L’impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire

Ce rapport donne une estimation globale de l'impact des catastrophes sur la production agricole, en particulier sur la production végétale et animale. L'agriculture est l'un des secteurs les plus vulnérables et les plus exposés aux risques de catastrophes du fait de sa grande dépendance à l'égard des ressources naturelles et des conditions climatiques.

Au cours des trois dernières décennies, les catastrophes ont entraîné des pertes de production végétale et animale de l’ordre de 3 800 milliards d’USD, ce qui correspond à des pertes moyennes de 123 milliards d’USD par an, soit 5 pour cent du produit intérieur brut (PIB) agricole mondial annuel. C’est ce qui ressort du rapport L’Impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en octobre 2023. L’évaluation porte principalement sur les cultures et l’élevage, mais les auteurs du rapport indiquent que le montant des pertes serait bien plus élevé si nous disposions de données rigoureuses sur les pertes occasionnées dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture et dans celui des forêts. 

Le rapport nous apprend que sur les trois dernières décennies, les catastrophes – définies comme étant de graves perturbations du fonctionnement d’une communauté ou d’une société – ont frappé le plus durement les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, avec des pertes représentant jusqu’à 15 pour cent du PIB agricole total de ces deux groupes de pays. Les catastrophes ont également pesé lourdement sur les petits États insulaires en développement (PEID), ceux-ci ayant essuyé des pertes de près de 7 pour cent de leur PIB agricole.

Les pertes affichent une évolution à la hausse


Par ailleurs, le rapport laisse entrevoir une évolution à la hausse des pertes pour les principales catégories de produits. En effet, les pertes annuelles dans la catégorie des céréales se sont chiffrées à 69 millions de tonnes en moyenne au cours des 30 dernières années, soit l’équivalent de l’ensemble de la production céréalière française en 2021. Viennent ensuite les pertes dans la catégorie des fruits et légumes et dans celle des plantes sucrières, qui se sont élevées en moyenne pour chacune d’elles à près de 40 millions de tonnes par an. Concernant les fruits et les légumes, ce chiffre équivaut à la production totale du Japon et du Viet Nam pour cette catégorie de produits en 2021.

Les pertes moyennes pour ce qui est de la viande, des produits laitiers et des œufs sont estimées à 16 millions de tonnes par an, ce qui correspond à l’ensemble de la production réalisée en 2021 dans ces catégories par le Mexique et l’Inde réunis.
Le nombre de catastrophes recensées chaque année dans le monde est passé d’une centaine dans les années 1970 à 400 environ au cours des deux dernières décennies. Non seulement les catastrophes sont plus fréquentes, plus intenses et plus complexes, mais on s’attend également à ce que leurs effets s’aggravent, dans la mesure où les catastrophes d’origine climatique amplifient les vulnérabilités sociales et écologiques existantes.

Nécessité de réduire les risques de catastrophe au niveau des exploitations

Les agriculteurs, en particulier les petits exploitants qui n’irriguent pas leurs parcelles, sont les acteurs les plus vulnérables des systèmes agroalimentaires et les principales victimes des catastrophes. Les efforts visant à faciliter l’adoption de bonnes pratiques en matière de réduction des risques de catastrophe au niveau des exploitations peuvent aider les petits agriculteurs à se prémunir des pertes et à gagner en résilience. 

Les interventions menées suffisamment tôt en amont pour parer aux aléas prévus sont indispensables pour renforcer la résilience, car elles permettent de prévenir et de réduire les risques dans l’agriculture. Par exemple, les actions anticipées mises en place dans plusieurs pays ont démontré que les investissements dans la prévention des catastrophes et la résilience présentaient un rapport coût‑avantages favorable. Ainsi, comme on peut le voir à la lecture de la publication, pour chaque dollar investi dans des actions anticipées, les familles rurales peuvent gagner jusqu’à 7 dollars grâce aux avantages obtenus et aux pertes agricoles évitées.

Trois grands axes d’action prioritaires sont mis en évidence dans le rapport : améliorer la qualité des données et des informations sur les conséquences des catastrophes dans tous les sous-secteurs de l’agriculture – cultures, élevage, pêche, aquaculture et forêts ; définir des approches multisectorielles et multi-aléas en matière de réduction des risques de catastrophe et les intégrer aux processus d’élaboration des politiques et de prise de décisions à tous les niveaux ; et engager des investissements plus importants en faveur de la résilience, qui permettent de réduire les risques de catastrophe dans l’agriculture et d’améliorer la production agricole et les moyens d’existence.

(FAO/ile)

Consultez le site web de la FAO pour plus d’informations et pour télécharger le rapport

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