Vue d’un réservoir asséché depuis le barrage d’Ibohamane, Niger.
Photo: ©FAO/Giulio Napolitano

L’assèchement des plans et cours d’eau douce contribue au changement climatique

Les lacs ne doivent pas être uniquement considérés comme des puits de carbone car ils libèrent également du carbone gazeux lorsqu’ils sont à sec. Une récente étude montre qu’à ce jour l’importance de ce phénomène a été sous-estimée.

En janvier 2019, une équipe internationale de chercheurs a signalé que l’assèchement des plans et cours d’eau douce intérieurs est un acteur sous-estimé du changement climatique. Environ 90 000 kilomètres carrés d’eau de surface ont déjà disparu au cours des 30 dernières années. Cette tendance ne constitue pas seulement une menace pour les réserves d’eau potable et les principaux écosystèmes ; en effet, l’assèchement des plans d’eau douce joue également un rôle important dans le cycle mondial du carbone et peut être responsable de la libération de CO2 et d’autres gaz ayant une incidence sur le climat.

Selon les chercheurs, l’assèchement partiel ou total des cours d’eau, lacs, étangs, mares et ruisseaux, ou la baisse de leur niveau, peut jouer un rôle important en ce qui concerne les émissions de CO2 au niveau mondial. Si on tient compte des lacs asséchés de manière permanente ou des différentes superficies d’eau douce asséchées de manière saisonnière, il faut augmenter d’environ 10 pour cent les estimations de CO2 libéré dans l’atmosphère par les eaux douces intérieures continentales. Ainsi, les eaux douces jouent-elles un rôle plus important dans le cycle mondial du carbone qu’on le supposait initialement.

L’eau douce joue un rôle important dans le cycle mondial du carbone 

Les eaux douces, et notamment les lacs, jouent essentiellement le rôle de puits de carbone – c’est-à-dire que leurs sédiments accumulent du carbone sur le long terme. Lorsque le niveau de l’eau baisse, une plus grande partie des fonds lacustres est exposée à l’oxygène atmosphérique. Plus les sédiments sont secs, plus la respiration aérobie augmente – la matière organique morte du fond des lacs est utilisée par les bactéries dont l’action entraîne la production de CO2.

Les chercheurs déclarent que chaque année, environ 0,2 gigatonne de CO2 est émis à l’échelle mondiale par les plans d’eau ou cours d’eau asséchés. À titre de comparaison, la quantité de CO2 libéré annuellement par les eaux douces continentales est d’environ 2 gigatonnes, contre environ 9 gigatonnes pour les combustibles fossiles.

Les réservoirs d‘eau

L’étude montre la nécessité de réexaminer les réservoirs d’eau. Ceux-ci sont des bassins artificiels dans lesquels il est accepté que des zones de sédimentation s’assèchent de manière répétée au fil des fluctuations du niveau de l’eau.

Les chercheurs font remarquer qu’il est essentiel d’effectuer une évaluation globale du rôle joué par ces systèmes dans le cycle du carbone. Cette évaluation doit également donner des informations détaillées sur les émissions de gaz à effet de serre. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de choisir des sites de construction de nouveaux réservoirs, mais aussi en ce qui concerne la façon d’adapter la gestion des réservoirs existants ou, éventuellement, la décision de supprimer ou non ces réservoirs.

(IGB/ile)

Plus d’informations (en anglais) :
Emissions from dry inland waters are a blind spot in the global carbon cycle. Earth-Science Reviews. - 188(2019), p. 240-248
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0012825218301971

 

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