Les espèces sauvages prospèrent dans les forêts tropicales certifiées
Une nouvelle étude apporte des preuves probantes indiquant que les forêts certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC) au Gabon et en République du Congo abritent une population plus importante de grands mammifères et d’espèces menacées (gorilles, éléphants, etc.) que les forêts non certifiées FSC. Menée par l’université d’Utrecht aux Pays-Bas, avec le soutien du WWF et de la Wildlife Conservation Society (WCS), l’étude publiée dans Nature souligne l’efficacité des mesures mises en œuvre dans les concessions forestières certifiées FSC pour préserver les espèces sauvages.
Principales constatations : les forêts certifiées FSC sont un refuge pour les grands mammifères
Après avoir méticuleusement documenté des comptages individuels d’animaux et placé des pièges photographiques à des endroits stratégiques, l’étude affirme que les concessions certifiées abritent une population plus importante de grands mammifères menacés que les concessions forestières non certifiées FSC (2,7 fois plus pour les mammifères de plus de 100 kg tels que les gorilles et les éléphants de forêt et 2,5 fois plus pour les mammifères de 30 à 100 kg tels que les léopards et les chimpanzés).
Le nombre de petits mammifères observés est similaire dans les concessions certifiées et non certifiées, ce qui montre que la biodiversité est moins importante dans ces dernières. Les effets constatés sont similaires au Gabon et en République du Congo.
En outre, les taux de rencontre de grands mammifères observés dans les forêts certifiées FSC sont comparables aux données publiées au sujet d’aires protégées récemment contrôlées dans la région du bassin du Congo.
La nouvelle étude est la première à comparer en même temps un aussi grand nombre de zones forestières différentes, sachant qu’elle a utilisé 474 pièges photographiques dans 14 concessions forestières, dont sept certifiées FSC et sept non certifiées. Ces résultats sont conformes aux constatations d’une précédente étude bioacoustique réalisée en Amazonie péruvienne, qui a montré qu’il est possible d’associer production forestière et conservation de la biodiversité si cela est fait correctement et à des endroits appropriés.
Lien clairement établi entre chasse et perte de biodiversité
L’étude insiste sur le rôle crucial joué par la chasse dans la perte de biodiversité, soulignant la réduction du nombre de traces de chasse et l’augmentation du nombre d’observations d’espèces sauvages dans les concessions certifiées FSC. Les mesures proactives prises par les entreprises forestières certifiées, telles que le blocage des anciens chemins forestiers, la création de points de contrôle et l’aide apportée aux populations locales pour qu’elles utilisent d’autres sources de protéines, ont permis de limiter fortement la chasse illégale.
Outre la conservation des espèces sauvages, l’étude souligne l’impact positif élargi de la certification FSC. La conservation des grands mammifères a, en effet, une influence positive sur la dissémination des graines, le cycle des nutriments et le stockage du carbone dans les forêts. Une précédente étude, publiée dans Nature Geoscience, a montré que la quantité de carbone stockée par les forêts tropicales pourrait être inférieure de 7 % sans la présence des éléphants.
(WWF/pas)
Référence :
Ajoutez un commentaire
Soyez le premier à faire un commentaire