et une réforme de l'architecture financière mondiale, telle que proposée par l'Initiative de Bridgetown, sont autant de pistes supplémentaires à explorer.

Le nouveau fonds pour les pertes et dommages sera également un instrument important pour mobiliser des ressources, mais des problèmes subsistent. Le fonds devra s'orienter vers des mécanismes de financement plus innovants pour atteindre le niveau d'investissement nécessaire.

(UNEP/ile)

Pour en savoir plus, consulter le site WEB du PNUE

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