Une étude récente montre que l’aloe vera, une plante grasse sans tige, peut également être utilisé comme pesticide biologique.
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L’écorce d’aloe vera pourrait aider à lutter contre les ravageurs des cultures alimentaires

Une récente étude montre que l’écorce d’aloe vera contient des composés bioactifs capables d’éloigner les insectes. Ces constatations pourraient ouvrir la voie à un nouvel usage de l’écorce, qui est généralement éliminée sous forme de déchet, et servir de catalyseur à l’agriculture biologique et à la médecine traditionnelle.

Au niveau mondial, 20  à 40 pour cent des rendements des cultures sont perdus à cause des ravageurs, ce qui a un impact direct sur la sécurité alimentaire et sur la nutrition, estime l’organisation britannique CABI International (CABI).

L’aloe vera est une plante grasse sans tige qui est largement cultivée en Afrique du Sud, en Australie, en Chine, aux États-Unis, en Inde, en Jamaïque, au Mexique et en Tanzanie. Sa pulpe gélatineuse est utilisée pour guérir les plaies, les coups de soleil et les maladies de la peau et pour prévenir la calvitie.

L’écorce des feuilles d’aloe vera est toutefois considérée comme inutile et généralement éliminée sous forme de déchet agricole.

« Des millions de tonnes d’écorce d’aloe sont probablement jetées chaque année à travers le monde », explique Debasish Bandyopadhyay, professeur adjoint en chimie à l’université de Texas Rio Grande Valley aux États-Unis et chercheur principal d’une étude visant à trouver des moyens de valoriser l’aloe tout en réduisant la quantité de déchets.

À l’occasion d’une réunion de l’American Chemical Society (ACS) en août dernier, M. Bandyopadhyay et ses collègues ont montré que l’écorce d’aloe vera peut agir comme un insecticide naturel, repoussant les insectes de cultures telles que le maïs ou le millet. « Nous avons prouvé que des extraits dérivés de l’écorce des feuilles de l’[aloe] vera ont un effet antiappétant et finissent par tuer les ravageurs agricoles », explique M. Bandyopadhyay à SciDev.Net. Il ajoute que les insectes n’aiment pas l’écorce d’aloe vera qui contient des phytochimiques (produits chimiques produits par les plantes) toxiques pour eux.

« Les substances naturelles présentes dans l’écorce d’aloe peuvent nuire aux insectes ou les tuer, poursuit-il. L’exposition à ces composés peut générer de l’inconfort, entraîner des maladies ou même perturber la capacité d’un insecte à se déplacer, à s’alimenter et à se reproduire. »

Les insectes se détournent des feuilles d’aloe vera et préfèrent s’attaquer aux feuilles d’autres plantes
 

Les chercheurs ont commencé à s’intéresser à l’utilisation potentielle de l’écorce d’aloe vera comme insecticide après une visite dans une exploitation, au cours de laquelle ils ont remarqué que les insectes se détournaient des feuilles d’aloe et préféraient s’attaquer aux feuilles d’autres plantes. Ils sont donc partis de l’hypothèse que l’écorce d’aloe contient des substances chimiques de défense.

Pour étudier la question, ils ont récupéré et fait sécher des écorces et en ont produit des extraits avec des substances telles que le dichlorométhane (DCM), l’hexane et le méthanol.

Leurs expériences ont montré que l’extrait d’écorce d’aloe au dichlorométhane possède d’excellentes propriétés de destruction des ravageurs agricoles, tout comme six autres composés extraits de l’écorce.

Autre point important, les composés n’ont pas montré de propriétés toxiques, ce qui suggère qu’un insecticide à base d’écorce d’aloe vera ne présenterait pas de risques significatifs pour l’être humain.

« Trouver un nouveau débouché à l’écorce d’aloe vera qui est actuellement jetée permettrait de rendre la production de l’aloe plus durable et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies », explique M. Bandyopadhyay à SciDev.Net, citant « Faim Zéro » en exemple.

Potentiel économique pour l’agriculture biologique
 

Chiranjib Chakraborty, professeur au département Sciences du vivant et biotechnologie de l’université Adamas, à Kolkata en Inde, estime que ces constatations présentent un potentiel économique important et qu’elles pourraient contribuer à la promotion de l’agriculture biologique et des médicaments traditionnels à base de plantes. Il estime que les constatations de l’étude pourraient favoriser la transition vers une agriculture plus durable et vers le remplacement de pratiques fondées sur les produits chimiques dans des millions d’exploitations agricoles cultivant du riz, du blé, du maïs et du mil.

(SciDevNet/wi)

 

Pour en savoir plus :

Voir également le communiqué de presse de l’ACS 

Lien vers la presentation YouTube de l’université du Texas 

 

 

 

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Commentaires :

  • user
    Ehui March 7, 2024 A 9:49 am
    Résultats prometteurs...souhaite collaborer dans le domaine de l utilisation de l Aloe vera en agriculture biologique.
  • user
    Beyip AMANG Céline Ornella January 12, 2024 A 4:13 pm
    Merci, j'aimerais avoir plus de données sur les personnes ayant travaillées avec l'aloès verra comme biopesticide en Afrique